Evénements,  Michael Jackson et les comédies musicales

MJ The Musical

Fin août 2025, je me suis rendue à Londres pour quelques jours. J’en ai profité pour aller voir la comédie musicale sur Michael Jackson, MJ The Musical. C’était la deuxième fois que j’y assistais – je l’avais déjà vue en juillet 2024 avec deux amies fans de Michael – et, je dois bien l’avouer, à chaque fois, cela a été un moment incroyable.

Initialement prévu en 2020, la comédie musicale est reportée en raison de la pandémie de covid-19 et est finalement proposée au public à partir de décembre 2021, au Neil Simon Theater de New York. Si certaines critiques sont assez mitigées, le musical devient cependant rapidement un succès à Broadway où il est reçoit, en 2022, quatre Tony Awards dont celui du « The Best Actor in a Musical » pour Myles Frost, qui incarne alors le personnage de Michael Jackson.

Depuis, le musical a pris son envol. En tournée aux Etats-Unis et au Canada depuis plusieurs mois, il est aussi à Hambourg, en Allemagne depuis décembre 2024, en Australie, où les performances à Sydney se sont terminées en Août 2025 et doivent se poursuivre à Melbourne. Et, depuis le mois de mars 2024, la comédie musicale est installée au Prince Edward Theater du West End londonien. Récompensée en 2024 dans la catégorie « Meilleure comédie musicale » par le Black British Theater Awards, elle est devenue une des productions théâtrales musicales les plus fréquentées et les plus rentables.

Je ne fais pas partie des fans qui approuvent les projets de l’Estate, qui, il faut bien le dire, sont la plupart du temps, uniquement destinés à faire de l’argent, à attirer le grand public et restent loin de l’attente des fans de longue date. Mais, lorsque j’ai appris que la comédie musicale arrivait à Londres, je me suis dit qu’il fallait que j’aille me faire ma propre idée de ce projet. Et contre toute attente, ça a été un coup de cœur. J’y suis donc retournée cette année, seule cette fois.

Exit le hologramme, les acrobaties du Cirque du Soleil, MJ The Musical n’a absolument rien à voir avec le show One qui est toujours en résidence à Las Vegas. Il ne s’agit pas non plus d’une comédie musicale biographique à proprement parler dans le sens où l’action se passe durant les répétitions du Dangerous Tour et met en place de nombreux flashbacks permettant de comprendre le génie artistique et la personnalité de Michael Jackson.

Synopsis

Plongé au cœur des répétitions de la tournée mondiale Dangerous de 1992, ce spectacle palpitant explore l’univers créatif de Michael Jackson, ses luttes personnelles et les pressions liées à sa célébrité. Alliant ses tubes légendaires à des épisodes marquants de sa vie, cette comédie musicale multi-récompensée offre un regard intime sur son génie artistique, ses relations familiales, et sa figure publique complexe. À travers des flashbacks et des échanges avec son équipe de création, le spectacle dévoile toute la richesse de la personnalité de Jackson : sa détermination sans faille, sa vulnérabilité, et sa passion viscérale pour la musique. Le récit aborde également ses relations, notamment avec son père, Joseph Jackson, tout en explorant des thèmes universels comme la quête d’identité, le poids de la renommée, et la volonté constante de repousser les limites de la création artistique. Porté par une bande-son électrisante, le spectacle fait revivre les plus grands succès de Michael Jackson – Billie Jean, Beat It, Thriller et bien d’autres – dans une mise en scène spectaculaire qui célèbre l’héritage exceptionnel de l’artiste (1)

L’histoire détaillée

L’histoire se déroule en deux actes d’une heure et quinze minutes chacun, entrecoupés d’un entracte d’une vingtaine de minutes.

Quarante chansons de Michael Jackson sont utilisées au cours de cette comédie musicale, je les ai insérées dans le récit, la plupart du temps entre des tirets. Certains dialogues ont aussi été mentionnés, en anglais. Les photos et vidéos étant interdites durant la représentation (à part lors du final), celles qui sont dans l’article sont des photos officielles et des vidéos de la chaîne YouTube du musical.

Acte 1

Nous sommes en juin 1992, avant le début du Dangerous Tour. Les danseurs, les musiciens et Rob, le directeur de tournée, entrent en scène pour s’échauffer, alors même que les lumières de la salle ne sont pas encore éteintes et que le rideau transparent de la scène – avec des notes personnelles de Michael inscrites dessus – n’est pas encore levé. Les premières notes de musique retentissent. Tous attendent Michael Jackson.

Le rideau se lève, (l’acteur qui joue) Michael Jackson apparait, regarde où en sont les choses et commence alors Beat It.

