Les Noëls de Michael Jackson

Noël, de Gary à Neverland

La famille Jackson n’a jamais fêté Noël, en raison de sa religion. Les témoins de Jéhovah ne célèbrent pas ce moment de l’année. On se souvient que le premier vrai Noël de Michael Jackson est probablement celui de 1993, où Elizabeth Taylor l’avait comblé de supersoakers (à lire ici).

Et pourtant, dès tout petit, à Gary, le jeune Michael, rêvait déjà de fêter cet évènement si cher aux enfants.

Michael et ses frères en 1962 à la sortie de Kingdom Hall, lieu de culte des Témoins de Jéhovah

Retour en 1962, dans la maison du 2300 Jackson Street, avec les souvenirs de Jermaine Jackson:

« Michael était debout à côté de moi – j’avais environ huit ans, il en avait à peine quatre. Il était accoudé au bord de la fenêtre, le menton dans les mains. Nous étions dans notre chambre, dans le noir, nous regardions avec émerveillement tomber la neige. C’était le soir de Noël. Elle tombait tellement dru que très vite tout le quartier sembla la proie d’une bataille de polochons géante, avec des tourbillons de plumes qui flottaient dans la lumière des réverbères. Les trois maisons d’en face étaient ornées de guirlandes multicolores, mais les Whitesau avaient, en plus, planté sur leur pelouse un Père-Noël sur un traîneau tiré par des rennes au nez lumineux ; ils avaient également décoré le toit, l’allée et les portes et fenêtres, sans oublier le sapin de Noël le plus grand qu’on ait jamais vu, avec des guirlandes d’ampoules blanches clignotantes.

Nous observions tout cela depuis chez nous, nous qui n’avions ni sapin, ni lumières, rien du tout. Notre minuscule maison au coin de Jackson Street et de la 23ème Avenue était la seule qui n’avait pas de décorations. Nous étions persuadés que c’était la seule dans tout Gary, dans l’Indiana, mais maman nous avait assuré qu’il y avait bien d’autres familles de Témoins de Jéhovah qui ne célébraient pas Noël, comme celle de Madame Macon, deus rues plus loin. Cette information ne soulageait en rien notre tristesse : nous avions du plaisir à regarder cette célébration, pourtant on nous disait que ce n’était pas bon pour nous. Noël n’était pas la volonté de Dieu : c’était du business. Pendant la période de l’Avent, nous étions les témoins malheureux d’un évènement auquel nous n’étions pas invités et qui nous étaient interdit.

De notre fenêtre, nous voyions comme si nous regardions au travers d’un calque gris, triste et froid, le spectacle d’une vitrine où tout était vivant, vibrant, étincelant de couleurs ; où les enfants s’amusaient dans les rues avec leurs nouveaux jouets, montaient sur des vélos neufs ou bien glissaient sur des patins à glace.. Nous pouvions seulement imaginer ce que c’était de savourer la joie qui éclatait sur les visages des autres enfants. On s’inventait, Michael et moi, nos propres jeux en restant devant la fenêtre : il fallait choisir un flocon de neige dans la lumière du réverbère et le regarder descendre ; le gagnant était celui dont le flocon arrivait en premier sur le trottoir. Cette nuit-là, nous avons dû compter des dizaines et des dizaines de flocons, et pour finir, nous sommes restés silencieux.

Michael avait l’air triste – et je me revois, moi aussi, tout aussi triste que mon petit frère. Alors il s’est mis à chanter Jingle Bells (…).

C’est mon premier souvenir de lui en train de chanter de sa voix angélique. Il chantait tout doucement pour que maman ne nous entende pas. Ma voix a rejoint la sienne. Nous avons entonné les couplets de Douce Nuit, puis d’autres chants de Noël que nous avions appris à l’école, sans savoir que chanter deviendrait un jour notre profession.

Tandis qu’il chantait, le sourire de Michael exprimait la joie à l’état pure Nous avions volé un instant de magie, nous étions heureux. Et puis nous nous sommes arrêtés, parce que ce bref moment où nous faisions semblant de participer à l’allégresse devait faire place dès le lendemain matin à une journée comme les autres. J’ai lu pas mal de fois que Michael n’aimait pas Noël parce que notre famille ne le célébrait pas. C’est faux. Ce soir-là, quand il a regardé la maison de nos voisins, les Whites, ce petit bonhomme de quatre ans a déclaré :

– Quand je serai grand, j’aurai des lumières. Plein de lumières Et ce sera Noël tous les jours. » (1)

Et il est vrai que Noël deviendra un des moments préférés de Michael, qui plus est, avec la naissance de ses enfants, comme sur les photos ci-dessous, le 25 décembre 1998.

Source : (1) You Are Not Alone, le vrai Michael dans les yeux de son frère, Jermaine Jackson, 2012.

2 Comments

  • Moussaoui Laura

    Amazing ! C’est le destin de Michael…Dieu ait son âme ❤❤❤ et toutes nos frères et sœurs ❤❤❤
    Michael travaillé si dur et cela a porté ses fruits, aussi bien dans ma scène que pour lui et sa famille… Je leur souhaite la paix…
    Et merci Rachel pour tout ton travail , je vous souhaite de la bonne fêtes à tous ! ❤❤❤

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