Michael Jackson dans les jeux vidéos

Michael Jackson et les jeux vidéo

Michael Jackson et les jeux vidéo: une passion qui a toujours été.

Le King of Pop avait même rempli un des bâtiments de son ranch de Neverland de jeux d’arcades. Des jeux qu’il aimait aussi avoir dans sa chambre d’hôtel au cours de certains de ses déplacements lorsqu’il était longtemps absent de son ranch.

Une passion qui l’a amené à associer son nom à différents jeux, en particulier ceux de la marque SEGA, dont voici un petit tour d’horizon.

(N’étant pas une fan de jeux vidéo et encore moins une spécialiste, je me suis fortement appuyée des articles écrits par Julien Lecomte et Nicolas Balaguer et publiés sur le site joypad.fr par Aurélie Knosp. Merci à eux trois de m’avoir autorisée à reprendre leur travail. Tous les liens vers les articles d’origine sont indiqués en bas de page)

Les débuts

En décembre 1988, un peu plus d’un an après la sortie de l’album Bad, sort le film Moonwalker, un film musical fantastique où Michael est le héros qui va devoir affronter le terrible Lideo qui veut conquérir le monde avec sa drogue. Le film ne sort en salle qu’en Europe et en Amérique du sud. Finalement publié en VHS aux Etats Unis en janvier 1989, le film devient la vidéo musicale la plus vendue de tous les temps, battant le Making of Thriller de Michael!

Devant ce succès, sort logiquement le jeu vidéo Michael Jackson’s Moonwalker destiné à poursuivre la promotion du film (et de l’album Bad). Entre 1989 et 1990, trois jeux Moonwalker voient le jour, chacun reprenant l’univers et les musiques du film.

Sur ordinateurs : le premier jeu sort en 1989 et est proposé pour sept ordinateurs : Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, MS-DOS, MSX et ZX-Spectrum.

– Sur consoles SEGA : en 1990, Sega développe l’adaptation du jeu sur les consoles Master System, Megadrive et Game Gear.

Le jeu fait l’objet d’une grosse campagne promotionnelle et fait notamment partie de la campagne de publicité « WHAT NINTENDON’T » qui soutient la Megadrive de SEGA.

Ci-dessous des publicités françaises et japonaises de l’époque….. (je me souviens très bien de la dernière!).

– Sur bornes Arcade : en 1990, cette version, plus imposante, permet cependant de pouvoir jouer à trois joueurs en mode coopération avec un Michael en costume blanc, un autre en rouge et le troisième en noir.

Michael Jackson lui-même se rendra en personne dans les studios SEGA pour suivre et collaborer à l’avancée des projets.

En 1993, Michael est à nouveau la star d’un jeu d’arcade. SEGA développe un jeu vidéo appelé Michael Jackson’s Scramble Training  pour l’attraction Advance Simulator One (AS-1) de leur Sega Amusement Park.

Il s’agit d’un simulateur de vol hydraulique géant pouvant accueillir huit personnes, et Michael Jackson en est le pilote qui donne les instructions au joueur en piste. Celui-ci apprend les commandes puis exécute quelques manipulations/figures afin de valider et recevoir un brevet de pilote.

« Bienvenue à tous, dans Scramble Training. Je suis votre officier de vol, commandant du vaisseau A. Je suis le commandant Jackson. En terminant cet entrainement avec succès, vous aurez votre brevet de pilote spatial. Veuillez vous accrocher fermement aux poignées en face de vous : AS1. »

La voix et l’image de Michael sont donc présentes tout au long du jeu ….. un vrai plaisir pour les fans.

Malheureusement, cette même année, SEGA, craignant une mauvaise publicité à cause des fausses accusations que subit Michael à l’époque, retire silencieusement le Scramble Training de son parc.

MAJ du 10/12/2022: une master tape a récemment été retrouvée par un collectionneur de jeux vidéos dans un vide grenier en Angleterre. La vidéo, en très bonne qualité, contient l’intégralité des séquences enregistrées par Michael Jackson.

