Interviewes/Discours

Interview au magazine Ebony, décembre 1984

À la fin de l’année 1984, le magazine américain Ebony (dont la cible majoritaire est la population afro-américaine) interroge Michael Jackson et publie un article, «The Michael Jackson Nobody Knows » (Le Michael Jackson que personne ne connaît). C’est l’occasion, d’une part, de faire le point sur les rumeurs qui courent à son sujet (et l’occasion pour les fans d’aujourd’hui de constater que déjà, la jeune star faisait l’objet de toutes les suppositions). D’autre part, cela donne à Michael Jackson l’opportunité de parler de culture, de ses voyages, des messages qu’il entend faire passer à travers ses chansons ou encore de religion. (voir l’article ici).

Traduction de l’article et de l’interview:

Dynamique et irrésistible leader des Jacksons, dont le Victory Tour en 1984 a attiré les plus grandes foules aux concerts et vendu le plus de places dans l’histoire du show-business, Michael Jackson est un être humain extraordinaire et inclassable.

Bien qu’il soit sur le devant de la scène et se soit montré remarquable depuis vingt ans, le chanteur / compositeur / danseur et acteur de 26 ans n’était pas reconnu comme une superstar jusqu’à ce que son album « Thriller » devienne l’album le plus vendu de tous les temps. Depuis, beaucoup de choses ont été écrites à son sujet mais l’homme qui se cache derrière la superstar demeure un mystère et une énigme pour les médias.

Le Michael Jackson décrit par les médias blancs, principalement dépeint à travers des commérages, des rumeurs, un battage publicitaire et parfois des calomnies, n’est pas le Michael Jackson que j’ai observé et dont je parle depuis qu’il est sorti de l’anonymat de la ville industrielle de Gary, Indiana en 1970. Ce Michael Jackson – le Michael Jackson que personne ne connaît – est chaleureux, sensible, plein de vie, parfaitement au courant des mystères de la vie, de l’émerveillement et de la magie des enfants. Il y a plusieurs mois, il m’a confié qu’il en avait assez du flot de mensonges publiés par la presse blanche. Ce qu’il m’a alors dit se reflétait à merveille dans le communiqué extraordinaire et révélateur qu’il a fait lire par son manager, Frank Dileo, lors d’une conférence de presse :

«Depuis quelques temps maintenant, je me demandais s’il était adéquat ou non de réagir publiquement aux nombreuses fausses informations qui ont été diffusées à mon sujet. J’ai décidé de faire cette déclaration pour répondre à l’injustice que représentent ces allégations et au traumatisme considérable qu’elles occasionnent à mes proches.

Je me sens très chanceux d’avoir été gratifié d’une telle reconnaissance pour mon travail. Cette reconnaissance amène aussi pour moi une responsabilité vis-à-vis de tous mes admirateurs autour du monde. Les artistes devraient toujours servir de modèles et montrer l’exemple aux jeunes générations. Ca m’attriste de voir qu’actuellement, ils sont nombreux à croire toutes les fausses accusations qui circulent à mon sujet.

A cette fin, et je dis bien FIN :
Non, je n’ai jamais pris d’hormones pour conserver ma voix aiguë.
Non, je ne me suis jamais fait refaire les pommettes d’aucune manière.
Non, je n’ai jamais subi de chirurgie esthétique sur mes yeux.
OUI, un jour, à l’avenir, je compte me marier et fonder une famille. Toute déclaration prétendant le contraire est tout simplement inexacte.

Dorénavant, à chaque fois que de nouveaux mensonges seront publiés, j’ai informé mes avocats de ma volonté d’engager des actions en justice et de poursuivre par la suite tous les coupables afin qu’ils reçoivent les peines maximales prévues par la loi.

Comme je l’ai dit précédemment, j’aime les enfants. Nous savons tous que les enfants se laissent facilement impressionner et sont par conséquent très crédules face à de telles histoires. Je suis sûr que certains d’entre eux ont déjà été affectés d’entendre ces terribles calomnies. En plus de leur admiration, j’aimerais conserver leur respect ».

