Michael Jackson au carrefour de Ginza, Tokyo, le 28 septembre 1987
Le 28 septembre 1987, en début de soirée, vers 19h30, Michael Jackson a rendez-vous avec le photographe Neal Preston dans le quartier chic de Ginza à Tokyo. Michael est depuis plus de quinze jours au Japon pour son Bad World Tour et chacune de ses apparitions provoque des mouvements de folie chez les fans japonais. Ce moment, très bref, n’échappera pas à la règle.
Ginza c’est un peu le Times Square de Tokyo. Dans les années 80, c’était le quartier commerçant le plus cher au monde. Situé dans l’arrondissement de Chūō, il réunissait de nombreuses boutiques de luxe avec des enseignes comme Prada ou Louis Vuitton. Aujourd’hui des marques un peu plus bon marché se sont installées, et si on y trouve encore des enseignes de luxe, d’autres grands magasins, des restaurants et galeries attirent de nombreux touristes. Comme à New York, le quartier est aussi connu pour l’abondance de ses enseignes lumineuses.
C’est au carrefour étincelant du 4-chome de Ginza, centre du quartier, que Michael Jackson se rend donc à la nuit tombée.
Neal Preston se souvient : « Quand Michael Jackson était à Tokyo pour son Bad Tour, j’ai été envoyé là-bas par le magazine People, avec le journaliste Todd Gold, pour préparer la couverture d’un futur numéro. J’ai proposé de prendre des photos de Michael dans le quartier de Ginza, la nuit, avec les néons flashy en arrière-plan, et ce dernier a accepté.
Todd et moi avons pris un taxi jusqu’au coin de la rue que nous avions choisi, pour tout installer. Il n’y avait que des badauds, c’était parfait. Personne ne nous a ennuyé ou nous ne nous a pas demandé ce que nous faisions.
Mais un van est apparu, Michael en est descendu et là, tout a basculé. J’étais sur le point de commencer à faire les photos quand des milliers de fans sont arrivés de partout, des rues, du métro, comme des zombies dans un film d’horreur. C’est devenu un véritable chaos, et je n’ai pas pu faire la photo de Michael comme je l’avais prévu. Le déluge de fans a rendu la session de photos impossible. Le magazine a été obligé d’utiliser une photo de Michael sur scène en couverture. »
Le numéro de People Magazine du 12 octobre 1987
Dans un reportage sur la venue de Michael au Japon, ce moment est filmé et montre bien la folie qui régnait ce soir-là au cœur du quartier.
Si le magazine n’a pu faire sa une avec les photos de Neal Preston, certaines photos prises ce jour-là, comptent parmi mes préférées. Malgré la foule, Michael y apparait vêtu de noir et rouge, souriant et apparemment heureux de se soumettre à l’exercice.
Michael avait accepté de répondre à une question de People Magazine que Todd Gold devait lui transmette sur une feuille. Il y répondrait par écrit également. La question du journaliste était « quelle fausse idée le public a-t-il de vous ? »
Neal Preston poursuit : « Le lendemain, Todd a frappé à ma porte, assez secoué. ‘Regarde ça’, m’a-t-il dit. Michael avait écrit à la main une lettre incroyable. »
‘Comme le dit le vieil adage indien, Ne jugez pas un homme avant d’avoir marché deux lunes dans ses mocassins. La plupart des gens ne me connaissent pas, c’est pourquoi ils écrivent de telles choses qui ne sont pas vraies pour la plupart. Je pleure très, très souvent parce que ça fait mal, et je m’inquiète pour les enfants, tous mes enfants partout dans le monde, je vis pour eux. Si un homme ne peut rien dire qu’il ne peut prouver sur une personne alors son histoire ne devrait pas être écrite. Les animaux se battent, non par méchanceté, mais parce qu’ils veulent vivre, c’est la même chose avec ceux qui critiquent, ils désirent notre sang, pas notre douleur. Mais j’ai encore des choses à réaliser. Je dois rechercher la vérité en toutes choses. Je dois supporter cela pour le pouvoir que l’on m’a envoyé, pour le monde, pour les enfants.
Mais ayez pitié, car je saigne depuis longtemps maintenant. MJ.’
C’était surréaliste.
Todd l’a faxé à New York, mais comme ils voulaient la publier, ils avaient besoin de l’original. Alors ils m’ont mis sur le premier vol Tokyo-New York avec la lettre et mon film de photos pour que je puisse tout leur remettre en mains propres. Ils ne voulaient pas prendre de risques. «
Sources : Wikipedia/zare.blog.shinobi.jp/theguardian.com
2 Comments
Sweetie
Cette lettre ! Je m’ en souviens ! Dileo était tout retourné, il ne savait pas quoi faire, il ne comprenait pas, il avait peur que la presse prenne M J pour un fou…
Corinne
Que ce post est émouvant! Ce texte et cette incroyable photo en noir et blanc, vous venez de m’en apprendre l’histoire qui leur donne un goût très amer mais qu’on oublie un peu en regardant les splendides photos couleur d’un Michael flamboyant!
Drôle de contraste! Merci