Ses relations professionnelles

Michael Jackson et les présidents américains

Tout au long de sa vie, Michael Jackson, l’homme, n’a eu de cesse d’aider les plus démunis, des anonymes pour qui sa célébrité a permis de trouver quelques moments de bonheur, souvent derrière l’œil des caméras. Parallèlement, malgré sa grande timidité, Michael Jackson, la star, a souhaité voir son nom briller au firmament, aux côtés d’autres grandes personnalités. Les grands noms de l’Histoire ont toujours attiré la star mondiale et ses relations avec les présidents américains de ces dernières décennies, souvent pour la bonne cause, n’échappent pas à cette attirance.

George Washington, premier président des Etats Unis en 1789 et Abraham Lincoln (surnommé  « Abe »), seizième président américain, notamment connu pour avoir abolit l’esclavage en 1865, comptent parmi les personnages historiques préférés de Michael.

Dès 1985, Washington et Lincoln apparaissent dans une œuvre, commissionnée par Michael à Paul Bedard, un portrait de figures célèbres au milieu de Michael lui-même et portant toutes un gant blanc et les lunettes d’aviateur de la star.

En 2011, Brett Livingstone Strong dévoile des dessins que Michael avait réalisés dans les années 80, au cours de leur collaboration. Un étonnant dessin de George Washington se trouve parmi eux, inspiré du portrait du président présent dans le célèbre bureau ovale de la Maison Blanche. Ce dessin aurait été réalisé en 1987 mais Michael a sans nul doute trouvé son inspiration lors de son passage dans le bureau de Ronald Reagan en 1984. (voir ci-dessous).

D’autres portraits de présidents tels que Lincoln, Adams ou Jefferson, esquissés par Michael seraient encore à découvrir .(MAJ: ces portraits ont été dévoilés dans le livre  Kunstwerke von Michael Jackson, Die Unbekannte Seite eines Weltstars (Les œuvres de Michael Jackson, le côté inconnu d’une étoile mondiale)

Michael avait également demandé à Nate Giorgio, son peintre personnel à partir de 1984, de faire apparaître Abraham Lincoln dans Heroes, une peinture réunissant les hommes l’ayant le plus influencé, et qui trônait au dessus de son lit dans sa chambre de Neverland.

Michael possédait aussi une statue en porcelaine Lladro de Lincoln dans sa maison de Neverland.

Michael Jackson et la famille Kennedy

Dans cette même peinture, Heroes, apparait, aux côtés de Lincoln, John Fitzgerald Kennedy. Si Michael n’a évidemment pas côtoyé le 35ème président des Etats Unis (il avait 5 ans lorsque JFK a été assassiné), il a, par contre, souvent été vu aux côtés de ses enfants, John Jr et Caroline, et de Ted Kennedy, son frère, dans les années 70.

C’est d’ailleurs grâce à ses rencontres avec Caroline que Michael réussit à faire la connaissance de Jackie Kennedy, qui en 1988, alors éditrice chez Doubleday, signera la préface de l’autobiographie de Michael, Moonwalk.

Michael possédait également une réplique exacte du célèbre fauteuil à bascule de JFK. En 1993, Michael se voit offrir ce fauteuil par le neveu de Walt Disney, Roy E. Disney, en remerciement de son implication dans l’association Big Brother (qui vient en aide aux enfants orphelins) que Disney avait créé en 1955. Le fauteuil avait été créé par Larry Arata lui-même, le tapissier qui avait créé celui de Kennedy.

Sur la photo ci-dessous, Michael pose dans le fauteuil entouré d’enfants de l’association Big Brother et de Roy Disney.

Cette chaise, avec une plaque en laiton indiquant sa provenance, a aussi inspiré Michael dans ses dessins (série des chaises).

Michael Jackson et Ronald Reagan : première visite à la Maison Blanche

Comme certains de ses prédécesseurs, dont Elvis Presley et James Brown, Michael Jackson, star planétaire en 1984, souhaite être reçu à la Maison Blanche par Ronald Reagan, le 40ème Président des Etats-Unis. Si les objectifs d’Elvis Presley étaient simplement une reconnaissance de la part du pouvoir en place, ceux de James Brown, sont plus politiques et caritatifs. La présence de Michael Jackson sera motivée à la fois par la reconnaissance et l’aspect caritatif.

Déjà, en janvier 1984, suite à son accident sur le tournage de la publicité Pepsi qui a valu à Michael une grave brûlure de son cuir chevelu, ce dernier avait reçu une lettre officielle du président Reagan lui souhaitant un bon rétablissement.

