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Livre: The King of Pop and I, Aileen Medalla

Avez-vous déjà rêvé de faire le tour du monde avec pour compagnie le King of Pop et ses enfants? C’est ce qu’a pu vivre et ce que raconte Aileen Medalla dans son livre The King of Pop And I, sorti au mois de décembre 2020.

Aileen a été l’enseignante particulière de Prince, Paris et Blanket, les enfants de Michael Jackson, entre décembre 2005 et septembre 2008. Michael sortait alors d’un long procès qui l’a innocenté et vivait une vie itinérante au Moyen Orient.

De son entretien au Bahreïn, par Grace Rwaramba, qui fait basculer sa vie, au retour de Michael aux Etats-Unis, Aileen raconte ses voyages, celui d’une enseignante agréée, choisie par le King of Pop lui-même, qui a, grâce à lui, séjourné et découvert de nouvelles cultures en Europe, au Japon et aux Etats-Unis, alors qu’elle n’avait jamais connu que les Philippines où elle est née et le Bahreïn où elle vivait provisoirement.

Mais il est un autre voyage qu’Aileen s’attache surtout à nous narrer, celui qui lui a permis de connaître Michael Jackson le père et l’homme. Une personne, loin de la personnalité que les médias présentaient, qui est devenu son patron, « the best boss ever », comme elle aime le dire.

Les livres sur la carrière de Michael Jackson sont nombreux et quiconque veut en apprendre davantage sur l’artiste aura le choix. Mais depuis sa disparition en 2009, les personnes ayant côtoyé l’homme ont souhaité faire entendre leur voix pour évoquer ce côté de lui-même que Michael Jackson ne laissait que peu entrevoir, quelqu’un qui aspirait à une vie simple aux côtés de ses enfants. Cela a été le cas du livre des gardes du corps du chanteur Remember The Time : Protecting Michael Jackson in His Final Days, en 2014. Plus récemment, Talitha Lineham a aussi rapporté son expérience de fan dans son livre Michael Jackson and Me.

Discrète et humble, Aileen Medalla, présente sur les réseaux sociaux depuis de nombreuses années, n’avais jamais évoqué cette extraordinaire expérience qu’elle a vécue. Elle apparait sur quelques photos de l’époque lorsque Michael Jackson était poursuivi par les médias, sans que son nom ne soit réellement connu. Si The King of Pop and I existe aujourd’hui c’est « pour protéger l’héritage du feu King of Pop, ouvrir le cœur et les yeux sur qui était le vrai Michael Jackson, car ce que vous avez lu et entendu sur lui dans les médias n’est pas toujours vrai. » (« This book aims to protect the legacy of the late King of Pop, to open heart and eyes about who the true Michael Jackson really was, as what you read and heard about him may not always be true », préface), tout en étant consciente que Michael Jackson « n’était pas parfait, et que ce livre n’est pas là pour le proclamer. Comme vous et moi, c’est un humain, une personne compliquée avec des nuances et zones d’ombres, ses bizarreries et ses défauts. Michael était malheureusement vulnérable, souvent incompris et très riche ; ce qui en faisait une proie facile pour les vautours qui en profitaient. » (« Michael was not perfect, and this book doesn’t proclaim so. Like you and I, he is human after all ; a complicated person with all the nuances and shades of gray, with quircks and flaws. Michael was unfortunately vulnerable, often misunderstood, and very wealthy ; making him easy prey to vultures who take advantage of him », préface)

Le livre se divise en quatre parties. Dans des chapitres courts, Aileen y décrit des anecdotes, des tranches de vie auprès principalement de Prince, Paris et Blanket mais bien sûr aussi de Michael Jackson, parfois illustrées de notes que les enfants ou son patron lui ont laissées et qui montrent que la jeune femme était très appréciée de la famille Jackson.

Pour ceux qui n’ont pas lu le livre, vous trouverez ci-après un résumé, avec des extraits choisis, traduits en français. Aileen a aussi eu la gentillesse de répondre à quelques questions sur son parcours que vous pourrez lire un peu plus bas (deuxième page).

