Collaborations

Michael Jackson et George Atwell

George Atwell est l’organiste et le compositeur en résidence à la First Presbyterian Church d’Orlando. Mais, dans les années 80, il travaillait dans les studios Bee Jay d’Orlando, où il a eu l’occasion d’enregistrer des démos avec Michael Jackson, qui avait l’habitude de venir régulièrement en Floride.

En juin 2009, après la disparition de Michael, le musicien a évoqué les souvenirs de sa collaboration avec le King of Pop au site orlandosentinel.com.

Michael Jackson a impressionné George Atwell par son professionnalisme, sa précision musicale, sa gentillesse et son enthousiasme enfantin. Atwell explique que Michael n’a jamais affiché un côté sombre ou étrange de sa personnalité.

Atwell a travaillé sur quelques morceaux de Michael (qui, à sa connaissance, n’ont jamais été publiés) dans la suite privée que le chanteur occupait au Royal Plaza de Disney. L’ascenseur sonnait toute la nuit, certains curieux essayant de monter à l’étage pour pouvoir apercevoir le Roi de la Pop.

« Après la sortie et le succès de Thriller, Michael Jackson est venu en vacances à Orlando et, grâce à des amis musiciens communs à Los Angeles et à Orlando, il nous a demandé de l’aider à réaliser quatre démos de chansons qu’il avait en tête.

J’étais le producteur du personnel aux studios d’enregistrement Bee Jay d’ Orlando à l’époque, et nous avons réunis des claviers, une machine LinnDrum (produisant des échantillons de batterie), une guitare et une basse et nous sommes allés, à quatre, le rencontrer à l’hôtel Royal Plaza (au 13ème étage).

Il était extrêmement gentil, poli et s’inquiétait de savoir si nous allions bien, si nous n’étions pas trop fatigués, si nous avions faim, etc. Il travaillait avec Pepsi à l’époque et la première chose que nous avons vue dans l’évier c’était trois grandes bouteilles de Pepsi … ..un vrai endossataire!

Comme Michael ne lisait pas la musique, il a pris chacun de nous, un par un, dans une salle et a travaillé chaque partie jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il voulait entendre. Il chantait la partie et nous lui jouions et puis on la modifiait, changeait les expressions, les structures d’accords, etc…., jusqu’à ce qu’il dise: « oui, c’est ça! »

Il y avait un garde assis devant sa chambre et pendant que nous travaillions jusqu’aux petites heures du matin, on entendait la sonnerie de l’ascenseur. Toute la nuit, les fans essayaient de d’approcher Michael. Ils tentaient de corrompre le garde par n’importe quel moyen (je vous laisse imaginer lesquels !) pour qu’il les laisse entrer, mais bien sur ils n’y parvenaient pas.

Nous avons ainsi travaillé sur les morceaux à l’hôtel. Il a ensuite tout emporté au studio d’enregistrement, où nous avons posé toutes les pistes et il a chanté dessus. Ce dont je me souviens le plus au sujet de ces sessions, c’était le fait, que vocalement, il ne ratait rien! Les seules fois où ils ont dû rembobiner la bande c’était quand l’ingénieur était en retard sur un enregistrement ou quand il y avait un problème technique.

Il a chanté les lead vocals et les trois parties vocales des chœurs, en les enchaînant trois fois chacune et sans jamais se tromper. Il ne s’est pas mis au piano pour travailler les chœurs (comme on le fait habituellement), mais il les a simplement chantés naturellement! Son incroyable « perception » et le sens du rythme de son « claquement de doigt » pendant qu’il réalisait les « pistes de guidage » pour que nous puissions travailler est gravé pour toujours dans mon cerveau. Il y avait un « groove très précis  » lié au rythme et lui seul semblait savoir comment le trouver.

Au studio, nous étions tous assis dans le salon pour regarder la première de « Thriller » sur MTV. On aurait dit un gamin … . il n’arrivait pas à croire cette vidéo passait sur MTV, que l’album Thriller était numéro un des charts … tout ça même après ses nombreux succès en tête des hits jusqu’à cette époque (il avait alors 24 ans).

Je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas appris à lire la musique et il m’a répondu que Dieu lui avait donné ce cadeau et qu’il avait peur qu’en savoir trop sur le côté intellectuel de la musique ne gâche ce don.

Il avait un compagnon de voyage, un vieux monsieur qui était avec lui depuis 16 ans et il aimait le taquiner et lui jouer des tours lorsque celui-ci s’endormait.

Il recevait chaque jour de Los Angeles des modifications de la vidéo Thriller et on les regardait ensemble. La première fois, il nous a tous réunis devant la télévision, avec du pop -corn, de quoi grignoter et des boissons, et quand il a lancé la cassette il a découvert avec horreur que quelqu’un avait enregistré les nouvelles de 11 heures sur la vidéo! Il était tellement gêné et ne cessait de répéter combien il était désolé. Il ne comprenait pas comment cela avait pu se produire. Il nous a donc tous invités à nouveau pour voir la vidéo le soir suivant.

Il adorait John Landis et Quincy Jones, mais il disait que lui et Quincy s’étaient accrochés parce que Quincy ne voulait pas de Billie Jean sur l’album … il ne pense pas que le titre était assez fort. Eh bien, nous savons tous qui a eu raison à ce sujet!

Nous avons de très bons souvenirs de cette époque où Michael n’était pas affecté par la richesse et la gloire. C’était une personne vraiment attentionnée et merveilleuse à côtoyer. Mon fils Michael (qui a joué et programmé la machine Linn Drum) avait 14 ans à l’époque et ce fut sa première session d’enregistrement rémunérée …… ..Un bien belle façon de commencer un CV!

Nous avons de superbes photos avec lui et bien sûr une copie dédicacée de Thriller. Il nous a montré ses tendons enflés sur son bras d’avoir à tenir le bébé tigre, qui n’arrêtait pas de le mordre, si serré!

Au revoir Michael …… ..tu nous manqueras, mais pour ceux qui ont eu le privilège de travailler et de te connaître, ta « présence » ne sera jamais oubliée.

George Atwell »

Source: l’article n’est plus disponible sur orlandosentinel.com mais a été traduit du forum michaeljacksongold.forumfree.it

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