Mais c’est à la demande, officieuse, de Michael Jackson que Ronald Reagan reçoit, avec sa femme Nancy, le chanteur à la Maison Blanche le 14 mai 1984 afin de lui remettre une récompense spéciale lors d’une cérémonie devant les médias. Michael avait accepté, en échange, de prêter sa chanson Beat It pour un spot télévisé de trente secondes et un message radio de soixante secondes dans le cadre d’une campagne de la Maison Blanche contre l’alcool au volant des adolescents et la consommation de drogues

Les fans, qui attendent derrière les grilles, ainsi que les employés de la Maison Blanche sont tous impatients de voir LA star du moment, vêtue d’une veste bleu électrique pailletée, de son gant blanc et de ses lunettes. La cérémonie a lieu devant le South Portico de la Maison Blanche et ne durera que quelques minutes.

Ronald Reagan apparait sur l’estrade et très blagueur, faisant allusion aux chansons de Michael, déclare : « N’est-ce pas incroyable ? (Isn’t this a Thriller). Nous n’avions pas vu autant de gens réunis depuis notre départ pour la Chine. Et dire que vous êtes tous venus spécialement pour moi ! (rires) Non je sais pourquoi vous êtes là et c’est pour une bonne raison. Pour voir la plus talentueuse, la plus populaire et la plus excitante des superstars de la musique mondiale d’aujourd’hui : Michael Jackson ». Reagan indique ensuite qu’il a un message à dire à Michael de la part de quelques jeunes de la Maison Blanche : « Dites à Michael « Give some TLC to the PYTs » !! (rires) Je sais que ça sonne un peu Off The Wall mais vous comprenez ce que je veux dire » (rires). Ronald Reagan précise à Michael de ne pas oublier Washington lors de sa prochaine tournée : « We want you back ».

Reagan en vient ensuite à la raison de la visite de Michael, le but de cette campagne de lutte et déclare que ce dernier a « permis [à la Maison Blanche] de mettre en garde des millions de jeunes Américains contre les dangers de l’alcool au volant ». Michael est « la preuve de ce qu’un individu peut accomplir dans une vie sans avoir recours à l’alcool ou à la drogue. Jeunes et vieux respectent cela. Et si les Américains suivent son exemple, alors nous pourrons affronter le problème de l’alcool au volant et, selon les paroles de Michael, « le combattre » (beat it).

Le président Reagan remet alors la récompense Présidentielle Humanitaire, une plaque reconnaissant l’aide de Michael à cette campagne de lutte nationale, sur laquelle est inscrite : “To Michael Jackson, with appreciation for the outstanding example you have set for the youth of America and the world. Your historic record-breaking achievements and your preeminence in popular music are a tribute to your creativity, dedication, and great ability. The generous contribution to your time and talent to the National Campaign Against Teenage Drunk Driving will help millions of young Americans learn that drinking and driving can kill a friendship.”
(« A Michael Jackson avec gratitude pour l’exemple remarquable que vous avez donné à la jeunesse de l’Amérique et du monde. Votre réussite sans précédent et votre prééminence dans la musique populaire rendent hommage à votre créativité, votre dévouement et vos dons remarquables. Votre contribution généreuse, en temps comme en talent, à la campagne nationale menée contre l’alcool au volant aidera des millions de jeunes Américains à comprendre que boire et conduire peuvent tuer une amitié ».)

En effet le slogan publicitaire utilisé dans le spot qui utilise la chanson Beat It est « Boire et conduire peuvent tuer une amitié » et montre des adolescents qui, en prenant le volant ivres, se transforment en squelettes.

Après la cérémonie, Michael retrouve le couple présidentielle dans la « Diplomatic Reception Room », de la Maison Blanche pour les félicitations et une séance photos.

Cette pièce ronde, située au rez-de-chaussée, à l’entrée du South Portico, est habituellement réservée à l’arrivée des ambassadeurs…. Elle est facilement reconnaissable grâce à sa peinture murale, un superbe panoramique, installé par Jackie Kennedy en 1961, faisant le tour de la pièce, intitulé « Views of North America ».

Michael pose devant avec Ronald et Nancy Reagan (voir la vidéo ci-dessous).

Michael est également reçu par le président dans le célèbre bureau ovale, situé dans l’aile ouest de la Maison Blanche (à partir de 0:24 dans la vidéo ci-dessous)

Michael visite également quelques pièces du palais présidentiel. Il se retrouve ainsi dans la « East Room », située au premier étage de la partie centrale du célèbre bâtiment.