– Partie I : The Kingdom of Bahrain

En décembre 2005, Aileen répond à une petite annonce du Gulf Daily News qui recherche « une enseignante pour faire l’école à la maison, disponible pour voyager et commencer le plus tôt possible » (« The ad mentionned that it was looking for a Traveling Homeschool Teacher ; ‘Willing to travel and can start ASAP’ « , p. 13). La jeune femme obtient le job et apprend que son « employeur est Mr Michael Jackson. Vous allez enseigner à ses trois enfants. » (« Your employer is Mr Michael Jackson, by the way. You are going to be teaching his three children », p.7).

Après une première rencontre très nerveuse avec le King of Pop et ses enfants : « C’est la première fois que je rencontrais formellement les enfants et ils étaient comme lui, très courtois et un peu timides. Ils m’ont tous souri et saluée. » (This is the first time I formally met the children, and they were just like him, very courteous and also a bit shy. They all smiled and greeted me », p. 18),

Aileen installe une routine de classe avec Prince, Paris et Blanket dans un pavillon privé de la résidence qu’occupe Michael Jackson à Manama, à Bahreïn, jusqu’en juin 2006. « En dehors des habituels cours académiques, Mr Jackson avait eu une requête spéciale, un cours dédié aux bonnes manières et à une bonne conduite. Je pense que c’est la raison pour laquelle les enfants ont grandi en étant si polis et respectueux. Mr Jackson a fait un grand travail en inculquant des valeurs et de la discipline à ses adorables anges. »(« Aside from the usual academic subjects, Mr Jackson’s special request was to dedicate a class on Manners and Good Conduct. I believe this is why the kids have grown to be such respectful and polite individuals. Mr Jackson did such a great job in imparting good values and discipline in his lovely angels », p. 28).

Elle apprend à les connaître, obtient leur confiance et est le témoin privilégié de la vie simple qu’ils mènent en tant que famille unie.

Grace Rwaranba devient sa conseillère, une amie, un mentor, comme Aileen la décrit, qui lui apprend la vie auprès du King of Pop : « ‘Laissez-lui de l’espace et respectez sa vie privée, ne posez pas de questions personnelles aux enfants. Si vous avez la moindre question, demandez-moi ou demandez à Mr Jackson mais pas aux enfants’. Grace me dit que bien que Michael soit une célébrité mondiale, il est aussi un être humain – et je devais le considérer comme une personne normale.  Laisser la famille tranquille et ne jamais me mêler de leurs affaires privées (…) Les conseils avisés de Grace sont vraiment ce qui m’a permis de garder mon travail aussi longtemps. » (« Give him space and respect his privacy. Don’t ask the children personal questions. If you have any questions, ask me, or Mr Jackson and not the children. Grace told me that while Michael might be a world-famous celebrity, he is also a human being – so treat him like a regular person. Give the family space and never insert or assume yourself into their private affairs », p. 35).

Aileen découvre aussi la générosité de son patron et sa façon de la remercier de sa présence envers ses enfants : « ‘Merci de vous occuper de mes enfants, continuez votre bon travail et merci encore d’être vous’. Michael Jackson est la personnalité la plus connue au monde, malgré tout il savait faire en sorte que les gens autour de lui se sentent aimés et importants » (« ‘Thank you for taking care of my children. Keep up the good work, and again, thank you for being you’. Michael Jackson is the world’s most famous celebrity, but he still finds his own way to make people around him loved and valued » p. 41)

« J’apprécie tous les cadeaux et les paroles attentionnées qu’il avait envers moi. Mais, plus que tout, j’apprécie le cadeau le plus précieux : sa présence ; et la façon qu’il avait de vous faire savoir qu’il vous voyait, que vous comptiez en tant qu’être humain. » (« I appreciate all the gifts and thoughtful words he has imparted to me. Most of all, I appreciate the most valuable gift : his presence ; and how he lets you know that he sees you and values you as another human being » p.41).

 – Partie II : Europe

Au début du mois de juin 2006, Aileen Medalla rejoint Michael Jackson et ses enfants en France. La famille Jackson est en Europe depuis quelques jours et a séjourné en Allemagne avant d’arriver à Versailles, en banlieue de Paris.