Michael Jackson et Sonic 3

En 1994, sort le jeu Sonic The Hedgehog 3 (Sonic 3) pour les consoles Mega Drive. La mascotte de Sega, le petit hérisson bleu aux chaussures rouges et blanches, est depuis 1991 le héros de ce jeu. Selon son créateur, le designer japonais de jeux vidéo Naoto Oshima, les chaussures sont inspirées de l’album Bad de Michael Jackson : « Eh bien, il est bleu parce que c’est plus ou moins la couleur officielle de Sega. Ses chaussures ont été inspirées par la pochette de Bad, de Michael Jackson, qui contrastait fortement entre le blanc et le rouge – cette couleur typique du Père Noël. J’ai aussi pensé que le rouge convenait bien à un personnage qui peut courir vraiment vite, quand ses jambes sont en rotation. »

Pour cette troisième version, la rumeur selon laquelle Michael Jackson aurait participé à la bande son va très vite se répandre.

Dès le départ, les joueurs de Sonic 3 trouvent une ressemblance entre des musiques du jeu et des titres à succès de la star. Music Carnaval Next Zone rappelle Jam de l’album Dangerous et la musique de fin du jeu évoque Stranger In Moscow (qui sortira l’année suivante sur l’album HIStory). Quelques similitudes sont aussi supposées avec les morceaux Who Is It, Smooth Criminal et Black or White.

Par ailleurs, parmi les noms cités dans le générique de fin du jeu, figurent des personnes ayant collaboré avec Michael Jackson et notamment Brad Buxer, qui a travaillé avec le Roi de la Pop durant une grande partie de sa carrière solo.

En 2005, Roger Hector, à l’époque responsable de Sega aux Etats-Unis admet, au cours d’une interview accordée pour un forum Sega, l’existence d’une collaboration entre la firme nippone et le roi de la pop, mais explique qu’elle a été annulée.

En février 2009, avec la sortie de Sega Mega Drive Ultimate Collection, quelques nouveautés dans le menu apportent des anecdotes sur les jeux. Et parmi celles de Sonic 3, il est écrit que Michael Jackson devait être à l’origine le compositeur des musiques du jeu.

Brad Buxer lui-même confirmera le travail de Michael pour le jeu, au cours d’une interview accordée pour le numéro ultime du magazine Black & White, en novembre 2009. Extrait de l’interview :

Pouvez-vous clarifier la rumeur selon laquelle Michael aurait en 1993 composé la musique du jeu vidéo Sonic 3, sur laquelle vous êtes crédité ?

Je n’y ai jamais joué et je ne sais pas ce que les développeurs ont gardé des morceaux sur lesquels Michael et moi avons travaillé, mais nous avons bel et bien composé la musique du jeu. Michael m’a appelé à l’époque pour lui donner un coup de main sur ce projet, et c’est ce que j’ai fait. Et s’il n’est pas crédité pour avoir composé la musique, c’est parce qu’il n’était pas content du résultat sonore qui sortait de la console. A l’époque les consoles de jeu ne permettaient pas un rendu sonore optimal, et Michael trouvait ça frustrant. Il n’a donc pas voulu être associé à un produit qui dévalorisait ainsi sa musique.

L’une des choses étonnantes dans la musique de Sonic 3, c’est qu’on y entend les accords de Stranger In Moscow, qui est censé avoir été composée plus tard…

Oui, Michael et moi avions composé cette suite d’accords pour le jeu, et elle nous a servis de base pour Stranger In Moscow. (…..)

Rendu final sonore peu convaincant ? Certains fans n’hésitent pas à dire que cette participation au jeu aurait été annulée en raison des fausses accusations dont Michael a fait l’objet en 1993 et qui ont mis un terme à certains de ses projets à l’époque. Un article paru sur le site huffingtonpost.com  indique que les deux raisons sont probablement à l’origine de l’éviction de Michael.

Sega engage alors un autre compositeur, Howard Drossin, qui ne retouche presque pas la musique mais qui est aujourd’hui considéré comme le seul compositeur de la musique du jeu.

L’article du Huffingtonpost, paru en janvier 2016, explique également comment est né le projet entre Michael Jackson et Sega.

Un soir, au début de l’année 1993, Roger Hector reçoit un coup de téléphone : Michael Jackson veut venir visiter l’Institut Technologique de Sega à Palo Alto (Californie), simplement parce qu’il aime le jeu Sonic 2 (sorti l’année précédente) et qu’il veut rencontrer le personnel. Une visite toute simple, sans formalité. Comme la réceptionniste avait terminé sa journée, Hector appelle sa fille Leslie et lui demande si elle veut jouer ce rôle et rencontrer la star. « Elle est arrivée en huit secondes », plaisante Hector. Cette dernière se souvient avoir trouvé très excitant de « jouer la réceptionniste » pour Michael et son entourage. « Mais malheureusement, les téléphones portables n’existaient pas encore et je n’ai pas pu prendre de selfie avec lui. Mais c’est un moment que je n’oublierai pas », explique-t-elle.

