Livres

From Here to the Great Unknown, Lisa Marie Presley et Riley Keough

Le 08 octobre 2024 sortaient les mémoires de Lisa Marie Presley, From Here to the Great Unknown, qu’elle avait commencés à écrire avant sa disparition et que sa fille Riley Keough a terminés.

Je pensais pouvoir les lire en quelques heures, il m’aura fallu quelques jours. Non pas que ce ne soit pas intéressant, bien au contraire, mais, que c’est dur. Et triste.

J’ai rapidement acheté ce livre car, comme on le sait tous, Lisa Marie Presley, fille unique du King Elvis Presley, a été mariée à Michael Jackson. On savait que l’histoire de ce mariage serait abordée dans le livre et les quelques jours précédant la sortie il a été confirmé qu’un chapitre entier lui serait dédiée. A la réception de l’ouvrage, je me suis empressée de le lire, avant même de commencer le livre (des extraits concernant MJ sont à lire ici).

Mais je n’allais pas manquer de lire la totalité du livre. Elvis Presley est un artiste que j’aime énormément et sans connaître autant sa carrière que celle de Michael Jackson, je m’intéresse depuis des années (vous me croyez si je vous dis que c’est depuis l’âge de 17 ans ! ) à ce qu’il a fait. L’union de Lisa Marie et de Michael avait été, pour moi, une nouvelle incroyable à l’époque.

J’ai toujours soutenu le mariage de Michael avec Lisa Marie – n’en déplaise à certains fans. J’ai toujours cru à un mariage d’amour. Malgré les on-dit, malgré une presse toujours malveillante et à chercher les moindres détails pour le discréditer, je sentais que ces deux-là s’aimaient. Deux phrases, deux petites phrases glissées quasiment à la moitié de cette biographie – « J’étais si heureuse. Plus jamais je n’ai été aussi heureuse » – en disent long sur les sentiments qui les liaient. Elles viennent confirmer ce que j’ai toujours pensé. Et feront peut être désormais taire tous ceux qui ont douté et doutent encore.

Ce chapitre sur Michael Jackson marque par ailleurs un tournant dans le livre. Dans la vie de Lisa Marie ainsi que dans la narration.

Lisa a enregistrée sur des cassettes ses souvenirs au cours des années. Sa fille Riley s’est attachée à les retranscrire après sa disparition. Lisa savait qu’elle avait une histoire unique et que tout ce qui touche à la famille Presley intéresse. Et encore plus quand la famille Presley unit son destin à la famille Jackson.

Après la séparation de ses parents, en 1973, Lisa Marie vit entre Los Angeles avec sa mère Priscilla, et Graceland, avec son père Elvis. Petite fille au caractère bien trempée, c’est la voix de Lisa Marie, qui raconte, dans la première moitié du livre, ses souvenirs heureux entre les murs de Graceland, à l’étage de la maison que son père a achetée en 1957, parmi la « mafia de Graceland », comme elle l’appelle. Un amour inconditionnel la lie à son père.

Mais le 16 août 1977, le destin de Lisa Marie change à jamais avec la disparition soudaine de l’idole de l’Amérique. « Ma vie telle que je la connaissais était terminée », écrit-elle. Commence pour Lisa une vie de combats : contre la douleur du souvenir, contre la solitude, contre l’alcool, la drogue et les agressions sexuelles du petit ami d’une mère avec qui elle est en conflit permanent. Sans compter aussi les échecs scolaires. Elle trouvera un peu de réconfort dans l’Eglise de scientologie avant de rencontrer celui qui deviendra son mari et son meilleur ami, et lui donnera ses deux premiers enfants Riley et Benjamin, Danny Keough. Malgré leur divorce, Danny sera présent pour elle  jusqu’à son dernier souffle.

Lorsque Lisa Marie divorce de Michael Jackson en 1996, et jusqu’en 2007, elle focalise sa vie sur ses enfants. Etre maman a été le rôle de sa vie. Durant cette période où elle trouve un peu d’apaisement, elle n’a que peu retranscrit ses souvenirs et c’est la voix de Riley qui prend le relai dans le livre pour évoquer une dizaine d’années entre la Floride, Hawaï, Los Angeles, et l’Angleterre, après la naissance de ses sœurs jumelles. La jeune femme évoque les souvenirs d’une enfance heureuse, d’une famille unie avec son petit frère Ben et l’arrivée des ses sœurs, Harper et Finley, la réconciliation entre sa mère et sa grand-mère, mais aussi, en toute transparence, les fêtes et l’alcool souvent présent.

Mais après 2008, c’est la descente aux enfers pour Lisa Marie : les médicaments, la drogue, la prise de poids, les problèmes de santé et l’isolement la font plonger dans une dépression dont elle se relèvera difficilement. Le suicide de son fils en 2020 la brisera complètement et si la raison officielle de sa mort en janvier 2023 est une crise cardiaque dûe à un problème de santé, Riley a rapidement su que c’est le chagrin qui l’emporterait. Lisa Marie ne pouvait pas vivre sans son fils Ben. Elle était aussi profondément attachée à lui que l’était Elvis à elle ou que Gladys, la mère d’Elvis, l’était à lui. L’histoire se répétait tristement.