Michael reprend certains détails avec ses danseurs et partage ses idées avec son directeur de tournée – Another part of Me.

Une journaliste pour MTV, Rachel, arrive avec son caméraman, Alejandro, dans l’espoir d’obtenir une interview de Michael. Ce dernier refuse d’abord avant de se laisser convaincre par son directeur de tournée, à condition que seule sa musique soit évoquée. Il s’installe donc avec la journaliste et commence à évoquer le poids de sa renommée – Tabloïd Junkie et Price of Fame– mentionne sa fondation Heal The World qui recevra les bénéfices de la tournée et évoque les artistes qui l’ont inspiré.

Flashback dans les années 60. Le petit Michael (qui porte un Tshirt avec le numéro 58 dans le dos) est assis sur le devant de la scène et regarde Jackie Wilson et James Brown à la télévision – Shout, Higher and Higher, Papa’s Got A Brand New Bag – et se souvient de son spectacle d’école – Climb Every Mountain. Les frères sont présentés alors que le groupe des Jackson 5 se produit dans des clubs, dont le Mister Lucky’s et le Regal Theater – Stop The Love You Save, I Want You Back. Suzanne de Passe incite Berry Gordy à leur faire passer une audition (« Welcome to the Motown Family ! »), et le groupe se produit à l’Apollo Theater – ABC.

Dans la maison de Gary, Indiana, le petit MJ refuse de répéter, il est fatigué. Son père Joe s’apprête à le frapper mais sa mère Katherine s’interpose. « I hate him » , «He’s doing this for you, for us » déclarent l’enfant et sa mère qui interprètent un poignant I’ll Be There tandis que le MJ adulte assiste à la scène.

Retour aux répétitions. Michael propose un changement important, il veut apparaître sur la scène depuis le bas de la scène (le fameux toaster) et « standing there, frozen ». Rob ne veut pas de changement alors que les concerts doivent commencer prochainement. Michael lui répond « no more «’but’ or ‘maybes’, practice ‘yes » tandis que la voix de ses parents résonnent dans sa tête.

MJ veut un «bigger tour », et expose ses objectifs : « raising money »Don’t Stop ‘Til You Get Enough.

Flashback dans les années 70 : Avec un décor en fond du dessin animé des Jackson 5, le groupe enchaîne les plateaux télé dont Soul Train – Blame It On The Boogie – les frères profitent des groupies, Joe se moque du physique qui change de Michael – Dancing Machine et la danse du robot.

Retour aux répétions. MJ veut encore faire des changements, il n’aime pas les vieilles chansons. Rob  lui dit qu’il se met « too much pressure on yourself ». Michael sort alors une boîte de pilules. Il explique au manager pourquoi il en prend, qu’il n’aime pas les médias, qu’il est « nervous about the press conference » qui doit avoir lieu – Stranger In Moscow, avec la pluie qui tombe en décor de fond.

MJ quitte la scène et la journaliste surprend une conversation entre Rob et le manager de Michael, Nick, qui expliquent que les pilules deviennent un problème et elle explique à son caméraman qu’elle veut exploiter cela dans le documentaire.

Flashback dans les années 70 : MJ a un entretien avec Berry Gordy. Il veut du changement, le groupe veut quitter la Motown – You Can’t Win – et va travailler avec Gamble & Huff.

Retour aux répétitions : MJ explique à Rachel la journaliste que son père était dur (« no love »), que lui et ses frères travaillaient très dur. Il raconte comment il a rencontré Quincy Jones sur le tournage de The Wiz.

Flashback à la fin des années 70 : MJ est en studio avec Quincy Jones  durant l’enregistrement de l’album Off The WallI Can’t Help It – tandis que le MJ actuel continue de dialoguer avec la journaliste et lui explique les changements au cours de cette période : l’influence de Quincy Jones (« With Quincy, I went from a solo singer to a musician »), l’industrie musicale qui l’ignorait  – Keep The Faith. Avec en toile de fond des studios de Los Angeles puis une boîte de nuit rappelant le Studio 54,  Michael déclare « this time I won’t be ignored »Wanna Be Starting Something – et sort l’album Thriller, le short film du même nom et gagne huit Grammy Awards.

Retour aux répétitions et à l’entretien avec la journaliste : Cette dernière demande à Michael pourquoi il s’est séparé de Quincy Jones pour l’album Dangerous : « I wanted to do my own things ». Son manager arrive pour lui parler du problème du coût de la tournée et de ses dépenses pour l’entretien de Neverland. Michael ne veut pas entrer dans cette discussion et met un nez de clown et joue avec un pistolet à eau pour éviter la conversation.

L’heure de la conférence de presse qui annonce le Dangerous Tour arrive. Michael mentionne sa fondation Heal The World pour laquelle il souhaite récolter des fonds et parle de sa préoccupation pour la planète – Earth Song.