Pendant six mois, Michael Jackson séjourne entre Paris, l’Irlande et Londres avant de rentrer aux Etats-Unis en décembre 2006. Aileen est aux côtés des enfants durant tous ces mois, faisant parfois classe dans des chambres de palaces et découvre grâce à son travail des lieux qu’elle a toujours souhaité visiter : La Tour Eiffel  qu’elle a l’opportunité de visiter de nuit, avec la famille Jackson : « J’étais avec Michael Jackson cette fois-ci et on avait droit à un traitement spécial VIP » (« I was with Michael Jackson’s group this time, so now we were afforded with extra VIP treatment », p. 66) ; Disneyland, où elle fait face à la frénésie qui entoure les apparitions de son patron : « C’était la première fois que j’apparaissais en public avec la famille, j’étais enthousiaste et je ne me rendais pas compte ce que cela représentait de sortir avec eux. Franchement, c’est la première fois que je voyais mon employeur, Michael Jackson, en tant que personne publique, ce qu’il était pour le monde entier : une célébrité mondiale. Où que nous allions, les gens le reconnaissaient instantanément. Impossible lorsque vous êtes Michael Jackson de vous déplacer incognito. » (« It was my first public engagement with the family. I was excited and didn’t know what it would be like to go out with them. Frankly, it was my first time to see my employer, Michael Jackson in his public persona, as who he is to the rest of the world : a world-class clelbrity. Everywhere we went, people recognized him. It was imossible to go incognito when you are Michael Jackson », p.70), et la réaction de Prince, Paris et Blanket qui assistent à ces scènes : « Etonnamment, les enfants ont géré la situation avec assurance et maturité. Nous avons été bousculés et malmenés par la foule, ce qui ne nous a pas laissé indemnes – Paris a même eu un bleu au bras – mais on n’a jamais entendu l’un d’entre eux se plaindre. J’étais moi-même tiraillée entre le choc et la confusion, mais c’était la première fois que je vivais cela alors que Prince, Paris et Blanket vivaient probablement cela depuis leur naissance » (« Surprisingly, the kids handled the whole situation with poise and maturity. We were mugged and harassed by the crowd, and not left unscathed – Paris even got a bruise on the arm – but we heard no complain at all from any of them.. I was torn between emotions of shock and confusion myself, but this was my first time to experience something like this while this was probably something Prince, Paris and Blanket have been born into », p. 71).

En Irlande, durant l’été 2006, Michael et ses enfants vivent plusieurs mois loin de tout ce tumulte. Aileen vit un temps avec la famille dans la même maison, une immense propriété, Luggala, au milieu de nulle part et côtoie Michael Jackson au quotidien, un homme timide et gentil : « En privé, Mr Jackson est timide, avec un esprit enfantin et presque fragile. J’en oubliais facilement ici qu’il était le plus célèbre artiste. Il était d’un genre rare : il était parfaitement à l’aise avec énormément de monde, 10 000 ou 100 000 personnes, mais il était très timide lorsqu’il était avec un petit groupe de personnes (…). Il montrait sa gentillesse et son bon cœur par la manière dont il traitait les gens autour de lui. Il était si humble. (…) C’est cette partie là de lui – ce vrai côté de sa personnalité – qui me restera toujours. Pas sa musique inoubliable, ses concerts de tous les superlatifs ou les news des tabloïds ; mais je me souviendrai toujours à quel point il était gentil. » (« Offstage, Mr Jackson is timid, child-like,a nd almost fragile. I can easily forget that he is the most famous entertainer there. He was a rare type : he was perfectly fine with a lot of people, like 10 000 or 100 000 ; but he was very shy when it comes to smaller groups of people. (…) He showed his kind and human heart by how he treated those around him well. He was so humble. (…) It was this part of him – the real side of him – that will always stick with me. Not his unforgattable music, his superlative performances, or the tabloid news, but I will always remember how kind he was as a person », p. 84).

Un homme pour qui seuls ses enfants et les moments passés avec eux comptaient, comme cet anniversaire surprise du 29 août 2006: « [Mr Jackson] avait un énorme sourire. Il me regarda et m’adressa un sourire secret, faisant semblant qu’il ne savait rien. Il était le plus heureux ce jour-là. Il a remercié chacun d’entre nous pour nos efforts. (…) On aurait pu penser que Michael Jackson voulait que les choses se fassent en grand tout le temps, mais il était très modeste dans son quotidien. Il aimait les choses simples. Pour Mr Jackson, une fête simple mais sincère, entouré par les gens qu’il aimait lui suffisait  largement, car ces moments étaient rares dans sa vie. » (« [Mr Jackson] had a big smile on his face. He looked at me and gave a secret smile, pretending that he didn’t know a thing. He was the happiest that I’ve seen that day. He thanked every one os us for our efforts. (…) You might think that Michael Jackson wants things to be grand and huge all the time, but he was very modest in real life. He loved the simple things. For Mr Jackson, a simple yet heartfelt celebration surrounded by the people he loved is more than enough, because these moments were rare in his lifetime », p. 87).