C’est dans cette East Room qu’ont eu lieu nombre d’évènements historiques, de réceptions, de mariages, … C’est aussi ici qu’en 1963 le cercueil de John F. Kennedy avait été déposé, tout comme celui de Lincoln, un siècle auparavant.

Michael pose devant le portrait de George Washington et se fait prendre en photo assis devant le grand piano Steinway, conçu en 1938 pour le président Franklin D. Roosevelt.

Dans le « Cross Hall », le grand espace à colonnes (donnant sur le vestibule du North Portico) qui sépare la « East Room » et la « State Dining Room », Michael a pu admirer le portrait de John F. Kennedy.

Dans la « State Dining Room », qui comme son nom l’indique est utilisé pour les diners officiels, Michael pose devant le portrait d’Abraham Lincoln, qui occupe une place d’honneur au-dessus de la cheminée.

Selon Brett Livingstone Strong, Michael aurait également passé la nuit dans la Lincoln Bedroom (au 2ème étage), une chambre réservée aux invités du Président. C’est à la suite de cette nuit qu’il aurait dessiné un portrait de Lincoln.

Inspiré par son passage dans la résidence officielle du président américain, Michael réalise quelques années plus tard, en 1987/1988, un dessin, « The White House Doors » reprenant fidèlement la porte du North Portico de la Maison Blanche.

Il rajoute sur la porte de son dessin une citation qu’il a pu observer gravée sur la cheminée de la « State Dining Room ». Il s’agit d’une phrase écrite par John Adams, le deuxième président des Etats-Unis (et le premier à vivre dans le palais présidentiel), à son épouse lors de leur emménagement à la Maison Blanche (qui ne portait pas encore ce nom). Une bénédiction pour ce bâtiment qui allait marquer l’Histoire :
“I pray heaven to bestow the best of blessings on this house and all that shall hereafter inhabit it. May none but the wise men ever rule under this roof”
« Je prie le Ciel d’accorder sa meilleure bénédiction à cette Maison et à tous ceux qui l’habiteront dans l’avenir. Puisse-t-il que seuls des hommes honnêtes et sages règnent sous ce toit ».

Michael ajoute cependant un mot à la citation (« ….seuls des hommes ou des femmes honnêtes… ») …..un plaidoyer pour une future femme présidente ?
“I pray heaven to bestow the best of blessings on this house and all that shall hereafter inhabit it. May none but the wise men or women ever rule under this roof”.
Il avait fait graver cette citation espérant l’offrir au président lors d’un futur President Day et afin qu’elle soit placée sur la porte d’entrée de la Maison Blanche…..le projet ne se réalisera hélas pas.

Michael Jackson et George Bush : Point Of Light Award

Le 5 avril 1990, Michael Jackson est de nouveau reçu à la Maison Blanche par George Bush lors d’une cérémonie où il est félicité d’avoir été élu Artiste de la Décennie par le Capital Children’s Museum de Washington DC (qu’il avait visité la veille). Michael reçoit cette récompense philanthropique pour ses activités en faveur des enfants.

Michael arrive par l’entrée principale de l’aile ouest…

… et la cérémonie a lieu dans la roseraie de la Maison Blanche, non loin du bureau ovale. La First Lady, Barbara Bush et la belle fille du couple présidentiel, Margaret Bush, sont présentes.

La déclaration à la presse est très courte. Le 41ème président des Etats Unis déclare : « Je voulais simplement accueillir Michael Jackson qui a été nommé Artiste de la Décennie. Il a de nombreux fidèles. Il fait du très bon travail, ce que nous appelons le concept « Point Of Light ». Je voulais juste le faire venir ici et l’accueillir officiellement à la Maison Blanche, à nouveau. Je suis ravi que vous soyez là, Monsieur » dit-il en se retournant vers Michael Jackson et en lui serrant la main, parée d’un gant noir, avant d’évoquer brièvement le prochain sommet avec le président Russe Mikhail Gorbachev. Michael a simplement ri à une blague de George Bush envers des reporters mais n’a pas fait de commentaires.

Le passage à la Maison Blanche ne s’arrête pas là. Michael a auparavant été reçu par le Président dans son bureau….

…visite le bureau des Services Secrets et, après avoir traversé le Rose Garden avec Barbara Bush, sous l’œil des caméras et du personnel du palais présidentiel, fait le tour du bâtiment historique (central) en sa compagnie.