Le premier acte se termine avec They Don’t Care About Us, entamé suite aux questions ridicules des journalistes, avec en toile de fond des bris de glace et des coupures de journaux évoquant un sujet dont Michael a souvent souffert au cours de sa carrière, le harcèlement des médias.

Acte 2

Lorsque le rideau se lève, la scène est vide et dans une légère pénombre avec seul un tabouret (tout fan devine le numéro suivant ! ) l’acteur interprétant MJ arrive, vêtu d’un pantalon noir, d’un tshirt blanc et il porte une valise qu’il pose sur le tabouret. Il en sort une veste brillante, un gant et un fedora sous les cris du public qui se prend au jeu – Billie Jean – et applaudit lors du Moonwalk. Le numéro qui évoque à la fois le Motown 25 et la répétition de la performance du chanteur sur scène se termine avec une chorégraphie de MJ avec les artistes qui l’ont inspiré dans ses pas de danses : Fred Astaire, Bob Foss et les Nicholas Brothers, avec en toile de fond un Cotton Club des années 30 qui va faire le lien avec le numéro suivant.

Les danseurs reviennent sur scène pour répéter, avec des premiers pas dans une ambiance calme et feutrée, avant que n’éclatent la lumière et la musique – Smooth Criminal – devant un décor de néons d’une ville rappelant Chicago.

Le manager revient pour discuter des finances de Michael.

Flashback dans les années 80 : la famille Jackson est réunie pour discuter d’une nouvelle tournée. MJ ne veut pas y participer, il ne veut pas de la présence de Don King – For The Love of Money (du groupe the O’Jays) – mais il finit par signer sous la pression de sa famille. Suit alors la conférence de presse qui annonce la tournée avec en fond VICTORY.

MJ enregistre avec ses frères la publicité Pepsi et est brûlé au cuir chevelu. Mais Joe, très dur, ne se soucie pas de ses douleurs lors des répétitions et Michael, toujours perfectionniste, prend du démérol prescrit par le médecin pour pouvoir poursuivre – Can You Feel It.

MJ annonce donner sa part des bénéfices du Victory Tour à des associations – Money – avant le début de la tournée. Avec en décor au fond de la scène le Dodger Stadium, MJ annonce qu’il s’agit du dernier concert des Jacksons, qu’il quitte le groupe.

Retour aux répétitions : MJ et le directeur artistique discutent. Michael est très positif concernant les répétitions – Keep The Faith – et le travail des danseurs.

MJ interprète She’s Out Of My Life, seul sur scène. Puis la journaliste Rachel continue de lui poser des questions et lui demande s’il a une muse. MJ est très embarrassé et évite la question.

Répétition de Jam. MJ prend à nouveau des pilules et donne des instructions à ses danseurs pour améliorer la chorégraphie, avec la voix de son père Joe toujours en pensée.

La journaliste aborde le problème des médicaments avec le directeur artistique qui lui demande de cesser de tourner autour de MJ et de lui poser ce genre de questions. Dans la scène suivante, la journaliste, laissée seule sur la scène, voit un homme entrer avec une poubelle. Elle finit par le reconnaître et MJ enlève son déguisement. Il lui explique que se déguiser est la seule façon pour lui de pouvoir sortir et qu’il aurait envie d’être lui.

Les danseurs, dans le rôle des paparazzi, entrent en poussant les lettres HOLLYWOOD. Avec en fond les palmiers de la ville de Los Angeles, Michael danse avec eux tout en continuant de raconter à la journaliste que sa vie est médiatisée – Human Nature – qu’il fait face à de nombreuses rumeurs comme le vitiligo mais « I want people to remember my music ».

Répétition avec les danseurs – Bad. Le manager revient sur scène tandis que les voix de Joe et Katherine  continuent de hanter MJ – 2 Bad – qui continue sa conversation avec la journaliste et lui explique ses « personal struggles »Price of Fame – et ce que lui apporte l’amour de ses fans.

MJ adulte est seul sur la scène. Il observe Joe et le petit Michael qui entrent. Joe le motive à toujours aller plus loin « I want you to be better. Be the Best. » MJ se retrouve seul, il se met à chanter pendant que le décor d’un cimetière descend et Thriller commence. Les yeux de la pochette Dangerous apparaissent. Michael se retrouve face à lui, l’ombre d’un monstre noir apparaît, MJ semble comme possédé avant de s’effondrer.

Rob réapparait sur scène pour les dernières mises au point avec MJ. Ce dernier se souvient de ses débuts à l’Apollo Theater et Rob lui dit que les gens se souviendront de tout ce qu’il a créé. MJ se demande simplement « Is it perfect ? »Man In The Mirror.

