Neverland Ranch

Neverland: Partie 6: Les gares et les trains du ranch

Les gares

Le ranch de Neverland, à l’image des parcs Disneyland que Michael Jackson affectionnait tant, possédait plusieurs « gares » (ou arrêts). La plus connue est bien entendu la gare principale, emblème du ranch, qui se trouve non loin de la maison et des parties privées, mais il existait également quatre autres arrêts, qui desservaient les différentes parties du ranch : l’entrée, le pont près de la maison, le zoo et le cinéma et le parc d’attractions.

C’est Michael qui est à l’initiative de la construction de ces gares lorsqu’il a aménagé son ranch, lors de l’été 1990.

Dès l’entrée du ranch, un petit train attend les visiteurs. L’arrêt, appelé Electric train station (n°4 sur la carte), se trouve juste après les grandes portes qui officialisent l’entrée dans le monde merveilleux de Michael Jackson. Le train emportait les visiteurs où ils avaient envie de s’arrêter.

L’arrêt qui suit, tout près du pont en pierres qui surplombe le lac, est la Flamingo Island Train Station (n°13 sur la carte). Un abri de style victorien blanc aux tuiles grises, avec des bancs en bois à l’intérieur, digne des parcs Disney. Michael prenait soin de ses visiteurs en laissant à leur disposition du pop corn !

La station suivante, après avoir traversé le parc d’attractions, mène les visiteurs au zoo. La zoo train station (n°41 sur la carte) se trouve à l’extrémité de la propriété, tout près de cette fameuse ferme orange qui abritait le vivarium de Michael. Un abri, entouré de buissons, assez simple, comparé au précédent !

Tout près du bâtiment qui abrite le cinéma de Neverland, se trouve également un arrêt, dissimulé sous les arbres. Appelé simplement The train Station (n°25 sur la carte), l’arrêt, situé derrière le cinéma,  dessert bien sur le cinéma mais aussi le parc d’attractions qui se trouve juste en face.

La gare principale (Main Station) est un bâtiment imposant fait de briquettes rouges et de tuiles grises. Sa construction débute à la fin de l’année 1993, après que les plans de l’architecte Evans Jones, qui avait également réalisé les plans du cinéma/théâtre du ranch, ait été approuvés en septembre 1993. Certains plans (modifiés) ont aussi été approuvés en janvier 1994.

Surplombant le ranch, elle  est largement  inspirée de la gare (Main Street Station) des parcs Disney.

A l’avant de la gare de Neverland se trouve une immense horloge végétale dont les chiffres sont taillés dans les buissons. Entre les chiffres et à l’intérieur du cadran, une multitude de fleurs colorées ornent le parterre magnifique.

Là où Disneyland a reproduit la tête de Mickey, Michael a préféré un cadran d’horloge … des horloges que l’on retrouvait d’ailleurs de façon régulière un peu partout dans le ranch.

L’arrière de la gare donne sur les rails, le circuit qui contourne le côté ouest du ranch.

L’intérieur de la gare de Neverland ressemble également énormément à celle du parc Disneyland.

Peter Pan et le Capitaine Crochet se battaient sur les poutres de la charpente en bois tandis que des friandises étaient à disposition des voyageurs ! De vieux objets rappelant une compagnie ferroviaire sont présents, comme si on était dans une vraie gare. Aucun détail n’est négligé !

Des écrans de télévision et un poste de contrôle font cependant comprendre, que bien qu’étant dans un parc d’attractions, la sécurité est primordiale.

A l’étage de la gare, vue de chaque côté des rails.

Les trains

Deux trains circulaient à travers le ranch sur deux circuits différents : 

Un train miniature C.P. Huntington, créé par Chance Rides (la même compagnie qui a créé le Carrousel du parc d’attractions), avec 3 voitures.

La locomotive C.P. Huntington est une locomotive historique puisqu’il s’agit de la première locomotive qui a été utilisée lors de la construction de la toute première voie de chemins de fer transcontinentale à la fin des années 1860. Elle est d’ailleurs exposée au musée du chemin de fer de Sacramento en Californie.

Ce train miniature de Neverland est une réplique du train de Disneyland (et typique des parcs d’attractions).

Le logo de Neverland, The Blue Boy in The Moon (ou The Boy in the Crescent Moon), le petit garçon bleu sur la lune, est apposé partout, ainsi que l’œuvre de Paul Bedard. Michael a « customisé » le train en y notamment ajouté des coussins bleus sur tous les bancs et Brad Sundberg y a intégré un système audio qui diffusait de la musique.

Le petit train rouge, que l’on a souvent vu transporter des enfants lors de leurs visites au ranch, partait de l’entrée de Neverland et traversait les différentes parties du ranch jusqu’à un dépôt.

L’installation des rails et du train.

Le hangar qui permet la maintenance du train.

