En Europe

Michael Jackson visite Il Vittoriano de Rome en mai 1988

Lors du passage de son Bad Tour à Rome, en Italie, en mai 1988, Michael Jackson en profite pour visiter la ville et il s’arrête notamment dans l’un des plus prestigieux monuments de la capitale italienne, le monument à Victor-Emmanuel II (Il Vittoriano), qui abrite également l’Autel de La Patrie, la tombe du soldat inconnu.

Loredana Alibrandi a accompagné la star au cours de cette visite. Dans le numéro 4 de mars 1999 du magazine italien KING MICHAEL – THE LIVING LEGEND FANS CLUB elle a raconté son expérience de guide auprès de Michael Jackson. Voici la traduction de son témoignage, un moment bien sûr inoubliable pour la jeune femme.

« C’était il y a près de onze ans, le 25 mai 1988, quand j’ai eu la chance de rencontrer en personne Michael Jackson, mais j’ai l’impression que c’était il y a quelques jours. Jusqu’à présent, je n’ai jamais raconté publiquement cette merveilleuse expérience, mais j’ai décidé qu’il était temps de le faire, et quoi de plus indiqué qu’un fan club et les fans pour partager les souvenirs de ce moment.

A cette époque, je m’occupais de la protection des Monuments. Une de mes fonctions concernait les autorisations de tournage et de shooting photos pour des personnes célèbres ou non. Mais, en général, je ne les accompagnais pas personnellement lors de leur visite parce que je ne me souciais pas particulièrement des célébrités. Mon patron m’avait cependant demandé un jour : « Mais il doit bien y avoir quelqu’un que tu aimerais tout de même accompagner? » et je lui ai répondu en plaisantant que le seul pour lequel je serai heureuse de servir de guide serait Michael Jackson. En fait, je ne suivais pas beaucoup sa carrière, je savais que c’était un grand artiste, mais je l’avais imaginé comme une personne étrange, fuyant le monde, inaccessible et vaniteuse. J’ai revu mon opinion après cette expérience.

Un jour, au bureau, vers la fin de la matinée, mon chef m’a subitement convoqué et m’a dit, avec un sourire: « Une personnalité américaine aimerait visiter l’Autel de la Patrie, vous voulez l’accompagner? » Je savais que Michael était à Rome, et j’ai immédiatement compris. David Zard, [le promoteur du Bad Tour en Italie] avait demandé à lui faire visiter le monument le lendemain après-midi, à deux heures et demie. Cela signifiait que je devais tout organiser en quelques heures. Avec l’aide d’une collègue, Flavia Peroni, j’ai averti la police, la préfecture et toutes les institutions. Je dois dire que ça a été assez lourd, mais l’émotion a ensuite remboursé les heures de travail.

Le grand jour est arrivé, sans que je puisse vraiment réaliser ce que j’allais faire: il me semblait vivre un rêve. Un peu avant deux heures de l’après-midi, j’étais devant le monument, près de l’Istituto Per La Storia del Risorgimento Italiano (l’institut pour l’Histoire de la réunification de l’Italie).

A l’heure dite est arrivé un mini bus blanc aux vitres teintées, suivi d’une foule. Nous avions prévu de le faire entrer à l’intérieur et de fermer la porte immédiatement. Mais nous n’avions pas pris correctement les mesures et les rétroviseurs du véhicule se sont retrouvés bloqués tant et si bien que le bus ne pouvait aller ni de l’avant ni de l’arrière.

J’ai alors eu, à ce moment là, une idée de ce que c’était que d’approcher Michael Jackson : je me suis retrouvée devant un mur humain en train d’hurler. Des scènes d’hystérie partout, des garçons et des filles avec des chapeaux, des drapeaux, chantant à tue-tête. La seule chose que j’ai pu dire c’était « Oh mon Dieu! », mais ce n’était encore rien par rapport à ce qui m’attendait. Certains s’arrachaient les cheveux, d’autres attaquaient le fourgon et essayaient de l’ouvrir; partout où je me tournais je voyais des scènes incroyables: il y avait même un homme d’une cinquantaine d’années qui sautait pour essayer de voir quelque chose à travers les vitres et envoyait des baisers vers où il pensait que Michael Jackson était.

J’ai hurlé au conducteur « Reculez, ça ne fait rien! ». Mais quelques instants plus tard le bus s’est débloqué et, grâce à la rapidité de Jean-Baptiste Ragoni (un des gardiens du monument), on a réussi à le faire entrer et à fermer les portes. Les portes du bus se sont alors ouvertes: trois gardes du corps en sont descendus puis Louisa Grasso, (la représentante de « David Zard Initiatives »), qui m’a dit: « Ne vous inquiétez pas Loredana, nous sommes habitués ». Après j’ai vu descendre « un paquet « : c’était Michael mais son visage était couvert. Avec lui se trouvaient son photographe personnel et sa maquilleuse. Encore apeuré, il a couru du côté opposé à la visite c’est-à-dire vers les laboratoires, qui ne sont pas ouverts au public.