Michael Joseph Jackson, dont le deuxième prénom est celui que porte son père, a gagné le respect de ses contemporains « comme à l’ancien temps », de la même manière qu’il a acquis le titre de « meilleur homme de spectacle au monde ». Son album Thriller s’est vendu à plus de 35 millions d’exemplaires et se vend encore. Il gagne environ 2 dollars sur les 5 dollars que coûte le disque et a empoché quelque 70 millions de dollars sur ses ventes mondiales.

Il a fondé et dirige désormais des sociétés qui gèrent ses affaires commerciales, notamment Michael Jackson Inc, qui s’occupe des bénéfices de ses albums et des royalties de ses vidéos ; Experiments In Sound, qui s’intéresse aux nouvelles techniques d’enregistrement ; et Optimum Productions, qui produit ses vidéos musicales et des versions vidéo des disques d’autres artistes.

Artiste ayant gagné le plus de récompenses pour ses vidéos et sa musique, il a reçu 8 American Music Awards, un record sans précédent, 8 Grammy Awards et le MTV Vidéo Award. Cinquième des six fils talentueux de Joseph et Katherine Jackson, il est né à Gary, dans l’Indiana, il y a 26 ans (le 29 août 1958), c’est un artiste optimiste et créatif motivé par un intérêt profond pour le genre humain et par un amour tenace de son métier. Son attachement à ses fans, devenus des admirateurs, est probablement sans égal.

L’amour est ce qui a aidé Michael à supporter l’une des tournées les plus stressantes de sa carrière. Même si le Victory Tour des Jackson est censé générer plus de 70 millions de dollars de bénéfices, il ne s’est pas produit sur scène par amour de l’argent. Il a déclaré qu’il l’avait fait pour l’amour de sa famille, pour ses fans et pour des œuvres humanitaires. Bien qu’il soit prévu que ses parents – qui ont organisé la tournée avec l’impresario de la boxe, Don King – empochent chacun 5 millions de dollars et que chacun des frères gagne 7.5 millions de dollars, Michael a annoncé que toute sa part des bénéfices serait reversée à trois nobles causes, à savoir le United Negro College Fund (UNCF); Camp Good Times pour les enfants malades en phase terminale et la T. J. Martell Foundation pour la recherche sur la leucémie et le cancer.

Il donne aussi les profits d’un album spécial intitulé « Let’s beat it » aux œuvres caritatives. Il le fait, dit-il, parce que les enfants l’ont inspiré pour l’écriture de son tube Beat It. « Les enfants sont ma plus grande inspiration dans tout ce que je fais », a confié Michael à l’auteur de cet article. « J’adore les enfants, je suis fou d’eux. Je voulais écrire une chanson, ce genre de chanson rock que j’aurais moi-même acheté… Je voulais vraiment que les gosses l’apprécient, ceux qui vont à l’école autant que ceux qui vont à l’université » a déclaré le sensible compositeur dont les deux morceaux préférés sont la suite Casse-Noisettes de Tchaïkovski et Pierre et le Loup.

Il a parlé de la chanson Be Not Always, qu’il a écrite avec l’aide – minime – de son frère Marlon. Dans cette chanson sensible et sentimentale figurant sur l’album Victory des Jackson, Michael fait un vibrant plaidoyer pour changer un monde dans lequel “ les mères pleurent, les bébés meurent dans des bras impuissants ”. Il a observé que tous ses frères ressentaient la même chose que lui au sujet des enfants, «ce n’est pas que moi ».

Se souvenant que la superstar défunte Joséphine Baker, une artiste qu’il admirait, avait adopté des enfants de toutes les nations, Michael a affiché un large sourire et déclaré avec assurance : « J’aurai mes propres enfants mais je compte aussi en adopter, d’autant de races que possible. C’est ce que je vais faire. J’aime les enfants. Comme Emmanuel Lewis (le petit acteur de 12 ans, star de la série télé Webster), c’est une vraie source d’inspiration ».

