Los Angeles 2023,  Neverland Ranch

Coucher de soleil à Neverland, octobre 2023

Lors d’un récent voyage à Los Angeles, fin octobre, j’ai bien sûr fait un détour par Neverland.

Impossible pour moi de ne pas y passer lorsque je vais dans cette ville que j’adore. En général, je réserve une chambre d’hôtel pour une nuit à Solvang, la petite ville d’inspiration danoise à environ vingt minutes de Los Olivos. C’est d’ailleurs souvent le même hôtel, le Wine Valley Inn, celui-là même où Michael Jackson avait séjourné lorsqu’il a découvert la région lors du tournage du short film Say Say Say. Cela me permet de me rendre devant le ranch le soir puis le lendemain matin, avant de reprendre la route pour Los Angeles.

Cette année, j’ai eu une météo incroyable durant ce voyage et j’ai pu (re)voir Neverland sous un ciel bleu magnifique. Et une jolie lumière sur les feuilles mourantes des arbres au moment du coucher de soleil automnal.

Les photos parlent d’elles-mêmes.

Le vigile à l’entrée de Neverland était très sympa, particulièrement bavard cette fois-ci et, même s’il n’a pas dévoilé d’informations cruciales, il a accepté de discuter du futur tournage du biopic, des enfants de Michael et de l’avenir du ranch.

Le ranch a entièrement été réaménagé, pour le biopic : la route pour accéder au grand portail a été refaite, des attractions, dont certaines d’origine, ont été remise dans le parc que Michael a créé et des animaux sont à nouveaux dans le zoo, selon lui. « Mais pas de girafe, de tigre ou d’éléphant », a-t-il précisé. « Ils ont vraiment fait les choses bien et beaucoup d’argent a été investi. »

Le tournage du biopic n’a pas encore commencé, en tout cas pas à Neverland. Le vigile m’a confirmé que c’est à cause de la grève qu’Hollywood subit depuis quelques mois (au moment au j’écris ces lignes, un accord a été trouvé et les productions hollywoodiennes devraient repartir. Le tournage du biopic devrait donc commencer d’ici peu)

Je lui ai demandé si les enfants de Michael venaient souvent au ranch. Il m’a dit que Prince et Bigi, surtout, venaient de temps en temps, Paris un peu moins. Mais on sait qu’elle a été très prise ces derniers mois avec sa carrière de chanteuse.

Même si je connaissais la réponse, je lui ai quand même demandé si les fans pourraient un jour entrer dans le ranch, que c’est ce que beaucoup espéraient. « Je ne sais pas. Pas tant qu’il y a ce projet de biopic. Mais avec tout l’argent investi, peut être envisageront-ils de faire quelque chose après…. »

J’ai bien conscience  que ce ne sont que les paroles d’un vigile et peut être même que des suppositions de sa part – on sait tous que la ville de Los Olivos ne souhaite pas que les touristes et les fans viennent trop nombreux devant le ranch  et que la règlementation locale interdit de transformer Neverland en musée – mais on se met à espérer que le propriétaire actuel et les enfants de Michael travailleront conjointement sur un projet pour les fans.

Juste pour l’anecdote et parce que Neverland restera un lieu unique : en repartant, alors que la nuit tombait, j’ai croisé deux biches sur le bord de la route, aux abords de la limite du ranch. Je me suis arrêtée pour les prendre en photos mais elles ont pris peur et se sont enfuies dans les hautes herbes. Une rencontre éphémère mais magique, une des raisons sans doute pour lesquelles Michael aimait cet endroit.

Le lendemain matin, nous étions plusieurs fans à être devant Neverland (français, argentins et allemands)  et nous avons eu la surprise de voir arriver de l’intérieur du ranch, le jardinier principal.

Plusieurs jardiniers étaient à l’œuvre devant le portail, en train de planter des fleurs et je suppose qu’il venait les voir. J’étais à nouveau entrain de parler au garde du ranch et il m’a dit : « Tiens vous allez pouvoir discuter avec quelqu’un qui a connu Michael et il aura peut être un petit cadeau pour vous ». Et effectivement, le jardinier est venu directement vers nous et nous a expliqué que cela faisait environ quarante-cinq qu’il travaillait au ranch. Il a d’abord travaillé pour William Bone, le premier propriétaire du ranch – qui s’appelait alors le Sycamore Valley Ranch – celui qui a fait construire la résidence principale (lire l’histoire du ranch ici), puis pour Michael Jackson. Il est resté au ranch lorsque Tom Barrack le possédait et est désormais au service de Ron Burkle, l’actuel propriétaire.

Jaime Velazco (j’espère que je n’écorche pas son nom!)  est d’origine guatémaltèque, il s’exprime en anglais et en espagnol (c’est là que je bénis mes neuf ans de cours d’espagnol qui me permettent de comprendre encore la langue !) et en anglais et se souvient de la fois où Michael lui a fait part de son intention de construire le parc d’attractions dans le ranch : « il venait d’acheter le ranch, il portait une chemise rouge, un pantalon noir et son chapeau noir et nous avons fait le tour. Il m’a demandé si j’avais un tracteur. Je lui ai dit oui. ‘Je voudrais à cet endroit que vous me creusiez un grand cercle’. C’était pour le carrousel.  Il savait ce qu’il voulait. Il m’a dit : ‘là il y aura The Spider, là il y aura la grande roue, …’ Je me suis dit : ‘cet homme est fou !’ (il rigole). Mais il a fait tout ce qu’il a dit. La gare n’existait pas et il l’a fait construire après aussi, avec d’autres stations dans le ranch.»

Je lui parle du train Katherine, il est d’ailleurs assez étonné que je connaisse plusieurs détails sur le ranch : « oui le train faisait le tour du ranch.»

Il sort ensuite une grande brochure que je reconnais immédiatement. Il s’agit de la brochure de vente que William Bone donnait aux potentiels acheteurs du ranch en 1987 (à retrouver ici). Michael Jackson en possédait l’original. Avec sa couverture marron sur lequel se trouve le logo du Sycamore Valley Ranch, cette brochure évoque l’histoire du ranch et propose de nombreuses photos de l’intérieur de la maison telle que Michael l’a découverte et des parties extérieures. Un document unique mais dont il semble rester plusieurs exemplaires au ranch puisque Jaime Velazco m’en offre un, qu’il dédicace, ainsi qu’à la jeune fan argentine qui est là et qui le découvre émerveillée.

Je n’en reviens pas de cette situation. J’étais venue une dernière fois devant le ranch avant de repartir pour Los Angeles. Habituellement, on n’y voit personne, c’est un endroit calme, où j’aime me laisser aller dans mes pensées, imaginer Michael dans son environnement, écouter les bruits de la nature autour de moi. Ce jour-là, le portail de Neverland est plein de vie, d’histoires et de rencontres incroyables (je reverrai la famille argentine le lendemain aux Studios Warner Bros, à Los Angeles, une rencontre inopinée,  complètement improbable, mais qui nous permettra de sympathiser).

Après presque deux heures d’échange et de photos, je laisse Neverland, comme toujours avec le cœur lourd, mais cette fois-ci, avec des étoiles plein les yeux…. et non pas des larmes.

Note: je n’ai pas souhaité insérer le logo du site sur les photos pour ne pas les altérer. J’espère que ceux qui liront cet article ne les utiliseront pas ou au moins ne les diffuseront pas sans crédit. Merci de respecter cela.

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