A l’automne 2006, la famille se recule encore un peu plus dans les terres irlandaises, à Grouse Lodge, où Michael reprend le travail en studio tandis que les cours et la routine continuent pour Aileen et les enfants. Une vie paisible, rythmée par certaines fêtes (Halloween) et que les locaux font tout pour entretenir : « Les locaux étaient devenus proches de la famille Jackson et l’appréciaient. Ils faisaient toutes sortes d’efforts pour préserver la vie privée et la tranquillité de Mr Jackson. Les propriétaires ne répondaient pas aux questions sur le fait de savoir si Michael Jackson vivait vraiment dans leur propriété. Plusieurs locaux faisaient même en sorte de donner exprès des faux renseignements à la presse pour les envoyer dans la mauvaise direction. J’ai appris qu’un des fermiers avait même menacé de renverser du fumier sur la voiture d’un reporter ! »(« The locals have grown close and fond of the family. They made every effort to preserve the privacy and tranquility of Mr Jackson. The owners would brush off the questions about whether Michael Jackson is really staying in their estate. Many of the locals even purposely give wrong directions to the press to keep them off-track. I heard that one farmer even threatened to dump manure onto a reporter’s car », p. 99).

Puis vient Londres, en novembre 2006. Michael Jackson doit participer au World Music Awards, sa première apparition sur scène depuis la fin du procès de 2005. Aileen est très excitée à l’idée de participer à la cérémonie avec les enfants, mais les plans du chanteur changeront à la dernière minute : elle devra surveiller les enfants dans leur chambre d’hôtel plutôt que de les accompagner. Si la déception est là, Aileen se rend cependant compte ce jour-là que Michael Jackson lui accorde une totale confiance : « Mr Jackson ne faisait confiance qu’à peu de personnes lorsqu’il s’agissait de ses anges précieux. Il était très attentif sur le gens qu’il invitait dans son espace privé. Cela a été un très grand privilège qu’il m’ait accordé cette entière confiance. » (« Mr Jackson only trusted a few people when it came to his precious angels. He was very meticulous about who he invites into his private space. It was a huge privilege that he had given me his full trust », p. 105)

Mais, elle aura l’occasion ce soir là d’entrevoir la star Michael Jackson : « Je voyais Mr Jackson se tenant près de la porte. Il portait une veste élégante à paillette, une chemise et un pantalon en velours – il était paré de noir de la tête au pied. Il était tout pimpant. ‘Ce doit être la veste que Roberto Cavalli a faite pour lui, lorsque le designer est venu à Coolatore, en Irlande, pour un essayage il y a quelques semaines’, je me suis dit en admirant son look. » (« I saw Mr Jackson standing near the door. He wore a sleek sequined jacket, a dress shirt and velvet pants – decked in black from head to toe. He looked dashing. ‘This must be the jacket Roberto Cavalli designed for him, where the designer went to Coolatore, Ireland, for a fitting, a few weeks back’, I thought, admiring his look » p. 103 – 104).

La vie en Irlande prend fin peu de jours avant le Noël 2006. Aileen rentre pour les fêtes dans sa famille au Bahreïn et rejoint ensuite les Jackson aux Etats-Unis en janvier 2007. Michael et ses enfants sont désormais installés à Las Vegas.

– Partie III : U.S.A.