Cependant, rien n’inspire plus le fier artiste que sa famille et ses fans. Il en a parlé peu de temps après que les journaux aient fait circuler des rumeurs affirmant que le succès de son album Thriller et que la multiplication des récompenses musicales lui étaient montées à la tête (il a reçu entre autres le EBONY’s American Black Achievement Award).

« Ce n’est pas parce que j’ai réussi à battre beaucoup de records avec Off The Wall, parce que je suis chanteur leader depuis longtemps et parce que, maintenant Thriller est le meilleur de tous les temps et tout ça, que j’envisage d’arrêter », a-t-il dit au sujet d’une rumeur prétendant qu’il allait quitter les Jackson après la tournée. «Ce sont mes frères et je les aime tous tendrement, je pense que les médias cherchent n’importe quoi pour faire vendre, quitte à inventer certaines choses et à les déformer ».

Michael a déclaré au début de la tournée : « Je fais ça pour le bonheur de faire une tournée et pour la famille entière, ainsi que pour les enfants qui ont acheté les albums. Je suis un drogué de la scène. Je dois être sur scène ». Un jour, dans une interview donnée dans sa maison californienne, où il réside encore avec ses parents et sa sœur LaToya, Michael a demandé : « J’aimerais que vous mettiez ça en citation : ‘La raison principale pour laquelle j’aime ce que je fais, ce sont mes admirateurs. J’aime les fans. Par exemple, quand je fais un spectacle et que je vois les fans en train de danser et de crier, excités, et que nous leur apportons toute cette joie, c’est ce que je préfère. C’est tout simplement la sensation la plus merveilleuse au monde. Vous êtes sur scène, vous leur donnez cette énergie et cet amour et ils vous les renvoient. Et c’est génial. C’est ce que je préfère dans mon métier, la scène et rendre ces fans heureux’ ».

Tandis que l’interview se poursuit, Michael aborde de nombreux thèmes qui révèlent beaucoup de choses sur lui. Des choses qui ont été négligées dans la quête effrénée aux rumeurs que mènent les médias. Voici quelques-unes de ses opinions…

L’interview : 
Ebony Magazine : Vous devez gérer beaucoup de stress et de pression dans le milieu du spectacle. Les gens vous font toutes sortes de demandes et les propositions viennent de toutes les directions. Comment faites-vous face à ce stress et à ces pressions ?

Michael Jackson : Je fais face d’une manière… Je ne m’appellerais pas Jésus parce que je n’aurais pas la prétention de me placer sur un pied d’égalité avec lui, mais je compare ça à Jésus car je crois que ce que Dieu nous a donné, il nous l’a donné pour une bonne raison, il a prêché et les gens sont venus vers lui, il ne s’est pas mis en colère, il ne les a pas repoussés en disant « laissez-moi tranquille, je n’ai pas le temps ».

– Mais il doit vous arriver de rencontrer certains fans qui vous mettent la pression et vous provoquent.

– Je me mets en colère parfois, parce qu’il y a ceux qui viennent vers vous avec une attitude odieuse et qui vous disent « Assieds-toi, signe ce papier pour mon enfant ». Et ils vous le jettent à la figure. Je demande « Avez-vous un stylo ? » et ils répondent « Comment, vous n’avez pas de stylo ? Eh bien allez en chercher un ! ». C’est vraiment ce qu’ils me disent. Je suis stupéfait de l’attitude de certaines personnes. Ils pensent que vous leur appartenez. Et ils vous disent « Écoute, c’est grâce à moi que tu es ce que tu es ». Je réponds « Attendez un instant, vous n’avez pas acheté mon disque juste pour me venir en aide. Vous l’avez acheté parce que vous l’aimiez, c’est ça la vérité ».

– Vous êtes perçu comme un modèle. Vous avez un jour fait une apparition publique à la bibliothèque municipale de Chicago, vous avez encouragé les jeunes et les adultes à lire et un marque-page souvenir était distribué avec une citation de vous. Vous aimez encore lire ? 

– J’adore lire. Je rêve de pouvoir encourager plus de gens à lire. Car il y existe un tout autre monde dans les livres. Si vous n’avez pas les moyens de voyager, vous voyagez mentalement à travers la lecture. Vous pouvez voir n’importe quoi et aller n’importe où avec la lecture.

