Michael Jackson au zoo de Berlin en 1988
George Kerwinski a connu Michael Jackson au cours des années 70. Il a d’abord été l’organisateur de la tournée des Jackson 5 lorsque ceux-ci sont passés par Munich, au Circus Krone, en novembre 1972, avant de devenir le manager de toutes les tournées solos du King of Pop, en Allemagne mais également pour l’Europe.
Le 19 juin 1988, le Bad Tour passe par Berlin. Michael, qui adore les animaux, décide, alors même qu’il vient d’arriver en ville, et qu’il donne son concert quelques heures plus tard, de visiter le zoo (l’un des plus grands au monde en nombre d’animaux hébergés), rempli de touristes, qui se trouve près de l’hôtel où il loge.
L’entrée du zoo, désormais fermée. Les visiteurs passent par une autre entrée. Michael devant une des statues d’éléphant à l’entrée du zoo
Kerwinski se souvient de cet épisode : « La première fois que nous nous sommes rencontrés, au cours du Bad Tour, c’est quand je suis allé chercher Michael à l’aéroport de Tegel et que je l’ai conduit à son hôtel, l’Intercontinental. Pendant le trajet, il a vu que l’hôtel était à côté du Zoo.
Plus tard, vers 15 heures, une personne de son équipe de sécurité est venue me dire : « Michael veut aller au zoo, maintenant! » « Maintenant? En plein après-midi, un dimanche ensoleillé et avec des milliers de visiteurs qui ont envahi le zoo?! ! Impossible ». Je suis resté sans voix.
Je cherchais désespérément une solution quand Bill Bray est gentiment venu me demander: « Allez acheter trois billets. Un pour vous, un pour moi et un pour Michael ». Je suis devenu pâle comme un linge. Entre temps, des centaines de fans étaient arrivés devant l’hôtel, et rien que ça, c’était déjà un obstacle impossible à franchir. Ils nous auraient sauté dessus avant même que l’un d’entre nous ait pu atteindre l’entrée de l’hôtel. Ce que je ne pouvais pas savoir à l’époque c’était que Michael avait préparé, pour ce genre d’occasion, une large gamme de costumes.
Je suis allé acheter des billets et je suis retourné à l’étage de l’hôtel qu’occupait Michael Jackson, très isolé. Dans le couloir, il y avait beaucoup de gens occupés ici et là, parmi lesquels Bill Bray, à qui j’ai remis les billets. Ravi, il les a pris, et a dit: « Ok, allons-y! » Surpris, je lui ai demandé: « Michael ne vient pas? » Il a souri, a hoché la tête et a désigné le garçon qui était avec lui: « Il est juste à côté de moi ». Il était là! Nous sommes partis et je les ai suivis.
Ainsi donc, ce gars était Michael Jackson. Sur le chemin de l’ascenseur j’ai pu admirer son camouflage ingénieux: une perruque afro, deux favoris touffus, une moustache et un dentier, avec les dents de travers. Il avait accroché un pull autour de sa taille et il avait d’énormes lunettes de soleil.
Dans l’ascenseur j’ai expliqué à Bill que la voiture était garée dans le garage et que nous pourrions aller de là au zoo sans être vus. Bill et Michael souriaient comme deux gamins qui sont sur le point de faire une blague: « Michael préfère y aller à pieds », a déclaré Bill.
Alors que quittions l’hôtel par le parking souterrain, nous avons entendu des voix venant de l’entrée assiégée par les fans qui hurlaient: « Michael, Michael, montre-toi! » Ils espéraient que leur idole se montre par l’une des fenêtres de l’hôtel.
A moins de 50 mètres de l’entrée principale de l’hôtel, il y avait la rue animée Budapester Strasse, que nous avons traversée. Nous marchions comme de simples touristes le long d’ une rue latérale, qui nous a menés au zoo. Le seul des trois qui était inquiet sur ce trajet et qui n’a pas arrêté de regarder autour de lui, tendu et nerveux, c’était moi. Bill et Michael semblaient très détendus, ils bavardaient et riaient ensemble.
Peu à peu ma peur que quelqu’un puisse le reconnaître a disparu.
A un moment, avant de tourner au coin de la rue principale qui mène au zoo quelque chose d’inattendu est arrivé: un homme s’est précipité vers nous tremblant de la tête aux pieds et tout en sueur. En balbutiant il a dit: « Michael, Michael! ». Je l’ai reconnu très vite, c’était Rüdiger, je l’avais vu lors de la plupart de mes visites à Berlin. C’était un chasseur d’autographes, normalement inoffensif. Il ressemblait à un fonctionnaire, avec sa fine moustache, ses cheveux parfaitement coiffés, ses lunettes rondes avec une monture métallique cerclée, et son manteau usé. Je devais me débarrasser de lui rapidement. Mais Rüdiger était comme possédé, complètement hors de lui et impossible à arrêter.