Il aurait notamment demandé à (re)voir la Lincoln Bedroom. La First Lady a complimenté Michael sur ses bottes et sa tenue : « I like your dress » (« J’aime votre tenue »).

Michael en profitera également pour faire un tour dans le bâtiment situé en face de la Maison Blanche, le « Eisenhower Executive Office Building », un bâtiment de l’Administration des services généraux où se trouve le Bureau exécutif du président des États-Unis.

« The Point Of Light »… l’expression utilisée dans le discours ci-dessus est très fréquemment prononcée par George Bush lors de sa campagne présidentielle puis lors de sa cérémonie d’investiture. George Bush avait mené toute sa campagne en 1989 en faisant appel au service public et communautaire et au volontarisme. Il en fera le nom d’une association, la fondation The Point of Light, destinée à promouvoir l’esprit de volontarisme et récompensant ceux qui aident leur prochain.

Le 1er mai 1992, George Bush accueille à nouveau Michael Jackson à la Maison Blanche pour lui remettre le Point Of Light Award, récompensant ses efforts incessants envers les enfants nécessiteux. La cérémonie a lieu dans la « East Room », tout près du portrait de George Washington devant lequel Michael avait pris la pose en 1984.

Le président réserve au chanteur une place d’honneur, au premier rang, durant la cérémonie et les deux hommes déjeunent ensemble ensuite.

Michael Jackson et Jimmy Carter : Le Projet Atlanta

Jimmy Carter a été le 39ème président américain, entre 1977 et 1981. Après son départ de la Maison Blanche, il met son nom au service de causes caritatives et fonde, en 1982, à Atlanta, dans son état natal, la Géorgie, la fondation Carter. Troublé par une disparité croissante entre riches et pauvres d’Atlanta, Jimmy Carter lance le projet Atlanta (The Atlanta Project) en octobre 1991. Sous les auspices du Centre Carter, ce projet est un effort de cinq ans pour faire face aux problèmes de la pauvreté urbaine. Carter imagine un effort de collaboration, centré sur la communauté.

Le 12 mars 1993, la fondation Heal The World de Michael Jackson s’associe au projet Atlanta de Jimmy Carter pour l’initiative Heal Our Children et mettent en place un programme de vaccination (Immunization/Children’s Health Initiative) à destination des enfants de la ville d’Atlanta. Les deux hommes s’étaient rencontrés quelques temps auparavant dans la propriété de Neverland du chanteur.

Michael annonce ce partenariat en direct par satellite de Los Angeles tandis que Jimmy Carter fait part du projet en direct à plus de 10 000 volontaires du projet Atlanta.

En mai 1993, durant cinq jours, dix sept mille enfants se feront vacciner contre des maladies courantes dont ils n’étaient pas protégés. Le 5 mai Michael, invité par Jimmy Carter, rejoint une grande fête organisée par l’ancien Président, accompagné de son épouse, et supporté par Turner Broadcasting System Inc., Ronald McDonald Children’s Charities, Gladys Knight et TLC.

Michael déclare : « Avec l’aide du Président Jimmy Carter, Heal The World a pu réaliser quelques chose de plus pour améliorer la santé de nos enfants. Nous ne nous arrêterons pas là ».

Ted Turner, Jane Fonda, Lisa Marie Presley et Emmanuel Lewis sont également invités pour la « Kids Celebration » qui a lieu à l’OMNI, une salle omnisport dans le centre d’Atlanta.

Michael Jackson et Bill Clinton : plus qu’un président …

Michael Jackson n’a jamais souhaité s’investir dans la politique. Pourtant sa relation avec le 42ème président des Etats Unis, Bill Clinton, a affiché ses orientations. Une relation bien plus que politique, presque amicale, qui n’a jamais failli dans le temps.

Janvier 1993, Bill Clinton, qui a été élu en novembre 1992, doit prendre ses fonctions. Lorsqu’un président accède au pouvoir, c’est généralement l’occasion d’une célébration. L’investiture de Bill Clinton ne déroge pas à la règle. Durant deux jours, des célébrités se succèdent sur le parvis du Lincoln Memorial de Washington. Le concert, gratuit est retransmis à la télévision.

Le 18 janvier, Michael Jackson fait partie des invités et interprète We Are The World autour de Diana Ross, Stevie Wonder, Luther Van Dross, Barbra Streisand, Aretha Franklin, Ray Charles, Quincy Jones ….. Bill Clinton rejoint la scène également, accompagné de sa fille, Chelsea, et de son épouse, Hillary.