– Avez-vous eu l’occasion de lire des choses relatives à la population noire ou à son histoire ? 

– Oh oui! Je suis vraiment reconnaissant envers M. Johnson pour avoir diffusé des livres via Johnson Publications. Je pense que c’est une bonne chose de montrer que nous contribuons au monde de nombreuses façons. Beaucoup de gens pensent que ce n’est pas le cas.

– Comment vous tenez-vous informé de ce que les Noirs d’aujourd’hui font, disent et pensent? Qui sont les gens, en dehors de votre famille et de vos proches associés, qui influencent votre manière de penser ? 

– J’aime comment Johnson dirige sa société… On dirait que tout le monde est vraiment sympathique. Je suis sûr qu’il y a des disputes et d’autres choses, mais tout le monde est très gentil… et exerce une telle influence sur les jeunes. Les gens dirigent leurs vies en fonction de JET et EBONY. Je veux dire par là qu’ils prennent leurs informations dans ces deux magazines, les jeunes aussi. Je demande « Où as-tu lu ça ? » « Je l’ai lu dans JET ». Et ils se tiennent au courant de ce qui se passe dans JET et EBONY. Et je trouve ça merveilleux. Mon Dieu, j’admire des gens comme Johnson et Walt Disney. Je les trouve phénoménaux.

– Vous parlez de l’influence des livres et des gens sur votre vie. De quelle façon les voyages ont-ils influencé vos attitudes et perspectives sur la vie ?

– Je pense qu’avant de se marier chacun devrait parcourir le monde autant que possible. C’est l’apprentissage le plus incroyable que j’ai eu. Je pense que c’est phénoménal. Je veux dire voir des personnes de cultures différentes, des visages différents, parler à des gens pour apprendre et voir…. Quand je voyage je suis étonné. Quand je suis allé en Suisse pour la première fois j’ai failli pleurer. Vraiment.

-Qu’est-ce qui vous a touché dans ce voyage pour répondre avec autant d’émotion ?

La beauté. C’est comme, oh, Dieu, c’est écrit dans le ciel. C’est un pays incroyable et voir ces choses –les montagnes- m’inspire. Les photos ne rendent pas la réalité de la Suisse. Il y a aussi les Pays-Bas et la France. Ça alors, ils sont trop incroyables.

– Evidemment, quand vous voyagez, vous êtes plus qu’un touriste, vous observez.

Eh bien, beaucoup de gens restent dans les villes quand ils voyagent. Ils devraient sortir et voir la réalité du pays. Où que vous alliez les choses sont artificielles, mais vous devez sortir et voir la beauté de Dieu.

Parmi vos voyages quels sont les pays qui vous ont le plus impressionné ?

– Je vais lever le voile sur ce sujet. Je vais le dire. J’ai toujours pensé que les Noirs, sur le plan artistique, appartenaient à une race talentueuse. Mais quand je suis allé en Afrique, j’en ai été encore plus convaincu. Ils faisaient des choses incroyables là-bas –pays d’Afrique de l’ouest dont le Sénégal- Nous sommes allés vers un endroit dans la plaine où tous ces africains vendaient leur artisanat et d’autres choses. Je suis allé dans une hutte où ce type faisait des sculptures incroyables…. Il a pris un morceau de bois et une espèce de machette, et il a commencé à tailler et je me suis juste assis là, stupéfait. Il a sculpté un grand visage….l’a plongé ….dans de l’eau, l’a séché et il me l’a donné, et je l’ai payé.

 – Vous semblez impressionné par l’art africain mais que pensez-vous de la musique et des danses africaines ?

– Quand nous avons débarqué de l’avion en Afrique –Dakar, Sénégal- nous avons été accueillis par une longue haie de danseurs africains. Leurs tambours et leurs sons ont rempli l’air de rythme. Je suis devenu fou. Je hurlais. J’ai dit, « Très bien ! » Ils ont la mesure et ils ont le rythme. Tout cela me rendait si heureux. C’est ça, j’ai dit. C’est de là que je viens. L’origine.

