En Amérique du Nord

Michael Jackson au Capital Children’s Museum de Washington, le 4 avril 1990

Le 4 avril 1990, dans le cadre d’une visite officielle à Washington où il doit rencontrer le président Bush et se voir remettre le prix d’ « Artiste de la Décennie » décerné par le Capital Children’s Museum, Michael Jackson se rend justement au dit musée, à l’époque situé au 220 H Street NE (le musée, désormais appelé le National Children’s Museum, après avoir déménagé en banlieue, est actuellement fermé et à la recherche de nouveaux locaux dans la capitale).

Durant cette visite d’une heure et demie, Michael est accompagné d’Ann Lewin, la directrice du National Learning Center du musée et teste les nombreuses activités. C’est d’ailleurs cette dernière que l’on aperçoit aux côtés de Michael sur de nombreuses photos ce jour-là …

… ainsi que dans une vidéo créée dans le studio de télévision interactif U-TV (une des animations du musée où Michael a passé dix minutes), avec également Stan Woodward et le directeur de MediaWorks, le producteur Jesse Vaughan, sous les effets spéciaux du Fairlight operator.

« Il y avait de nombreux enfants dans le musée », raconte Ann Lewin au Washington Post, « et certains pensaient que ce n’était pas le vrai Michael Jackson (….). Mais un petit garçon de trois ans s’est approché et lui a dit « Salut Michael Jackson ». Michael lui a sourit et lui a dit « Salut ». Où que nous allions dans le musée, les enfants se rassemblaient autour de lui.« 

Christopher Grotke, ancien directeur de Media Arts au Capital Children Museum était à l’époque un simple employé du musée et il évoque les visites de Michael, en 1990 et vers 1992. Il est aujourd’hui chargé de mettre sous forme numérique les travaux filmés des années 90 (la vidéo ci-dessus fait partie de ces travaux) que l’on peut retrouver sur le site musearts.com

« J’ai rencontré Michael Jackson deux fois. Il y a plusieurs années, je travaillais au Capital Children’s Museum à Washington DC pour le Media Arts Program. Beaucoup de célébrités passaient par ce musée pour enfants. J’ai ainsi rencontré Mr Carlton de la série Bob Newhart, Cher, Raisa Gorbechev, Jane Curtain, Jeb et George Bush et tous leurs enfants, Harry Belafonte et beaucoup d’autres encore.

Michael Jackson est arrivé en visite officielle dans le cadre d’un accord avec une société de spectacle qui faisait la promotion pour de nouvelles chaussures assez chères pour les enfants des quartiers défavorisés. C’était de la folie, à la différence de toute autre visite de célébrités. Nous avions organisé une réunion avant sa visite où notre directrice nous avait même demandé si Mr Jackson était une personne adéquate pour venir au musée. « Quel genre de musique-joue-t-il? » Elle n’avait pas entendu parler de lui !

A cette époque, j’enseignais l’animation. Les cameramen de MTV ont pris d’assaut la salle où nous étions lorsque Michael s’est approché de notre partie du bâtiment. Ils ont sauté debout sur les tables, piétinant les œuvres des enfants, et ont pointé leurs caméras. Je leur ai crié dessus et je les ai virés.

J’avais l’impression que Michael viendrait, jetterait un oeil très rapide et continuerait son chemin.

Pete, mon collègue et ami, est arrivé pour nous prévenir qu’il serait bientôt là. Une masse de personnes, des assistants, des photographes, etc. sont ensuite arrivés. C’était presque effrayant. Des gardes du corps impressionnants étaient à ses côtés, ainsi que son manager et un certain nombre d’autres personnes.

The Animation Lab était l’une des rares pièces du bâtiment dont la porte se verrouillait. Michael et son assistant y sont entrés et ont fermé la porte. Nous avons tous regardé la foule à travers les grandes baies vitrées. Nous avions l’impression d’être dans un zoo.

Voyant qu’il avait enfin un moment à lui, Michael s’est détendu. Nous avons commencé à parler de l’animation. Il a regardé nos livres et nos vidéos, et ne cessait de dire « J’ai cela » et « Avez-vous une copie de …? » Il nous a parlé de sa salle de projection et je lui ai montré le stand d’animation et comment il fonctionnait. Nous avons parlé de Bugs Bunny, Tex Avery, Chuck Jones, et d’autres légendes de l’animation.