La vie à Las Vegas est loin d’être aussi calme qu’en Irlande, même si la famille est installée dans une maison de location, sur Monte Cristo Way, loin du Strip. Aileen n’habite plus avec eux. Comme lors de ses premiers mois auprès des enfants au Bahreïn, elle fait les allers-retours entre son hôtel et la maison des Jackson tous les jours et se rend compte que beaucoup plus de monde gravite autour du chanteur : L’Irlande était reculée, tranquille, isolée ; et là-bas, Mr Jackson s’y sentait en sécurité. (…) C’était beaucoup plus agité et occupé ici, sur la terre natale de Mr Jackson [à Las Vegas]. En Irlande, c’était principalement lui, les enfants, Grace et moi. De retour aux Etats-Unis, il y eu soudainement plus de monde autour de nous : des agents de sécurité, des gardes du corps, des assistants personnels, des coiffeurs, des managers, des chauffeurs, …. J’avais du mal à me souvenir de tous les noms tant il y avait souvent de changement dans le personnel. J’ai du m’habituer à la présence constante et discrète d’autres personnes ; à être suivie par les agents de sécurité en oreillettes (…). Je me berce peut-être d’illusions mais je me demande encore de temps en temps : et si nous n’étions jamais rentrés ? Et si nous étions simplement restés en Irlande ? Michael Jackson serait-il encore en vie aujourd’hui? » (« Ireland was remote, tranquil, isolated ; and here Mr Jackson felt safe. (…) It was much more hectic and busy here in Mr Jackson’s motherland [in Las Vegas]. In Ireland, it was mostly just him, the kids, Grace and I. Back in the U.S., there was suddenly a big group around us : security, bodyguards, personal assistants, hairdressers, managers, chauffeurs, … It was hard for me to keep up with the names because of the quick turnover of staff. I have gotten used to the constant, quiet presence of others ; of being followed around by security with their earpieces. (…) Maybe this is a wishful thinking, but sometimes,  still find myself thinking : What if we didn’t come back ? What if we just stayed in Ireland ? Would Michael Jackson still be alive now ? », p. 117 – 118).

Les habitudes de classes s’installent dans ce nouvel environnement. Michael Jackson a recommencé les répétitions, et si Prince, Paris et Blanket y semblent habitués, Aileen découvre la routine du King of Pop : « Mr Jackson était déjà en plein travail à cette heure. Lorsque nous étions en classe, il travaillait beaucoup. Sa chambre était juste au-dessus de la salle de classe, et parfois, on pouvait l’entendre répéter. ‘Qu’est-ce que c’était ?’, j’ai demandé à mes élèves. ‘Oh c’est juste Papa’, a répondu calmement Paris. J’étais surprise au départ, mais je me suis vite habituée aux bruits sourds du dessus chaque fois que Michael Jackson répétait ses mouvements de danse. » (« Mr Jackson was already in full work mode during that time. When we were in class, he was also busy working. His bedroom is right above our classroom, and sometimes, we could even hear him rehearsing. ‘What was that ?’ I asked my students. ‘Oh that’s just Daddy’, Paris said calmly. I was startled at first, but I quickly grew accustomed to the thumps and thuds from above every time Michael Jackson is practising his dance moves », p 124).

Le retour aussi à la vie sous l’œil des autres. La jeune femme accompagne la famille lors de sorties, au restaurant ou au cinéma, et renoue avec le fait que Michael Jackson et sa famille sont reconnus où qu’ils aillent : « Malgré toutes les précautions, les gens savaient toujours que Michael et sa famille étaient là. Les paparazzi étaient tellement doués pour découvrir les allers et venues de la famille en quelques minutes. Dès que le film se terminait et que nous sortions du cinéma, les appareils photos et les téléphones flashaient. En général, les gardes du corps s’occupaient de Mr Jackson pendant que je couvrais le visage des enfants pour ne pas qu’ils soient vus. Habituellement, on se séparait afin que les paparazzi ne s’en prennent pas aux enfants et se concentrent sur Mr Jackson. On se retrouvait ensuite dans la voiture. (…)  C’était ce genre de choses simples que les Jackson considéraient comme du « luxe » mais pouvaient rarement s’offrir : Chuck E. Cheese’s, le cinéma, Disneyland, le parc le plus proche, une aire de jeux. Ils auraient rêvé se rendre dans ces lieux sans être traqués ou harcelés. Parce que vous êtes une ‘personnalité publique’, les gens attendent de vous que vous soyez aussi un ‘bien public’, disponible à la consommation de tous. » (« Despite all the precautions taken, people always knew that Michael and family were inside. The paparazzi were so adept at finding out the family’s whereabouts in a matter of minutes. As soon as the movie ended and we came out of the cinema, cameras and phones were already flashing. The bodyguards normally took care of Mr Jackson, while I would cover the faces of the children, sot hey wouldn’t been seen. Usually, we had to split up so the paparazzi wouldn’t come after the childre and their focus would be on Mr Jackson. We would then regroup and meet inside the car. (…) These were the simple things the Jacksons considered ‘luxuries’, but could rarely afford : Chuck E. Cheese’s, movie theaters, Disneyland, the nearby park, playgrounds. It would be theur dream to visit these places without being hounded or harassed. Because you’re a ‘public figure’, people expect that you are a ‘public good’ as well, for everyone’s consumption », p.131 – 132).