 – Vous étiez visiblement impressionné par vos racines musicales, d’après vous d’où vient l’influence musicale des africains ?

– La musique a commencé avec la nature. La musique est la nature. Les oiseaux font de la musique. Les océans font de la musique. Le vent fait de la musique. Tous les sons de la nature sont dans la musique. Et c’est là que ça a commencé…. Vous voyez nous ne faisons que reproduire la nature, ce sont les sons que nous entendons au dehors.

 – Vos voyages ont-ils eu une influence sur ce que vous pensez des races humaines ?

– La chose que je déteste le plus est l’ignorance, comme les problèmes de préjugés en Amérique. Je sais que c’est pire dans d’autres pays. Mais j’espère pouvoir emprunter, au Venezuela ou à Trinidad par exemple, le véritable amour des daltoniens et l’apporter en Amérique.

– Vous faites des remarques d’une grande sensibilité. Continuez s’il vous plait.

– J’ai un préjugé contre l’ignorance. C’est mon principal préjugé contre quelque chose. C’est seulement de l’ignorance et c’est enseigné car ce n’est pas du tout génétique. Les petits enfants dans ces (pays) n’ont pas de préjugé. J’aimerais faire cette déclaration pour toi, aussi. Je ne suis vraiment pas du tout une personne pleine de préjugés. Je crois que les gens devraient plus penser à Dieu et à la création…. Regardez les nombreuses merveilles à l’intérieur du corps humain –les différentes couleurs des organes, les couleurs du sang- et toutes ces différentes couleurs font des choses différentes dans le corps humain. C’est le plus incroyable système dans le monde, il aboutit à une chose incroyable, l’être humain. Et si cela peut arriver avec le corps humain, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire avec l’humanité? Et c’est ce que je ressens. Et c’est pourquoi je voudrais que le monde fasse plus. C’est la seule chose que je déteste. Vraiment.

– Ce que vous venez de dire n’est pas seulement plein de compassion, mais aussi convaincant. Comment communiquez-vous de tels sentiments puisque vous ne faites plus d’apparition en public, vous exprimez-vous sur des forums publiques ?

– J’essaye d’écrire, de l’exprimer en chanson. De l’exprimer dans la dance. Del’exprimer dans mon art pour l’enseigner au monde. Si les politiques ne peuvent pas le faire, je veux le faire. Nous devons le faire. Les artistes l’expriment dans leurs peintures. Les poètes l’expriment dans leurs poésies, leurs romans. C’est ce que nous devons faire. Et je pense que c’est tellement important de sauver le monde.

– Apparemment Stevie Wonder partage les mêmes sentiments, à en juger par certains de ses messages musicaux.

–  C’est pourquoi j’aime l’album le plus vendu de Stevie Wonder appelé « Songs in the Key of Life ». Il y a une chanson sur cet album appelée « Black Man »….J’ai sauté en l’air en hurlant quand j’ai entendu ce tube parce qu’il montre le monde que l’homme noir a fait et que d’autres races ont fait, et il l’équilibre magnifiquement en ajoutant d’autres races là-bas, ce qu’ils ont fait. Puis il fait ressortir ce que l’homme noir a fait. Au lieu de l’appeler autrement, il l’a appelé « Black Man ». C’est ce que j’ai aimé à ce sujet…. Et c’est le meilleur moyen de parvenir à la vérité, à travers la chanson. Et c’est ce que j’aime à ce sujet.

– Vous ne semblez pas avoir d’objection contre les messages musicaux tant que ces messages sont positifs. Votre musique, contrairement à certains artistes, ne véhiculent pas de message glorifiant les drogues. Mais les drogues sont une réalité. Qu’en pensez-vous ?