Rob Swinson, chargé de l’installation du train et d’autres attractions dans le ranch de Neverland se souvient, dans son livre Maker Of Dreams , du jour où Michael a inauguré son train, seul avec lui, un soir de pleine lune, le 30 octobre 1990. Michael venait également de découvrir son carrousel.
« Michael et moi sommes restés près du carrousel, à profiter du moment. Tout près se trouvait son train miniature avec toutes ses magnifiques lumières qui le décoraient et sa musique qui jouait.
« Michael, voudrais-tu faire un tour en train », je lui ai demandé.
Il commençait à se faire tard, mais je me suis rendu compte que c’était « l’heure de Michael » et je fus ravi quand il me répondit : « Tu crois que c’est possible, Rob ? »
J’ai ri intérieurement tout en lui assurant que oui c’était possible et je lui ai rappelé : « Michael, bien sur ! C’est ton train ! »
Nous nous sommes installés sur le train et je me souviens avoir été un peu déçu lorsque j’ai vu que Michael avait choisi un siège dans la deuxième voiture, loin derrière la locomotive. Je ne savais pas quoi penser à l’époque et je me suis retourné pour lui demander s’il était prêt. Il a sourit et il m’a fait OK avec son pouce. Après avoir donné un coup de sifflet et fait sonner la cloche de laiton, j’ai appuyé sur l’accélérateur et nous sommes partis dans la nuit, à travers la vallée. Notre chemin le long des rails étaient seulement illuminé par les feux du train. Je dois admettre que j’en avais un peu la chair de poule.
Au bout d’un moment, j’ai ralenti le train à un stop et je lui ai demandé s’il voulait venir à l’avant et conduire la locomotive avec moi. Je n’oublierai jamais sa réponse prudente : « Tu crois que c’est possible ? » J’ai ri et je lui ai dit : « Bien sur que c’est possible ! Michael, c’est ton train ! »
Il est monté s’assoir à côté de moi et nous sommes repartis dans la pénombre. Au bout d’une certaine distance, je lui ai demandé : « Tu veux diriger la locomotive ? ». Et à ce moment là, il est devenu très excité. « Vraiment ? Je peux ? C’est possible ? ». « Bien sur que tu peux » je lui ai répondu et j’ai ralenti le train à un autre stop pour lui donner les recommandations de base. « Il suffit de relâcher le frein et de soulever le levier. C’est tout ce qu’il y a à faire ».
Il a suivi mes instructions et on aurait dit un enfant de 8 ans. Il riait et hurlait de plaisir dans le clair de lune de la nuit fraiche tandis que le petit train continuait dans la vallée sombre de son ranch de Neverland. Chacun notre tour, nous conduisions. Michael semblait avoir perdu tout sens du temps. Il s’éclatait.
Il s’est alors passé quelque chose que je n’oublierai jamais. Je me souviens que je regardais ma montre, constatant qu’il était près de minuit. Une superbe pleine lune était apparue au sommet d’une des montagnes, on la voyait très bien. Sans prévenir, Michael a soudainement renversé sa tête en arrière et a commencé à hurler ! Il hurlait et il riait, et me regardait. Presque simultanément, en synchronisation avec Michael, j’ai fait pareil et j’ai commencé à hurler avec lui. Nous étions deux adultes, sur un train miniature, hurlant sous la pleine lune. C’était une expérience incroyable, magique, étonnante. Il savait comment s’amuser et profiter de la vie.
Puis l’un de moment les plus mémorables avec Michael s’est passé. Il s’est tourné vers moi et a dit : « J’adore révéler l’enfant qui est en chacun de nous ! Je vis pour ces moments et je voudrais pouvoir faire ressortir l’enfant qui est à l’intérieur de chaque individu ! ». Nous étions vraiment sur la même longueur d’ondes cette nuit là et nous sommes devenus des amis proches à ce moment précis, alors que nous étions assis sous un clair de lune dans son nouveau train miniature C.P. Huntington. »

Le « Neverland Valley Railroad », un train à vapeur Crown dont Michael a nommé la locomotive Katherine en l’honneur de sa mère. Le train comporte la locomotive et une voiture.

La plus belle locomotive du ranch, numérotée 37936, a été fabriquée en 1973 par Crown Metal Products, un fabricant de locomotives de Wyano en Pennsylvanie pour le parc d’attractions Carowinds à Charlotte (Caroline du Nord). A l’origine, avec quatre voitures, le train était peint en bleu, or et argent et avait les roues rouges. Appelée alors Melodia, la locomotive est vite tombée en panne. Le parc a décidé de s’en séparer au bout de quelques années et l’engin est allé de parcs d’amusements en parcs d’amusements.

En 1992, la société de Michael Jackson, MJJ Productions, a contacté Shop Services Inc., une société qui construisait et entretenait des locomotives pour les installations de Midwest Central Railroad à McMillan Park (Iowa), à propos de la construction d’un train à voie étroite pour le Ranch de Neverland de Michael Jackson, que celui-ci possédait depuis quatre ans.

L’entreprise venait d’acheter un vieux train qui avait circulé au parc d’attractions Six Flags de St Louis, dans le Missouri et le livra à Mount Pleasant (Iowa), où il a été modifié selon les recommandations de Michael Jackson.