Bien que fixés à Las Vegas, Michael et ses enfants se déplacent souvent en Californie (Los Angeles, San Jose, San Francisco) permettant à Aileen de découvrir cet Etat et de constater, à plusieurs reprises au cours de leurs visites que Michael et elle ont souvent les mêmes goûts en matière de culture et qu’ils sont sur la même longueur d’ondes lorsqu’il s’agit d’éveiller les esprits de Prince, Paris et Blanket : « Je demandai à Mr Jackson si nous pouvions sortir et visiter les musées et les parcs.  Il accepta, car il était lui-même un grand fan des musées et voulait aussi y emmener ses enfants » (« I asked Mr Jackson if we could go out and check the local sights, museums and parks. He obliged, as he was a big fan of museums himsel and wanted to take the kids as well », p. 136).

Au cours d’un voyage à Tokyo, au Japon, en mars 2007, Aileen rencontre Katherine Jackson, la mère de Michael, que le chanteur lui-même lui présente : « Elle avait la même voix calme et apaisante que son fils. Elle était réservée et il se dégageait d’elle une présence énigmatique » (« She had the same calm and soothing voice as her son’s. She was reserved and an enigmatic presence about her », p. 146).

Lors du dîner à Disneyland Tokyo, ce même jour, elle aura à nouveau un extrait du côté empathique de son patron : « Je retournai m’assoir à ma place mais je ne me sentais pas à l’aise car je ne je n’avais jamais vraiment rencontré tout son personnel, qui eux se connaissaient bien et discutaient de problèmes de travail, de rencontres, de contrats. Mr Jackson a du s’en rendre compte. Il a ensuite demandé que je puisse m’assoir à ses côtés, avec les enfants. Il y avait ce truc à propos de mon patron, il était très sensible aux sentiments des autres. Je crois que l’on appelle ces personnes des ‘empathes’. Il avait en tout cas une manière unique de vous dire que vous étiez spécial et qu’il vous appréciait. » (« I went back to my seat, but I was uncomfortable where I was seated because I haven’t really met many if his staff, who were familiar with each other and talked about office matters, meetings and contracts. Mr Jackson must’ve noticed that I wans’t at ease. He later asked to transferred te be beside him and the kids. That was the thing about my boss, he was very sensitive to other people’s feelings. I think you cal this special type of people ‘empaths’. He certainly had unique ways of telling you that you are special and appreciated », p. 147).

Après les vacances d’été 2007 où elle rentre au Bahreïn, Aileen retrouve la famille Jackson à New York. Michael et ses enfants ont passé l’été sur la côte Est des Etats-Unis (à lire ici) et au cours du mois de septembre 2007, les affaires et les photoshoots (pour Ebony et Jet) de Michael Jackson reprennent. Michael et sa famille logent dans le New Jersey (chez la famille Cascio, bien que cela ne soit pas indiqué dans le livre) et Aileen fait classe dans « cette propriété privée ». Michael occupé, la jeune femme pourra organiser des sorties éducatives avec les enfants dans New York (avec les gardes du corps tout de même), sans être importunés : « Le port du masque et le fait de cacher le visage prenaient tout son sens, pour les enfants et pour moi. Comme le grand public ne savait pas à quoi ils ressemblaient, ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient sans être embêtés par les paparazzi. Les enfants se fondaient dans la foule. » (« That was when the whole mask and covering made sense, to the kids and to me. Since the public had no idea what they looked like, they were free to do whatever they wanted without being hounded by paparazzi. The children blended in with the crowd », p. 155)