– Je connais ce domaine, il y en a beaucoup et on m’en propose tout le temps. Les gens vont même jusqu’à … le coller dans votre poche et s’en vont. Maintenant, si c’était une bonne chose, ils ne feraient pas ça…. Je veux dire, quelqu’un laisserait tomber quelque chose de bon dans ma poche et s’en irait simplement ? Mais je ne veux rien avoir à faire avec ces choses-là. Je veux dire, aussi banal que cela semble, c’est ce que je crois vraiment. Les « élévations » naturelles sont les meilleures du monde. Qui souhaite prendre quelque chose et juste trainer pour le restant de la journée, tu prends ça (de la drogue), et tu ne sais plus qui tu es, ce que tu fais, où tu es ? Prends quelque chose qui va t’inspirer pour faire de plus belles choses dans le monde.

– Mettez-vous Dieu ou la religion dans ce processus d’élévation naturelle ?

– Oh, oui, Dieu, vraiment. Je crois en la Bible et j’essaye de suivre la Bible. Je sais que je suis une personne imparfaite… Je ne fais pas moi-même un ange car je ne suis ni un ange ni un démon. J’essaye d’être le meilleur possible et j’essaye de faire ce que je pense être juste. C’est aussi simple que ça. Et je crois en Dieu.

 – Est-ce que les prières ou prier jouent un rôle dans votre vie ?

– Je prie chaque soir. Je ne prie pas simplement le soir. Je prie à différents moments de la journée. Quand je vois quelque chose de beau, chaque fois que je vois un beau paysage –comme lorsque je vole ou autre chose- je dis, oh, Dieu, que c’est beau. Et je dis toujours une petite prière comme ça en plein jour. J’aime la beauté.

– En parlant de beauté, vous apparaissez en public accompagné de nombreuses belles personnes, y compris vos splendides sœurs, LaToya, Rebbie, et Janet, mais aussi Diana Ross, Tatum O’Neal, et Brooke Shields. Vous avez eu des liens romantiques avec les deux dernières. Quelqu’un disait que vous et Tatum avez de nombreux points communs : vos parents respectifs sont protecteurs –elle est « la petite fille à son papa » (Ryan O’Neal) et vous êtes « le petit garçon à sa maman » (Katherine Jackson)

– Je souhaite que tous les gens qui lisent JET ou EBONY sachent que nous sommes avant tout de bons amis. C’est la chose primordiale. Je pense que pour les types, les filles font les meilleures amies. Et pour les filles, les types font les meilleurs amis.

–  Quel genre de relation avez-vous avec Brooke ? Quand vous êtes- vous rencontrés et avez développé cette relation ?

– Nous nous sommes rencontrés aux Academy Awards. Elle m’a proposé de danser car je ne lui aurais pas demandé. Vous savez, je suis vraiment timide et embarrassé. Donc elle a dit, « Je voudrais danser avec toi ce soir. » J’ai répondu, super. Alors nous sommes allés sur la piste de danse et avons dansé. Ils jouaient ce vieux Benny Goodman, Tommy Dorseymusic., qui n’était pas trop groove. D’abord vous aviez toutes ces gens vieux et chauves sur la piste en train de danser des slows, sur le son Lawrence Welk. Nous ne pouvions vraiment pas intégrer ça  aussi nous avons parlé et appris à nous connaitre. Nous avons échangé nos numéros de téléphone et avons eu des conversations téléphoniques après et ainsi de suite et nous sommes devenus de véritables bons amis

–  Est-ce que cela signifie que Brooke a remplacé Tatum comme votre amie privilégiée ?

– Tatum m’appelle tout le temps et j’espère qu’elle lira cette interview car je suis désolé je n’ai pas pu répondre à tous ses appels. Mais elle est encore une merveilleuse amie.

– Tatum et Brooke sont toutes les deux d’excellentes actrices. Vous étiez très bien dans The Wiz. Maintenant quel est votre avenir dans le cinéma ?

– Je suis très excité au sujet de nombreuses choses que je veux faire et que je suis en train de faire dans des films ou ailleurs. Je ne peux vraiment pas attendre…. Depuis The Wiz des offres incroyables me parviennent, des choses qui sont encore en préparation.