Alors j’ai crié: « Michael! Par ici! C’est tout droit! ». Je l’ai rejoins, je me suis présentée et je lui ai souhaité la bienvenue au nom de l’État italien. Il m’a remercié et je lui ai demandé par où il préférait commencer la visite du monument. Il m’a répondu: « Comme vous voulez! », Alors nous avons commencé par l’extérieur. Comme nous marchions côte à côte, j’ai vraiment pris conscience de ce qui m’arrivait : je n’avais pas vraiment réalisé jusque là que Michael était près de moi et qu’il me parlait! J’ai commencé à parler en anglais et en allemand mais j’ai du demander de l’aide à Luisa: « Je suis désolée », j’ai dit, « mais je n’y arrive pas ». Je pense que tous les fans peuvent me comprendre. Puis, je me suis mise à fumer nerveusement : chose étrange je n’avais jamais fumé de toute ma vie!

Lorsque nous sommes arrivés dans l’ascenseur, j’avais une cigarette allumée et je me suis rappelé que Michael n’aimait pas la fumée, alors j’ai essayé de la cacher. Le photographe a dit quelque chose que je n’ai pas bien compris comme « seuls les fous fument en Amérique », et Michael lui a répondu: « Mais en Italie il n’y a que les gens stupides qui disent ce genre de bêtises. » Michael Jackson m’avait défendue! J’avais l’impression de rêver, mais c’était bien la réalité!

La visite s’est poursuivie. En marchant sous les colonnades je lui ai expliqué pourquoi il y avait des mosaïques au sommet: à un moment donné, je regardai par terre, devant nous, à cause des travaux en cours, et il y avait un trou de près de deux mètres de largeur! Nous nous sommes regardés et je lui ai dit: « Vous imaginez ? », Et il a éclaté de rire.

Je lui ai montré la tombe du Soldat Inconnu, mais nous ne pouvions pas rester trop longtemps parce qu’il y avait des fans amassés derrière la grille d’accès qui tentaient de grimper. De plus, c’était une zone militaire. Nous avions eu l’autorisation d’accès mais afin de faire respecter le lieu, nous étions escortés d’un colonel de l’armée. Nous ne pouvions donc pas risquer une « invasion » du public.

Michael était fasciné par la police. Luisa m’avait dit qu’il avait un penchant pour les uniformes militaires.

Il avait exprimé le désir de voir Rome du haut du monument, et je lui ai donc demandé:; « Michael, aimeriez-vous monter tout en haut? » Il m’a répondu enthousiaste: « Oui, bien sûr ». Mais il y avait un détail: en réalité, on ne pouvait pas visiter l’étage supérieur où il n’y a que des statues de chevaux et une terrasse entourée d’un grillage très bas. Peu de personnes à la fois peuvent y accéder. Avec l’aide de Louisa, nous avons donc insisté pour que Michael puisse monter sans ses gardes du corps. Il a fallu plusieurs minutes pour obtenir de ses gorilles qu’ils le laissent aller, mais nous avons finalement réussi. Le caméraman et le photographe nous ont accompagnés. Les escaliers, très étroits, ne permettaient le passage que d’une seule personne et nous nous tenions par la main pour nous aider (malheureusement ce n’est pas à moi que Michael donnait la main!). Pendant que nous montions je lui fis me promettre qu’il ne se pencherait pas par-dessus le grillage: je lui ai fait un millier de recommandations et il m’a assuré qu’il serait calme.

Mais à peine arrivé il a commencé à courir de part et d’autre de la balustrade se penchant dangereusement! Nous étions à plus d’une centaine de mètres de hauteur! Je me suis tourné vers Louisa et je lui ai dit: « Mon Dieu Louisa! Qu’est-ce qu’il fait? » Puis, je l’ai appelé et je me suis approché: « Michael! Soyez prudent, ne vous penchez pas. » C’est alors qu’il s’est retourné et il m’a regardé d’une manière douce et rassurante que je n’oublierai jamais: il n’a pas dit un mot, mais j’ai compris dans son regard ce qu’il voulait me dire: « Ne vous inquiétez pas, tout va bien, je veux juste en profiter » . Je ne sais pas comment expliquer ça: il y avait une douceur infinie dans son regard. Et je me suis dit (encore) « Mon Dieu! » J’avais l’impression de mourir d’émotion.

Il y avait aussi une personne très sympathique avec nous. Il faisait souvent des blagues; par exemple s’il voulait faire une photo à proximité d’un cheval, il mettait inconsciemment la main sur les testicules … du cheval. Quand il s’en apercevait, il disait: « Je ne vais pas attraper une maladie? » Et il se mettait à rire.

Nous avons profité de la vue sur Rome pendant une bonne demi-heure. Michael voulait tout connaitre des principaux lieux de la capitale: le Panthéon, les Forum Romains, et, comme c’était une belle journée, on a même réussi à voir I Castelli (Les chateaux Romains).

Quand nous sommes redescendus, je n’ai pas résisté à la tentation de lui demander un autographe. J’avais apporté un bloc et il a écrit dessus (en laissant sur les feuilles des marques de craie!). Quelques instants plus tard, des personnes du service interne se sont approchées et l’une d’entre elles l’a pris en photo avec le flash à deux centimètres de son visage. Cela m’a mis en colère parce que je considérais ce geste comme un manque total de respect envers lui. Les gardes du corps nous ont alors rejoins et ils ont fait partir Michael. »

Aujourd’hui le haut du monument est accessible à tous. J’ai eu la chance de pouvoir y monter lors d’un voyage à Rome en 2014 et de prendre les photos des endroits où Michael a posé. A voir ici

Source: grazia28.wordpress.com (traduction: onmjfootsteps.com)

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