Lisa Marie apparait tout au long du livre comme une femme torturée, rebelle, à la fois forte et terriblement fragile, qui manque profondément de confiance en elle : « Ma musique n’a pas eu beaucoup de succès, je n’ai pas terminé le lycée, je ne suis pas belle, je ne suis pas assez bonne – mais je suis une mère formidable. » Bien qu’unique héritière du patrimoine de son célèbre père, elle n’aspirait qu’à une vie normale. Mais comment vivre normalement lorsque le début de sa vie a été marqué par la perte d’un être cher, un père qu’il lui manquera à jamais et qu’elle cherchera à retrouver en s’enfermant dans sa chambre à Graceland ?

Photos de la page Facebook Lisa Marie Presley Fan Club

Si, comme moi, vous vous êtes souvent fait la réflexion que Lisa Marie, n’était pas une femme très souriante, désormais on comprend. Comment garder le sourire quand la vie nous accable et nous prend ceux qu’on aime ? Elle-même se rendait compte que sa joie de vivre l’avait abandonnée en 1977 et qu’elle avait laissé place à une tristesse insurmontable : « La tristesse est venue à mes neuf ans quand il est mort, et elle n’est jamais partie […] Mon étincelle ne reviendra jamais. »

J’attendais de lire impatiemment ces mémoires, surtout après avoir visité Graceland au cours de l’été 2024. J’ai ainsi pu visualiser les lieux à la lecture des premiers souvenirs de Lisa Marie dans la propriété de son père. Car si Graceland est devenu un complexe immense à la mémoire du King, avec des expositions nombreuses, parmi lesquelles une est justement consacrée à Lisa Marie, avec certains de ses objets personnels, la maison a été laissée telle qu’Elvis l’a voulue, dans son ambiance des années 70. Cela m’a permis de me projeter facilement en me plongeant dans les premiers chapitres, et imaginer la petite fille heureuse à cette époque.

Mais il m’aura fallu faire souvent des pauses dans ma lecture. Les souvenirs intacts de Lisa Marie de la mort de son père, les passages empreints d’une émotion sans nom de Riley après le suicide de son frère Ben et bien sûr la disparition de sa mère qui laissent tous les deux un vide immense dans sa vie sont terriblement bouleversants . Difficile de ne pas pleurer en les lisant …

Riley, cette jeune femme très discrète, qui se fait un nom depuis quelques années dans le monde du cinéma et de la mode, pilier de cette famille, exprime un amour incommensurable pour sa maman, son amie, sa confidente, qu’elle a soutenue tout au long de ses difficiles années ou dans des décisions parfois absurdes. Elle nous décrit une Lisa Marie vulnérable, méfiante, mais aussi sensible, puissante, spirituelle, et « la mère la plus aimante qu’elle ait connue ». L’éloge funèbre qu’elle n’a pas eu la force de lire lors de ses funérailles, et que son mari a lu pour elle, est retranscrit dans les dernières pages du livre. Il vous arrachera les dernières larmes.

Aujourd’hui, Lisa repose dans le Meditation Garden de Graceland, auprès des deux hommes qui ont le plus compté dans sa vie, son père et son fils. Avoir pu leur rendre hommage à tous les trois a été un moment rempli d’émotions que je n’oublierai pas.

Une « sorte d’alchimie a opéré » entre Michael Jackson et Lisa Marie Presley. Il n’a peut être pas été l’homme de sa vie mais il a été celui qui l’a rendue heureuse en tant que femme. Et elle aura probablement été la femme qui aura le plus compté, en tout cas celle dont il a été réellement amoureux. Et quand on fait le bilan de leur vie à tous les deux, on se dit qu’ils ne pouvaient que se trouver et se comprendre.

From Here to the Great Unknown n’est pas un livre uniquement dédié à Michael Jackson mais il m’a énormément touchée et je souhaitais en garder une trace ici. Cela me permet aussi de partager quelques photos de cette journée unique à Graceland, un lieu exceptionnel, historique, où Michael Jackson est aussi passé lorsqu’il était marié avec Lisa Marie. L’histoire dit qu’il aurait gravé ses initiales et celle de Lisa Marie sur un arbre autour de la piscine. Je n’ai pas pu le voir malheureusement.

2 Comments

  • Sweety

    J’ai lu cet article dès sa publication, mais c’est aujourd’hui que je me mets à écrire… Merci pour ces photos !
    Je ne comprends pas trop la filiation des enfants : Keough est-il également le père des jumelles ? LMP est retournée avec lui après son divorce d’avec M J ?

    • Rachel

      Non, les jumelles sont les demi-soeurs de Riley. Le père des jumelles est Michael Lockwood.
      Après son divorce d’avec Michael, Lisa et MJ ont continué d’entretenir une relation, selon Riley jusqu’en octobre 1997. Mais on sait qu’ils se voyaient encore en février 1998.
      Danny Keough, le père de Riley et Ben est toujours resté auprès de Lisa Marie, malgré les remariages de cette dernière. Il était auprès d’elle lorsqu’elle est décédée.

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