Il parlait doucement sur un ton qui me faisait penser qu’il protégeait ses cordes vocales. Il était mince, vêtu d’un jean, et très poli.

Une grande partie de cette visite reste un peu floue. J’ai essayé d’être moi-même et de le traiter comme je traite tout le monde. Pourtant, c’était comme rencontrer une marque internationale, comme Coca-Cola ou McDonalds, et cela ramolli un peu votre cerveau !

Il a signé le mur pour nous (“With love to all the children, Michael Jackson”) et après quelques minutes, il a continué sa visite dans d’autres parties du musée.

Avant son départ, il a donné à chacun de nous, y compris moi, une paire de chaussures au nom de la société. Certains enfants dans le musée ont demandé si c’était vraiment lui !

J’ai eu l’impression qu’il avait gardé son âme d’enfant. Il s’est plus comporté comme les enfants qui viennent au musée que les adultes. Calme, timide, puis excité quand quelque chose l’intéressait, comme une série de dessins animés.

Ce soir-là, nous avons vu notre musée sur Entertainment Tonight.

Environ deux ans plus tard, notre directeur a reçu un appel lui indiquant que Michael était dans la région et voulait à nouveau visiter le musée. Cette fois rien d’officiel, pas de média. Elle nous a tous appelé et nous a demandé si nous pouvions rester un peu plus tard. «Pour notre vieil ami Michael? Bien sûr! » nous avons tous répondu.

L’équipe de Michael Jackson était très prudente sur la question de son image (…). Ils nous ont demandé à ce qu’il n’y ait pas de caméras (Pete a essayé d’en mettre une mais qui, en raison des angles, n’a rien donné), et de ne pas prévenir la presse (notre directeur l’a cependant fait, dès que sa limousine a été en sécurité au sein du musée).

La limousine est arrivée et Michael et un jeune adolescent, qu’il a présenté comme son cousin de New York, en sont sortis. La limousine était remplie de jouets, Michael nous dit qu’ils venaient de faire des courses dans un grand magasin de jouets.

Ils ont fait le tour du musée. Michael portait un masque de soie noire sur son visage. (….) Dans l’Animation Lab, il m’a dit que c’était sa partie préférée du musée. Son cousin était calme et réservé mais j’ai essayé de m’occuper de lui également.

Nous avons décidé d’essayer un peu l’animation et de chercher un livre avec de grandes images à utiliser comme arrière-plan. Le livre de Star Wars! Nous avons ouvert le livre et avons commencé à l’appliquer. « Que diriez-vous de ces grosses machines de marche de la planète enneigée? » j’ai demandé. À ce moment, devant mes yeux, Michael est devenu un enfant de 12 ans. « Ce sont les transporteurs x-13 de Endor. Ils sont créés d’après des éléphants. C’est George Lucas qui me l’a dit … » et il m’a raconté une description très détaillée, comme un enfant répondant à une question.

J’avais cependant mes propres questions. J’étais curieux d’en savoir plus sur le morphing , un des effets spéciaux utilisé dans sa nouvelle vidéo, Black Or White. Je lui ai dit que j’avais beaucoup aimé l’effet, et je lui ai demandé s’il était là lorsqu’il avait été créé« Ouais, j’en ai vu une partie. Vous avez aimé la partie où la queue de cheval ressort? C’est ma partie préférée … », m’a dit Michael.

Après un certain temps, il a dû s’en aller. Ils ont sauté à l’arrière de la limousine, cette fois avec des photographes aux portes des musées essayant d’avoir une bonne photo, et ils sont repartis.

Le 14 juin 2013, Scott Christopher, a dévoilé un cliché inédit du Roi de la Pop lors de cette visite à l’occasion du AMFM Fest. Michael Jackson est seul dans une des pièces du musée et essaie un xylophone devant une photo de Louis Amstrong.

Quelques jours plus tard, il évoque l’histoire de cette photo au Huffingtonpost (traduction de l’article par Elusive Shadow) :

Tout photographe attend LE moment. En 1990, le photographe Scott Christopher a entrevu une opportunité. Il savait ce qu’il voulait. La position. L’angle. Il a pris un risque et espéré que LE moment se produise. Par une heureuse coïncidence, c’est arrivé. Le résultat est peut-être le plus beau cliché qui soit de la pop star Michael Jackson. Il dépeint un homme juvénile, à l’aise, en paix, perspicace et créatif. La photographie a désormais été dévoilée pour la toute première fois au grand public lors du festival AMFM dans la vallée de Coachella.