Mais aussi prestigieuse qu’ait été cette performance, elle va être éclipsée par celle que Michael donnera le lendemain. Le 19 janvier au Capital Centre de Landover (Maryland), lors du Gala d’Inauguration, il interprète deux titres de son dernier album Dangerous, Gone Too Soon et Heal The World.

Avant d’entamer Gone Too Soon, Michael s’adresse au Président Clinton et déclare : « Je vous remercie, Monsieur le Président, de m’avoir invité à votre gala d’investiture. J’aimerais prendre un moment de cette cérémonie publique afin de parler de quelque chose de très personnel. Cela concerne un bon ami à moi, qui n’est plus avec nous. Son nom est Ryan White. Il était hémophile, on lui a diagnostiqué le virus du sida quand il avait 11 ans. Il est mort peu de temps après ses 18 ans, l’âge où la plupart des jeunes commencent à explorer les merveilleuses possibilités de la vi . Mon ami, Ryan était un jeune homme très intelligent, très courageux et tout à fait normal, qui n’a jamais voulu être un symbole ou le porte-parole d’une maladie mortelle. Au fil des années, j’ai partagé de nombreux moments, heureux et douloureux, avec Ryan, et j’étais présent à la fin de son bref mais mouvementé voyage. Ryan est parti, et comme pour tous ceux qui ont perdu un être cher à cause du SIDA, il me manque profondément et constamment. Il est parti, mais je veux que sa vie ait un sens au-delà de sa mort. J’ai l’espoir, Monsieur le président Clinton, que vous et votre administration engagerez les ressources nécessaires pour éliminer cette terrible maladie qui a eu raison de mon ami … et terminé tant de vies prometteuses avant leur temps. Cette chanson est pour toi Ryan « .

La salle entière est plongée dans le silence et « Michael Jackson se lance alors dans une interprétation saisissante et émouvante de Gone Too Soon. Il ponctue les temps forts de la chanson de pas de danse esquissés avec la délicatesse d’un poète ne faisant qu’un avec son œuvre « . (1)

La salle, émue autant que le Président et sa femme, lui réserve une standing ovation.

Le King of Pop poursuit ensuite avec le titre Heal The World, entouré d’enfants, comme pendant ses concerts. 

Michael retourne sur scène en fin de soirée, avec tous les autres artistes et le nouveau Président, pour chanter la chanson thème de la campagne de Bill Clinton, Don’t Stop Thinking About Tomorrow, un morceau de Fleetwood Mac.

Le 30 novembre 2000, Michael participe au Angel Ball Honors, un gala de charité, à New York, organisé par la fondation Gabrielle & Philip, prenant part à la lutte contre le cancer. La G&P Cancer Foundation a été créé par Denise Rich, une compositrice, donatrice du Parti Démocratique, en l’honneur de sa fille, Gabrielle, décédée d’une leucémie, à l’âge de 27 ans.

Au cours de la soirée, le Roi de la Pop est honoré, tout comme le Président Bill Clinton, en fin de mandat, (et Jordan’s Queen Noor), et reçoit un Angel Ball Award, pour avoir largement contribué à la cause. Durant son discours de remerciements, il adresse un message à Bill Clinton : « Je suis très honoré Monsieur le Président de recevoir cette récompense en votre présence, et je veux vous remercier pour les années de dévouement et de service que vous avez rendu au peuple américain. Vous avez été un président fantastique. Je vous aime ».

Le 24 avril 2002, Michael Jackson est à New York. L’ancien président Bill Clinton (qui n’est plus au pouvoir depuis l’année précédente) lui a demandé personnellement de venir chanter sur la scène de l’Apollo Theater de Harlem.

A Night At The Apollo est une soirée caritative organisée par le DNC (Democratic National Committee) au profit de la campagne « Every Vote Counts » visant à sensibiliser les gens à s’inscrire sur les listes électorales. Michael interprète Dangerous, Black or White et Heal The World (voir ici). Une séance photo officielle auprès de Bill Clinton a lieu après la soirée.

Michael Jackson a également rencontré l’ancien Président, en privé, dans son hôtel de New York, à l’occasion de la naissance de son troisième enfant, Blanket. Il lui présente aussi ses deux aînés, Prince et Paris.