Pendant que la troupe finit la chanson, MJ disparait. Katherine finit par rester seule sur scène avec le petit Michael et le Michael des années 80.

Dernier tableau. Le Dangerous Tour commence. MJ surgit du dessous de la scène et se fige. Commencent ensuite les premiers morceaux du concert – Jam – Black or White/Wanna Be Startin’ Somethin’.

Final du show sur Workin’ Day & Night. Ovation du public pour les danseurs et les musiciens.

Le public sort de la salle sur Streetwalker.

Mon avis

Le show couvre musicalement une grosse partie de la carrière de Michael Jackson, sauf l’époque Invincible. La majeure partie des chansons connues du chanteur sont présentes – avec un seul regret toutefois, l’absence de The Way You Male Me Feel – et le grand public peut aussi découvrir des morceaux un peu moins connus à l’instar de Price of Fame, un titre récurrent durant tout le spectacle et qui résume bien le sentiment du chanteur au cours de sa vie.

Les acteurs interprètent plusieurs personnages et celui de Michael est joué par trois acteurs, selon les périodes de sa vie. La première fois que j’ai vu le spectacle, Myles Frost interprétait MJ (Michael période Dangerous) et la deuxième fois c’était Jamaal Fields-Green. Les deux sont très bons. J’ai forcément eu un a priori dès le départ sur leur façon d’être Michael Jackson, de chanter ou de danser mais les chorégraphies, les mises en scène, les décors, le dynamisme déployé par la troupe de danseurs, son énergie font que l’on se trouve très vite pris dans l’histoire et que l’on oublie le côté « sosie ».

I’ll Be There est un joli moment d’émotions et de frissons et They Don’t Care About Us est très percutant, tant par le message qu’il délivre que le moment où il passe dans le show. Sa scénographie incroyable (ne vous fiez pas à la vidéo qui ne reflète vraiment pas ce que l’on peut ressentir dans la salle) permet de faire monter la pression du spectacle et tient le public en haleine pour la suite. Des moments forts du show avec deux sentiments aux antipodes mais qui ressemblent tant à ce que Michael Jackson savait nous transmettre.

Les thèmes abordés peuvent parfois surprendre car c’est la première fois que l’Estate ose évoquer dans un projet officiel, des sujets sensibles comme les problèmes d’addiction aux médicaments du chanteur ou ses relations conflictuelles avec son père qui ont eu un grand impact sur sa personnalité.

Il y a de nombreux dialogues – en anglais – mais nécessaires pour que le  public (re)découvre non seulement l’artiste, son perfectionnisme, l’impact de sa célébrité mais aussi l’homme qu’il était, ses doutes, sa gentillesse, même si son côté philanthrope n’est que trop peu abordé.

Fan ou pas fan, enfant ou adulte, MJ The Musical est vraiment un must-see si vous allez à Londres. Certes, ce n’est pas Michael ni son énergie mais ce spectacle qui ne désemplit pas depuis plusieurs mois et qui sera à Londres jusqu’en février 2026 – peut être passera-t-il par Paris un jour ? –  est vraiment un bel hommage, dynamique, bluffant, captivant. J’espère pouvoir être aussi positive à propos du futur biopic dans quelques mois…

Source : (1) fnac.com/ Texte par onmjfootsteps.com

3 Comments

  • Chiara Gilli

    Ma questo musical lo hai visto sempre a Londra l ‘anno scorso, è in scena da così tanto tempo ? e poi mi pareva fosse in scena anche a new york ma è da molto che è uscito questo musical quando è stata la prima volta la prima rappresentazione e dove anche se immagino ovviamente sarà stato a new york
    Ti ringrazio per tutti articoli e servizi tu sempre molto interessanti e belli possibile sempre scoprire cose nuove imparare qualcosa che non si sapeva gli articoli sono tanti non li ho letti proprio tutti ma è mia intenzione farlo nel corso del tempo

  • Chiara Gilli

    Avrei dovuto leggere tutto articolo per avere spiegazioni riguardo musical , ho fatto domande alle quali probabilmente rispondi nell’articolo , il motivo è che i
    musical non sono la mia passione anche se di michael, più che altro invidio un po chi può tanto girare e andare a teatro e vedere tanti posti tante cose diverse
    Ho letto tantissimi articoli di on mj footstep tutti da inizio alla fine ci tengo a precisare , stavolta non ho letto bene tutto e mi scuso per questo , come dicevo i musical non mi interessano più di tanto ,
    sarebbe invece sempre molto bello anzi troppo bello vedere spettacoli di michael pare abbia un archivio vastissimo ma purtroppo non pubblicano niente

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