En avril 1990, Michael Jackson se trouvait à Washington D.C. pour recevoir une récompense, celle de l’Artiste de la Décennie, des mains du président George Bush père. Parmi les nombreux événements liés figurait une visite du Musée National des Enfants. Jackson était accompagné d’une grosse équipe. Ses gardes du corps, managers et chargés de communication se mêlaient aux responsables du musée et à des invités triés sur le volet. Le photographe Scott Christopher était là pour couvrir l’événement. Le groupe s’est arrêté car des douzaines de jeunes élèves étaient rassemblés dans la pièce suivante. Michael Jackson a profité d’un instant pour s’éclipser.

Jackson s’est échappé dans une petite salle d’exposition et Scott Christopher a suivi. Le photographe avait développé un lien avec la pop star. Ils étaient à l’aise l’un avec l’autre. Christopher et son appareil photo étaient devenus invisibles. Jackson s’est assis, près d’une table pour enfants qui comportait trois xylophones jouets. Au-dessus, sur le mur, se trouvait une photo de la légende du jazz Louis Armstrong. Le trompettiste répétait dans des toilettes avant un concert. Un photographe l’avait capturé dans un moment spontané.

Jackson a pris les baguettes et s’est mis à jouer. Il y a eu un changement dans l’énergie [de l’instant] et Christopher l’a senti. Michael Jackson se perdait dans son propre petit monde. Le photographe se souvient : « Michael exprimait ce qu’il y avait au plus profond de son cœur ». Son visage s’est détendu, il avait les yeux dans le vague. L’homme s’amusait. Il faisait de la musique.

Un photographe prête attention à la composition. Jackson jouait avec une main, l’autre était posée, détendue, à côté de lui. Louis Armstrong tenait se trompette à un certain angle. La pop star contemporaine était perdue dans ses pensées, comme l’était Armstrong. Scott Christopher voulait un cliché sur lequel le bras de Jackson soit parallèle à la trompette. Il pouvait espérer. Il aurait aussi pu prendre quelques clichés, par sécurité. Il risquait de gâcher l’instant. Il a attendu. Jackson a continué à jouer, pour lui-même.

Au bout de vingt ou trente secondes, la pression exercée par le doigt du photographe a ouvert l’obturateur de l’appareil photo pendant une fraction de seconde. La lumière a frappé la pellicule. Une image a été capturée. Immédiatement, un organisateur a fait irruption dans la pièce et a annoncé le début de l’événement. Retour à la réalité. Le charme était rompu.

Scott Christopher n’a jamais partagé la photo d’un moment très privé d’un homme très public. Il attendait le bon moment. Le 14 juin 2013, le cliché a été dévoilé au public lors du festival AMFM dans la vallée de Coachella.

Sources: ibrattleboro.com/Elusive Shadow/lipstickalley.com/artist-perspective.com

3 Comments

  • Michel

    Bonjour Votre blog est génial, on y apprend des anecdotes très intéressant . Félicitation Par contre c’est dommage que vous n’avez pas parlé d’une chose extrêmement importante quand Michael Jackson c’est rendu sur son pays d’origine en Afrique c’était au Cameroun me semble-t-il où il a été couronné roi , c’était en 92 ou 93 c’est franchement dommage de ne pas parler de ses origines alors que Michael Jackson aimé beaucoup l’Afrique

  • Rachelmj

    Bonjour, C’est vrai que je n’ai pas évoqué cet épisode de la vie de Michael. J’essaie, au travers de ce blog, de parler d’évènements un peu moins connus de la vie de Michael. Poster des histoires que l’on trouve sur tous les autres sites ne m’intéresse pas trop. Par contre, il y a 3 ans, j’ai publié un article, à mon avis, plus important que l’évènement de 92, c’était sur le premier voyage des Jackson 5 en Afrique http://www.onmjfootsteps.com/archives/2013/01/29/26281404.html

Répondre à daly1 Annuler la réponse.