Michael a fait le tour de l’entreprise. « Il marchait avec des béquilles et s’excusait tout le temps de cela. Il n’avait pas besoin de s’excuser, nous étions ravis de l’avoir », évoque Hector. Au cours de cette visite, un des développeurs de Sonic 3 lui demande s’il aimerait écrire la musique pour le jeu ….. la collaboration est-elle partie de cette simple remarque ?

Quelques temps plus tard, Michael appelle Brad Buxer pour lui évoquer le projet et Buxer est chargé de monter une équipe : Bobby Brooks, Doug Grigsby III, Darryl Ross et Geoff Grace qui travaillent déjà avec Michael et Brad sont recrutés. Cirocco Jones complète l’équipe.

« Sega voulait que cela reste secret. Nous avons donné une démo du jeu à Michael Jackson et il a commencé à créer la musique », explique Roger Hector.

Durant presque quatre semaines, Michael et son équipe travaille au Record One Studio de los Angeles et créent quelque 41 morceaux. Cirroco Jones se souvient que Michael appelait parfois au cours de la nuit pour partager des idées ou chanter des mélodies qui pourraient être intégrées au jeu.

En studio, Michael avait une pièce où il pouvait se relaxer et parfois il jouait aux jeux vidéo. « Aucun de nous n’étions des joueurs », précise Matt Forger, le célèbre ingénieur du son de Michael, qui a aussi travaillé sur le projet. « Michael était le seul à jouer. Nous connaissions Sonic le hérisson, qui ne le connaissait pas, et les jeux vidéo en général, mais Michael était vraiment dans le truc ».

« Parfois les gens de chez Sega passaient au studio, pour voir comment cela avançait ou pour nous aider à compresser les chansons », explique Grisby. « Le processus n’était pas tout à fait identique à celui des chansons pour un album ou un autre projet de Michael », selon Matt Forger. « Nous avons enregistré beaucoup de beatboxing, des percussions de la bouche de Michael. Il riait, plaisantait et cela nous donnait l’impression de ne pas travailler. Michael savait que c’était pour un jeu et il était toujours de bonne humeur quand il travaillait ».

« Nous avons utilisé plusieurs échantillons réalisé par les beatboxing de Michael », ajoute Brad Buxer. « On les hachait et on les ajoutait. Et il y avait aussi les hee hee et autres signatures de Michael ».

A la fin de l’été 1993, à peu près au moment où les allégations de l’affaire Chandler ont commencé, l’équipe de Michael a envoyé la bande sonore à Sega. « Il y avait clairement le son Michael Jackson, n’importe qui qui l’entendrait, reconnaitrait que cela était signé Michael Jackson », affirme Hector, l’ex-dirigeant de Sega.

Lorsque sort finalement Sonic 3, en février 1994, l’affaire Chandler a éclaté. L’équipe de Michael est créditée mais pas Michael lui-même. Entre temps, suite aux allégations, Howard Drossin a repris le projet. On lui explique d’abord qu’il va travailler avec Michael Jackson puis finalement que ce ne sera pas le cas. « Il y avait déjà beaucoup de musiques prêtes quand j’ai découvert le projet », explique Drossin, « je n’ai pas écrit les musiques ».

Michael Jackson a écrit la musique de Sonic 3, ceux qui ont travaillé avec lui l’affirment clairement !

Joypolis

Joypolis est une chaîne de parc d’attractions dédiés à l’univers de Sega au Japon et en Chine. Les amateurs de jeux vidéo et de bornes d’arcades y trouvent leur bonheur mais d’autres types d’attractions sont également présents.

Le premier parc Joypolis a ouvert en 1994 à Yokohama (Japon). En décembre 1996, le quatrième parc ouvre sur l’île artificielle d’Odaiba dans la baie de Tokyo. Michael Jackson, en tant qu’amateur de jeux vidéo est présent le jour de l’inauguration.  Il profite bien entendu de certaines attractions, et appose son autographe sur l’un des murs.

Les photos de son passage sont toujours visibles aujourd’hui au sein du parc.

Sega encore et toujours … et d’autres collaborations

Space Channel 5 est un jeu vidéo développé par United Game Artists et édité par Sega pour les consoles Dreamcast (1999), PlayStation 2 (2003) et Game Boy Advance (2004, développé et édité par Atari).