Matt Crull, aujourd’hui président du conseil d’administration de Midwest Central Railroad, était alors un étudiant de première année au Southeastern Community College et était employé par Shop Services. En juillet 2009, il accorde une interview au journal Times-Republican Central Iowa où il se souvient de la construction de la locomotive Katherine.

« J’ai fini par me faire renvoyer de ma première année de collège « , dit-il. « J’arrivais pour travailler vers 15h30 et j’arrêtais vers quatre ou cinq heures du matin. Nous faisions le tour du cadran afin de tenter de respecter l’échéance du contrat. »

Comme on pouvait s’y attendre, le train lui-même n’était pas comme les autres. Les modifications comprenaient un lettrage de 24 carats en feuille d’or, une re-décoration à 11 000 $ et un système stéréo et un éclairage sur chaque voiture, à 45 000$. La chaudière, construite à Des Moines, incluait un système de lancement informatisé premier de son genre qui permettait au moteur d’être géré par une seule personne.

La locomotive a été nommée « Katherine » en l’honneur de la mère de Michael Jackson.

En raison de la popularité de Michael Jackson à l’époque, l’ensemble du projet avançait dans le secret presque total. « Nous avons tous eu à signer des formulaires avec MJJ productions indiquant que nous ne devions même pas dire à nos familles ce sur quoi nous étions en train de travailler » dit Crull. « A l’époque, je vivais encore avec mes parents, et je n’avais pas le droit d’en parler avec eux » .

Et pour éviter que tout le monde la voit, la locomotive était testée seulement de nuit – généralement entre minuit et 3 heures du matin. Elle n’a été autorisée à sortir dans la journée qu’une seule fois, le jour où elle a été chargée sur des camions et expédiée au ranch de Michael Jackson. « C’était plutôt drôle, car il n’a pas fallu longtemps aux les gens de la ville pour comprendre qu’il se passait quelque chose de bizarre », se souvient Crull. « Il y avait beaucoup de gens quand nous avons chargé cette chose sur les camions. »

Jackson semblait impressionné. Lorsque Crull l’a rencontré pour la première fois, à la fin de l’année 1993, le chanteur inspectait les illustrations peintes à la main sur le train, y compris les animaux peints à l’intérieur de la voiture à charbon. (Le train avait un moteur de propane.) « Michael avait grimpé au-dessus de la locomotive, et soulevé le couvercle de la cheminée, a regardé à l’intérieur, me regarda, et il a dit:« On dirait une petite piscine ! « .

Crull est arrivé au ranch de Neverland juste avant Noël en 1993, et a passé trois semaines à installer le train. « Parmi les membres de l’équipe de Shop Services, j’étais le seul qui était qualifié pour conduire une machine à vapeur », a déclaré Crull. « Ils avaient déjà travaillé sur ce type d’engin, mais j’étais le seul qui avait de l’expérience à les faire réellement fonctionner. »

C’était, dit-il, une expérience unique. Le ranch est composé d’un pré avec une route goudronnée menant à la vallée, où les bâtiments avaient été construits. « Le ranch était absolument magnifique », indique Crull. « Il a été nommé correctement, parce qu’on avait l’impression d’arriver à Never Never Land. »

La gare victorienne construite pour le train ressemblait beaucoup à la gare de Disneyland. Et il y avait des lumières partout. « Chaque brindille sur chaque arbre avait une ampoule. »

Il a aussi été frappé par la musique. « Partout où vous alliez, vous entendiez de la musique – mais vous n’aviez jamais entendu ce que vous attendiez, ce n’était que du classique », a déclaré Crull. « Cela me rendait fou au début, mais maintenant j’adore la musique classique, j’en écoute assez souvent depuis. »

Crull n’est pas sûr de ce qui est arrivé au train après qu’il soit parti mais vers l’année 2000, il a reçu un appel de MJJ Productions chez lui. On lui a posé des questions sur le train. Apparemment, dit-il, la chaudière était en panne. Il n’était pas surpris. « Ils avaient là bas la pire eau au monde pour un moteur à vapeur, » dit-il. « Chaque jour, quand je faisais fonctionner le train, vers midi j’étais obligé de fermer pendant un petit moment et nettoyer tous les clapets anti-retour et tout le reste. »

Shop Services a déménagé, et on a proposé à Crull de revenir au ranch comme consultant pour remettre le train en marche. Il a accepté, et la compagnie a dit qu’ils feraient des arrangements pour lui. Mais cela ne s’est jamais fait « Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé », a t-il déclaré.

David Helm de Helm & Sons Amusements aurait  racheté les deux trains depuis que Neverland n’est plus en activité. 

Sources: enolalee.blogspot.fr/ lacortedelreydelpop.com/ thepinnaclelist.com/ Maker Of Dreams – Rob Swinson

MAJ (update) le 30/03/2019 avec les plans de la gare (thx to TSCM@MJJRepository, Twitter)

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