En 2009, après la disparition de Michael Jackson, Bill Clinton s’est exprimé alors qu’il se trouvait à Haïti pour une mission humanitaire. Faisant référence à la prestation du Roi de la Pop à l’Apollo de New York en 2002, il a déclaré : « Il a pour ainsi dire contribué à sauver mon parti de terribles difficultés financières donc il a été très gentil à mon égard. C’était un homme infiniment talentueux et je pense qu’il avait de bonnes intentions. Je suis au courant de tous les problèmes qu’il a connus dans sa vie et j’espère qu’on se souviendra de lui pour ses contributions en tant qu’artiste. J’espère que ses enfants grandiront bien, ce serait le meilleur hommage qu’on puisse lui faire ».

Michael Jackson et Barack Obama : la rencontre qui n’aura jamais lieu

Le 4 novembre 2008, Barack Obama est élu 44ème président des Etats Unis. Il est le premier président afro-américain et des scènes de joie de la communauté noire éclatent dans tout le pays. Près d’un siècle et demi après l’abolition de l’esclavage, quarante cinq ans après le célèbre I Have A Dream de Martin Luther King, et vingt cinq après la première diffusion d’un clip d’un artiste afro-américain, Michael Jackson, sur MTV, une chaîne musicale habituellement réservée aux artistes blancs, les barrières raciales tombent enfin dans les hautes sphères du pouvoir, même si nous sommes encore loin d’une société « où peu importe si tu es noir ou blanc ».

Michael Jackson et Barack Obama n’ont jamais eu l’occasion de se rencontrer. Mais le jeune président est certainement conscient de l’impact que le King Of Pop a pu avoir sur l’évolution de sa carrière.

Après la disparition de Michael, en 2009, Barack Obama envoie une lettre de condoléances à la famille Jackson et lui rend hommage. Rien d’officiel pourtant comme c’est souvent le cas à la Maison Blanche lorsque des grands noms disparaissent.

« Il restera dans l’histoire de la musique comme l’un des plus grands. J’ai grandi avec sa musique et j’ai tous ses tubes dans mon iPod. Ses talents de performer étaient aussi liés avec une vie tragique et en un certain sens, très triste. Je suis heureux de savoir qu’on se souviendra surtout de lui pour la grande joie qu’il a apportée à nombre de personnes grâce à son talent d’artiste ».

Le jour du cérémonial au Staple Center, le 7 juillet 2009, depuis la Russie, où il est en voyage officiel, Barack Obama déclare : « Il n’y a aucun doute, il était l’un des plus grands artistes de notre génération, peut-être de n’importe quelle génération. Comme Elvis (Presley), (Frank) Sinatra, comme les Beatles, il faisait partie intégrante de notre culture. Son talent extraordinaire et sa musique ont été mêlés avec une grosse dose de tragédie [ainsi que] des difficultés dans sa vie privée. Nous ne pouvons l’ignorer, mais c’est important pour nous de nous rappeler le meilleur de lui ».

Qu’aurait pu se dire ces deux hommes qui ont marqué l’Histoire si on leur avait laissé le temps de se rencontrer ? On ne le saura jamais…..

La Maison Blanche, et les Etats Unis en général, avaient, depuis plusieurs années, condamné, oublié, Michael Jackson, ce qu’il dénonce dans sa chanson They Don’t Care About Us : « The government don’t wanna see, But if Roosevelt was livin’, he wouldn’t let this be »

Barack Obama, en tant que Président, aurait-il agi autrement que son prédécesseur George W.Bush, seul président à n’avoir pas rencontré l’artiste et su apprécier l’Homme Michael Jackson et son Œuvre à sa juste valeur ?

Michael Jackson et Donald Trump

Le 8 novembre 2016, à la stupeur générale, le milliardaire américain Donald Trump est élu Président des Etats-Unis, face à la Démocrate Hillary Clinton. Novice en politique, le Républicain est un homme d’affaire réputé que Michael Jackson a longtemps côtoyé au cours des années 1990. (l’histoire de leur relation à lire ici). Le 45ème Président qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2017 vient donc compléter la liste des Présidents américains auprès de qui Michael Jackson est apparu.

Tout au long de sa vie, Michael a côtoyé les grands Hommes du pouvoir, qui ont laissé leur nom dans l’Histoire de l’Amérique. Mais Michael Jackson mérite également sa place auprès des grands. Grâce à son talent et son immense générosité il a lui aussi, à jamais, laissé son empreinte dans l’Histoire. Ne l’oublions pas……..

Sources: (1) King, Richard Lecocq, Ed. Publibook, 2011/whitehousemuseum.org/A Visual Documentary, Adrian Grant/Wikipédia

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