Ce jeu vidéo propose d’incarner une apprentie reporter pour la chaîne de télévision spatiale Space Channel 5, Ulala. Le but du jeu est de sauver des êtres humains en dansant et en chantant. Dans les derniers niveaux du jeu, Ulala doit sauver Michael Jackson, qui apparaît sous le nom de Space Michael, de ses ravisseurs. Le roi de la Pop, vêtu d’une tenue qui n’est pas sans rappeler celle du clip Scream de 1995, s’alliera à Ulala une fois libéré.

Dans une interview donnée en 2007, Tetsuya Mizuguchi, le créateur du jeu, évoque cette collaboration : « Nous étions à la moitié de la conception de Space Channel 5, en 1998 ou 1999. J’ai reçu un coup de fil d’un de mes collaborateurs (le producteur exécutif du jeu) et il m’a dit « Michael veut être dans Space Channel 5 ». J’ai dit « Qui est Michael ? » « Qui est Michael Jackson ?! », m’a-t-il dit, « LE Michael Jackson, le vrai Michael Jackson ! ». Mon collaborateur lui a montré 60-70 % de la version complète, lorsque l’on arrivait vers la fin du jeu. Nous disposions alors d’un mois pour le finaliser. Mais Michael voulait faire quelque chose. Nous lui avons donc proposé, s’il était d’accord, d’inclure une de ses chorégraphies les plus célèbres effectuées par les aliens à la fin du jeu, et il a dit « D’accord ». Il y avait initialement cinq aliens qui dansaient. L’un d’entre eux est devenu Michael Jackson ».

En 2002, un second volet sort sur Dreamcast (uniquement au Japon), Space Channel 5 – Part 2. Il sera ensuite adapté sur PlayStation 2 en 2003, pour une sortie mondiale.

Dans cette suite, Michael Jackson tient un rôle beaucoup plus important. Son personnage de Space Michael est maintenant à la tête de la Space Channel 5, mais il va de nouveau se faire capturer par des méchants. Ulala va devoir sauver Space Michael et repousser les affreux adversaires.

Michael s’investit davantage dans ce deuxième volet : il double la voix de son personnage et créée un morceau pour le jeu, intitulé Spacedance.

En 2000, Michael accepte d’apparaître dans un jeu de boxe en 3D, Ready To Rumble  Boxing, Round 2 et enfile des gants de boxe.

Le jeu est développé par Midway sur Dreamcast, PlayStation, PlayStation 2, Nintendo 64 et Game Boy Advance. Michael Jackson est un combattant caché, au même titre que Shaquille O’Neil , Bill Clinton ou un faux Prince. Le personnage possède un style unique, mais très reconnaissable puisqu’il se bat avec les fameux pas de danse du chanteur. Ainsi, pour activer sa jauge Rumble (mode rage), Michael Jackson doit effectuer un Moonwalk. Les costumes du personnage sont quasi identiques à ceux que porte l’artiste mais Michael n’a pas effectué le doublage de son personnage.

Au cours des années 2000, plusieurs jeux vidéo reprennent des titres du Roi de la Pop. Citons entre autres GTA Vice City en 2002, Elite Beat Agent en 2005, Boogie en 2007, Guitar Hero-World Tour en 2008, Rock Band en 2009, …

En novembre 2010, un an et demi après la disparition du King of Pop, sort Michael Jackson The Experience, un jeu vidéo musical basé sur les chansons et les chorégraphies de l’artiste. Développé et publié par Ubisoft, le jeu sort d’abord sur Wii, Nintendo DS, PlayStation Portable puis sur PS3 et 360 au cours de l’année 2011.

Vingt-sept chansons de Michael sont présentes pour les versions Wii, DS et PSP, 30 morceaux pour les versions PS3 et 360. Les chorégraphies ont été réalisées et simplifiées par un imitateur de Michael et le but du jeu est de reproduire les pas à l’écran.

Michael Jackson avait donné son aval à Ubisoft afin que celui-ci travaille sur un jeu vidéo en utilisant l’univers de l’artiste. Il n’a cependant jamais vu le produit fini. Michael Jackson The Experience n’a jamais été approuvé par l’artiste mais même disparu, on peut dire qu’il continue de faire jouer ses fans.

Michael aimait énormément les jeux vidéo et il aura sans doute apprécié de voir son nom associer à ce média ludique. Peut être plus que d’être associé à des machines à sous de casino !

Michael Jackson désormais une trademark (?) …

Sources : joypad.fr/ huffingtonpost.com

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