« Michael, Michael, s’il te plaît … » Il n’a pas pu rajouter quoi que ce soit parce qu’à ce moment-là Bill a pris les choses en main et lui a dit: « Allez-vous en, ce n’est pas Michael. » Mais Rüdiger savait que ce n’était pas vrai, car il me connaissait aussi. J’ai proposé à Bill que Michael signe l’autographe pour se débarrasser ainsi de lui et ne pas attirer l’attention. La situation était assez délicate. Si Rüdiger savait que cet homme avec cette coiffure était Michael Jackson, où se cachaient les autres collectionneurs d’autographes? Rüdiger a sorti d’une pochette deux photos qu’il a données à signer à Michael. Je lui ai demandé de garder le silence en le menaçant de repartir les mains vides. Michael lui a signé ses photos et Rüdiger est reparti tout heureux.
Nous venions de franchir le premier obstacle. Il ne restait plus que 150 mètres avant l’entrée du zoo. Quand nous y sommes arrivés nous nous sommes mis dans la file d’attente. Bill a alors voulu savoir s’il y avait une infirmerie. Perplexe, je lui ai demandé s’il avait besoin d’aide. « Non », a-t-il dit avec un petit sourire, et il a demandé un fauteuil roulant. C’était pour promener Michael dans le zoo. Ce serait un parfait camouflage, et le trio paraitrait moins suspect. Après avoir passé le guichet, nous avons trouvé l’infirmerie, mais il n’y avait pas de fauteuil roulant. Nous avons donc marché comme n’importe quel visiteur. Bill m’a raconté, avec un sourire malicieux que, dans des situations similaires, Michael s’était promené vêtu d’un manteau blanc et en fauteuil roulant, et ils ont toujours eu la chance de ne pas à être découverts.
Nous nous sommes d’abord arrêtés pour voir les singes. Je regardais attentivement tout autour de nous pensant que tôt ou tard les fans nous reconnaitraient. Et effectivement, vingt minutes plus tard, en quittant l’enceinte des primates, j’ai aperçu au loin un énorme et puissant téléobjectif dépassant des buissons. Quelqu’un nous avait trahis. J’ai appris plus tard que le directeur de presse de l’Hôtel Intercontinental avait contacté le directeur du zoo et avait également appelé la presse. Mais à ce moment-là je ne le savais pas. Nous nous sommes retrouvés envahis de photographes. Ils étaient grimpés dans les arbres et se cachaient entre les buissons, comme pour préparer une embuscade. Bill et Michael ont également découvert ce qui se passait autour de nous, mais étonnamment, cela ne semblait pas avoir d’importance. Bill m’a demandé d’aller les voir et de leur dire de prendre des photos à distance et qu’ils nous laissent continuer. C’est ce que j’ai fait et les photographes ne nous ont pas approchés.
Nous avons donc pu profiter d’une demi heure dans le zoo sans être gênés jusqu’à ce nous tombions sur un groupe de Boy Scouts américains. Les enfants n’avaient pas plus de dix ans. Lorsque nous nous sommes approchés d’eux, tout à coup, un bras nous a pointé, et une petite voix a crié: « Michael Jackson' ».
Cela devait arriver ! Bill a essayé de cacher Michael avec sa casquette de baseball et a passé son bras autour de son épaule, mais Michael est resté calme et détendu et a commencé à parler avec les enfants ! Au bout de quelques minutes de conversation, les enfants sont partis, heureux. Et heureusement, nous n’avions pas attiré l’attention.
Les enfants semblent avoir un sixième sens pour ces choses parce que, au cours de voyages ultérieurs et bien qu’il soit toujours déguisé, Michael était toujours reconnu par les enfants.
Après l’incident avec les Boy Scouts, nous avons mis fin à la visite du zoo. J’ai laissé Michael et Bill attendre dans la zone de la gare désaffectée de Rotkreuz et j’ai couru à l hôtel pour prendre la voiture. J’ai garé la BMW directement sur le trottoir en face de l’entrée du zoo. Bill et Michael sont entrés dans la voiture sans être reconnus. . Pour des raisons de sécurité, Michael voyageait à l’arrière de la voiture. Alors que l’on s’éloignait, il m’a demandé: « Quel type de voiture est-ce? » « C’est une BMW » , je lui ai répondu. Puis Michael a dit: « une BM? » On aurait dit qu’il n’a jamais entendu parler de ce modèle. »
Michael aura à nouveau l’occasion de se rendre dans ce célèbre zoo de Berlin, et il passera à chaque fois par l’enceinte des primates:
En août 1997, lors du passage du HIStory Tour dans la ville, …
… puis en 2002, avec ses enfants, Prince et Paris, une sortie suivie par les paparazzi et les fans que Martin Bashir s’est chargé de diffuser dans son documentaire Living With Michael Jackson.
Adresses utiles
Hotel Intercontinental, Budapester Str. 2, 10787 Berlin
Zoologischer Garten Berlin, Hardenbergplatz 8, 10787 Berlin
Sources: mjhideout.com/michael-jackson-memoriampage.de – Traduction: onmjfootsteps/enolalee.blogspot.fr
One Comment
Aznoune
Encore un très bon article, merci.