The Jacksons honorés en Caroline du Sud, juin 1979

Le 03 juin 1979, dans le cadre de la deuxième partie de leur Destiny Tour, qui, après être passé par l’Europe, sillonne les états du continent nord-américain, The Jacksons donnent un concert au Columbia Township Auditorium, à Columbia, en Caroline du Sud.

Le groupe s’était déjà produit dans la capitale de cet état du sud-est des Etats-Unis – ils ont à plusieurs reprises, au cours de leurs tournées précédentes, donné des concerts au Carolina Coliseum – mais ils sont pour la première fois sur la scène de ce bâtiment historique, construit en 1930, dans le style néo Georgien, désormais inscrit au Registre National Américain des lieux historiques, et qui a vu passer avant eux de nombreux grand noms tels Count Basie, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Elvis Presley, Chuck Berry ou encore Ray Charles, The Supremes, James Brown ou même les Pink Floyd et Bruce Springsteen.

Ce concert est un des derniers avant un break de quelques mois qui va permettre à Michael Jackson de finaliser son premier album solo chez Epic, Off The Wall, qui sortira deux mois plus tard.

A Gauche le Columbia Township Auditorium où se sont produits les Jackson et à droite le Carolina Inn

Dans la journée, les frères Jackson sont reçus au Carolina Inn (l’hôtel où ils logent ?), dans le Downtown de Columbia pour une conférence de presse, ainsi que l’indique les photos de l’époque (1). Il s’agit plus probablement d’une petite cérémonie où, dans un premier temps, un officiel remet au groupe les clés de la ville.

Ce n’est pas la première fois que les frères Jackson se voient remettre les clés d’une ville par le maire – cela avait été le cas en janvier 1971 lors de leur retour médiatique à Gary, Indiana, avec le maire Richard Hatcher (à lire ici) ou en juin 1972, à New York, sur les marches de l’hôtel de ville, avec le maire Edward Hamilton, au cours de leur tournée américaine (ci-dessous).

Si en Europe, recevoir les clés d’une ville, appelé aussi Droit de cité, est un honneur qui remonte à l’époque médiévale, accordé aujourd’hui par certaines municipalités à des personnes extérieures à la cité ou à des organisations ayant œuvré pour le bien ou la reconnaissance de celle-ci, aux Etats-Unis, honorer une personnalité ainsi signifie qu’elle a apporté beaucoup de bonheur à la ville et lui a laissé un souvenir indélébile. Il n’est donc pas rare qu’un sportif ou un artiste reçoive les clés d’une ville, un honneur tout à fait symbolique, un hommage aussi.

Bill DeLoach, qui représente le gouverneur Richard Wilson Riley, remet ensuite à chacun des frères Jackson un petit badge d’un Palmeto Tree qu’ils appliquent sur le devant de leur veste.

Le Palmetto tree (le Palmer nain) occupe une place importante dans le cœur des habitants de la Caroline du Sud. Symbole de résilience, son apparence unique et son importance historique (un fort construit en rondins de palmier nain sur l’île Sullivan a permis de résister à l’assaut britannique et sauver ainsi la ville de Charleston durant la Révolution américaine, en 1776) en ont fait un emblème d’État très apprécié. Il est inclus dans le sceau de la Caroline du Sud, il figure sur le drapeau de l’État, ainsi que dans le Pledge to the Flag of South Carolina et peut être vu dans la vie de tous les jours lors des activités quotidiennes.

Les longues feuilles en éventail de l’arbre, ressemblant à celles d’un palmier, lui confèrent un aspect distinctif, et sa capacité à prospérer dans les environnements côtiers en a fait un arbre commun dans toute la Caroline du Sud.

Au cours des années 70, les honneurs remis au groupe révèlent déjà qu’il a marqué son époque. Si ce jour-là, ces honneurs leur sont attribués de façon assez discrète – les photos ci-dessus étant très peu connues – Michael Jackson devra s’habituer quelques années plus tard, dès la Thriller mania, à être reçu tel un chef d’Etat lors du passage de ses tournées à l’étranger.