– Une fois vous avez dit que vous serez prudent dans le choix de votre prochain rôle et que vous ne serez plus dans ce genre de distribution. Vous avez dit que depuis The Wiz, des gens vous appellent encore Scarecrow à cause du personnage que vous y avez joué.

– Quel que soit le rôle que vous jouez, les gens le relient à votre personnalité. Mais c’est un jeu. Vous incarnez une autre personne…. Je voudrais que ce ne soit pas qualifié de jeu car je n’aime pas vraiment les acteurs. Je veux parler du mot jouer.

– S’il vous plait, développez.

– Je ne pense pas que jouer devrait être un jeu. Le jeu, si vous jouez, vous imitez le réalisme. Vous devez créer le réalisme. Cela devrait être appelé croire. Vous voyez, j’étais toujours contre ça quand je pensais à jouer. Je ne veux pas voir un acteur. Je veux voir un croyant. Je ne veux pas voir quelqu’un qui est en train d’imiter des faits. Alors ça sonne faux. Je veux voir une personne en train de croire à ce qu’elle représente…. C’est là que vous émouvez les spectateurs.

– Quelle genre de question souhaitez-vous que l’on vous pose et que personne ne vous a jamais demandé ?

– C’est une bonne question. Probablement au sujet des enfants ou de l’écriture, ou ce dont je parlais à propos de….Vous ne rendez pas le monde meilleur pour les esprits et les choses quand des gens mettent de mauvaises choses dans leurs paroles et donnent de mauvaises opinions sur scène ou ailleurs. C’est tellement important et je pense que cela peut égarer tant de gens, car un artiste peut s’élever si haut dans sa carrière qu’il pourrait changer le monde entier avec ce qu’il fait et pense. Les gens l’écouteront lui avant le Président ou l’un de ces grands politiciens. Vous devez être prudent. Ils pourraient changer la façon de vivre des gens avec ce qu’ils disent et font. C’est pourquoi il est important de dégager des ondes d’amour et c’est pourquoi j’aime ce que je fais. Quand Marvin Gaye a sorti l’album, What’s Going On, beaucoup de noirs ainsi que des blancs –mais surtout des noirs- ont été éduqués. « Réveillez-vous. Qu’est-ce qui arrive ? Réveillez-vous. » Je veux dire à ceux qui ne regardent pas les infos, qui ne lisent pas les journaux, de vraiment creuser dans les profondeurs de l’humanisme. Qu’est ce qui arrive ? Réveillez-vous.

– Il y a eu des campagnes contre ces chansons -aussi appelées sales paroles- de certains groupes musicaux populaires. Avez-vous un avis sur ces groupes et sur leurs paroles ?

–  Parfois ils vont trop loin. Ils ne laissent pas quelque chose à imaginer. Si je monte nu sur scène, il n’y a rien à imaginer. Je ne leur laisse pas imaginer à quoi je ressemble sans vêtement. Mais vous voyez, ils n’y vont pas doucement…. Nous devons leur laisser quelque chose à imaginer. Les gens vont trop loin parfois. Je pense que c’est important de donner le bon exemple car il y a beaucoup d’enfants qui nous observent.

Alors que l’année la plus productive de sa carrière artistique s’achève et que ses talents lui ont rapporté environ 100 millions de dollars, Michael ne se satisfait pas de camper sur ses lauriers et ses gains. Il est confronté à un avenir guidé par deux observations, Michael a fait l’une des deux : « j’ai envie de prendre un sentier au lieu de suivre un chemin tout tracé et c’est ce que je veux faire dans la vie –dans tout ce que je ferai » à ce journaliste dans une interview le 13 juillet 1979. Il a fait l’autre observation dans son rôle de Scarecrow dans The Wiz, un film dans lequel il partage la vedette avec une de ses plus chers amies –Diana Ross. Dans une scène proche de la fin du film Michael dit ces mots à travers son personnage d’épouvantail : « Le succès, la gloire, la fortune –ce sont des illusions. Tout ce qui est réel c’est l’amitié que deux personnes peuvent partager. » Ce sont les sentiments du Michael Jackson que personne ne connait.

Traduction: Elusive Shadow

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