– Partie IV : The Philippines

 Au cours du mois de décembre 2007, Aileen annonce à la famille Jackson qu’elle va se marier aux Philippines, un mois plus tard. Elle rentre dans son pays natal pour les fêtes et  rejoindra la famille Jackson à Las Vegas deux jours après son mariage, en janvier 2008 (Michael et ses enfants occupent alors une nouvelle maison sur Palomino Lane, la Thriller Villa). Avec la décision que cette expérience auprès de « sa seconde famille » allait devoir s’achever. Elle souhaite désormais rester auprès de son époux, aux Philippines. « Après trois ans avec eux, je quittais officiellement mon emploi d’enseignante privée de la famille Jackson. Toute cette expérience semble encore irréelle (…) Je me souviens de ce mélange d’émotions quand je leur ai finalement dit au revoir. J’étais tellement navrée  à l’idée de les quitter parce que je les considérais comme ma deuxième famille. Et en même temps, j’étais heureuse de fonder ma propre famille. On ne peut pas tout avoir. » (« After three years with them, I have officially retired as the Jacksons’ homeschool teacher. The whole experience still felt sureeal (…) I remember the mixed emotions when I finally said goodbye. I was heartbroken to leave them because I already considered them my second family. At the same time, excited to start a family of my own. I guess you can’t have the best of both worlds ». (p. 180).

Elle restera encore quelques mois cependant auprès des Jackson, jusqu’en Septembre 2008, avant de repartir définitivement aux Philippines où elle vit désormais auprès de son mari et de son fils, et où elle apprendra, dévastée, la triste nouvelle le 25 juin 2009, ses pensées allant directement, bien sûr, à Paris, Prince et Blanket.

The King of Pop and I  est un livre fort en sentiments. Aileen Medalla ne rentre pas précisément dans tous les détails de cette vie qu’elle a la chance de partager auprès du Roi de la Pop. Pour des raisons que l’on devinera, de respect de la vie privée du chanteur et de ses enfants, elle n’en aborde qu’un large aspect mais donne une idée de ce qu’était la vie de Michael Jackson dans la deuxième partie des années 2000.

De façon plus personnelle, le livre d’Aileen m’a permis de mettre une histoire derrière tous ces lieux où Michael est passé, ces lieux dont j’ai parlés sur ce blog, l’Irlande et  les maisons de Las Vegas, sur Monte Cristo Way et Palomino Lane, particulièrement. Et en tant que « travel addict » #onmjfootsteps, ce livre est une autre façon de voyager sur les traces de Michael Jackson.

Et surtout, on y a un aperçu d’un être extraordinaire, qui, au final, n’aspirait qu’à une vie ordinaire, décrit avec des mots simples mais tellement touchants et sincères.

« J’ai côtoyé Mr Jackson, lui et son cœur en or, de près. Sans ses tenues iconiques et ses gants brillants. Sans les voiles, les masques et les déguisements. Loin des projecteurs et des cris des fans. Je l’ai admiré principalement pour son côté ordinaire. Il était un père étonnant pour ses enfants. J’admirais comment il préparait les repas pour ses enfants, les aidait dans leurs devoirs, jouait avec eux et leur faisait des blagues. C’est le Mr Jackson dont je me souviendrai et que j’aimerai toujours. (…) Les actes de gentillesse et d’amour qu’il m’a témoignés me rappellent avec force que l’homme n’est pas si mauvais après tout. Mr Jackson m’a montré à moi, simple employée, du respect et de l’amour. Qu’elles soient célèbres ou non, il y a encore de nombreuses bonnes personnes en ce monde. » (« I knew Mr Jackson up close, him and his heart of gold. Without the iconic outfits and the crystal-studded gloves. Without the veils, masks, and disguises. Away from the limelights and the screaming fans. I admired him the most for his ‘ordinariness’. He was an amazing father to his kids. I admired how he prepared meals for his kids, hemped them with their homework, played and pulled pranks with them. This is the Mr Jackson that I will remember and forever cherish.  (…) The acts of kindness and love he showed me was a powerful reminder that humanity isn’t all that bad, after all. Mr Jackson showed me, an ordinary employee, equal respect, and love. Celebrity or not, there are still numerous good people in this world », p. 181 – 182).

Difficile de compiler ici les plus belles paroles d’Aileen Medalla mais j’espère avoir réussi à vous donner l’envie de lire ce livre. Et s’il est une phrase qui résume à la fois le livre et ce qu’il faut en retenir c’est celle-ci : « Michael Jackson c’est plus que des grands cris, des pas de danse iconiques et qu’une une voix incroyable. Il était un père, un patron et un ami remarquable. » (« Michael Jackson is more than the high skrieks, iconic dance moves, and incredible voice. He was a remarkable father, boss and friend », préface).

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