Michael Jackson dessinateur
On le savait chanteur, danseur, acteur, auteur, compositeur ou producteur, mais le King of Pop avait un autre talent bien caché : dessinateur. Une passion que Michael Jackson tient depuis son enfance et la période qu’il a passée aux côtés de la chanteuse Diana Ross qui l’a initié à l’Art.
Dans son autobiographie, Moonwalk, évoquant les moments qu’il a passés auprès de Diana, Michael explique : « Ce fut une période importante de ma vie car Diana aimait beaucoup les arts, la peinture notamment, et elle m’a appris à l’apprécier. Elle m’a vraiment initié dans ce domaine. Tous les jours, on allait acheter du papier et du matériel de peinture. Quand on n’était pas en train de peindre ou de dessiner, c’est qu’on était en train de visiter un musée. Elle m’at fait découvrir les grandes œuvres de Michel-Ange, Degas, et depuis je n’ai jamais cessé de m’intéresser à la peinture. Je lui dois beaucoup (…) Comment croire qu’une grande star comme Diana ait pu prendre la peine et le temps d’enseigner la peinture à un gamin, et de l’initier à l’Arts ? Je l’ai toujours aimée à cause de cela et je l’aime encore ».
Ses premières œuvres apparaissent officiellement dans l’album Thriller, en 1982, avec les dessins illustrant The Girl Is Mine et Thriller.
Michael récidivera en publiant un autre de ses dessins en 1995, dans l’album HIStory, reprenant des paroles de la chanson Childhood.
Rapidement on découvrira un de ses dessins de jeune adolescent (il a 14 ans) où Michael, alors traumatisé par des images de la guerre du Vietnam, exprime un message qu’il aura tout au long de sa carrière : « Stop the war ».
Une de ses anciennes camarades de lycée, Lori Shapiro, dévoile aussi, en 2014, un dessin de Charlie Chaplin, réalisé par Michael en 1972/1973. « J’étais dans le même lycée que lui, c’était un établissement à Encino, avec 90 élèves, et j’étais en cours d’art avec lui. Je le regardais faire ses dessins, en faire des boules et les jeter à la poubelle. Un jour, je lui ai demandé : « j’adore ce dessin de Charlie Chaplin, est-ce que je peux l’avoir ? » Et il m’a dit : « Bien sur, vas-y prends-le, ramène-le chez toi », mais il ne l’a pas signé. Je l’ai ramené à la maison et mon père m’a dit que ce serait bien s’il était signé. Je suis retournée à l’école et je lui ai demandé de me le signer. Il a pris un crayon et il a écrit « Michael Jackson ». (voir d’autres dessins de Charlie Chaplin ici)
De nombreux autres dessins seront diffusés, dévoilant alors un aspect de la star souvent méconnu.
Mais c’est surtout après la disparition du chanteur en juin 2009 que ce qu’on croyait être une simple passion se révèle être un autre de ses nombreux talents.
La collection des dessins de Michael Jackson serait estimée à environ 900 millions de dollars. Une collection principalement conservée dans un hangar de Santa Monica par l’artiste australien et ami de Michael, Brett Livingstone Strong, qui, en août 2011, a révélé quelques uns de ces trésors. (voir ici).
Quelques jours auparavant, les trois enfants et la mère du chanteur avaient fait don d’une dizaine de ses dessins au Children’s Hospital de Los Angeles.
De nombreuses de ses œuvres sont depuis, malheureusement, régulièrement vendues aux enchères.
Artiste autodidacte, Michael avait quelques thèmes de prédilection : les personnages de Disney, bien sûr, les clés, les chaises, les portes, le chiffre 7 et les portraits de personnalités qui sont dévoilés dans un livre paru en novembre 2015, uniquement en Allemagne et en Suisse, Kunstwerke von Michael Jackson, Die Unbekannte Seite eines Weltstars (Les œuvres de Michael Jackson, le côté inconnu d’une étoile mondiale).
Brett Livingstone Strong a collaboré, dès le début des années 80, avec Michael Jackson afin de l’encourager dans sa démarche artistique. Quand celui-ci ne créait pas musicalement, il se rendait dans un autre studio, situé à à Culver City, et par la suite à Pacific Palisades, où les deux hommes partageaient leur passion. En 1989, les deux hommes ont scellé leur amour pour l’Art par une alliance, The Jackson-Strong Alliance (JSA). Pour commémorer ce partenariat, Michael posera pour Livingstone-Strong qui réalisera The Book et qui donnera l’occasion à Michael de créer de nombreuses œuvres d’Art.
Les œuvres patriotes
En 1987, inspiré par les monuments patriotiques de Brett, et encouragé par son ami australien et l’ex juge en chef Warren E. Burger (le juge en chef est le plus haut magistrat du système judiciaire fédéral américain et le président de la Cour suprême des États-Unis), Michael a commencé à créer plusieurs portraits de présidents américains pour célébrer le bicentenaire de la présidence américaine. A cette époque, Warren Burger était le commissaire des cérémonies des Bicentenaires de la présidence des États-Unis et de la constitution américaine ainsi qu’un artiste passionné, et il a officiellement approuvé les portraits des présidents et de leurs Premières Dames que Michael avait réalisés en 1988.
Au départ, Michael a concentré son attention à dessiner les premiers présidents américains. Brett Livingstone Strong a réalisé le papier spécial pour Michael et pour la Maison Blanche, une grande feuille d’archive avec le gaufrage en or du Sceau Présidentiel. Michael a finalement terminé vingt-cinq œuvres d’art présidentielles dont huit chefs-d’œuvre du président Abraham Lincoln, quatre du président Washington, des portraits du Président Kennedy et du président Reagan. On y trouve aussi un portrait du président Jefferson.
Lincoln (1)
Washington (1) Jefferson (1) Kennedy (1)
D’autres compositions présidentielles historiques ont également vues le jour sous le crayon de Michael Jackson à l’instar de ce dessin The White House Doors (1) (les portes de la Maison Blanche), inspiré par son passage à la Maison Blanche en 1984, auprès du Président Reagan (voir l’anecdote concernant ce dessin ici).
We the People (1), réalisé en 1987, en commémoration du bicentenaire de la Constitution américaine, est un des premiers travaux patriotiques créés par Michael sur le papier fabriqué par Livingstone Strong dans leur studio de Culver City.
Sur ces photos on voit Michael, devant l’œil des photographes, réaliser ce dessin, avec derrière lui, le National Monument to the U.S. Constitution, Spirit of Freedom, créé par Strong qui sera dévoilé à Philadelphie (là où la Constitution des Etats Unis avait été adoptée en 1787), en septembre 1987, en présence du Président Reagan.
We The People, ces premiers mots de la constitution américaine, représente quasi fidèlement le Grand Sceau des Etats Unis, utilisé pour prouver l’authenticité des documents du gouvernement américain. Le pygargue à tête blanche aux ailes déployées tient un rameau d’olivier dans une serre et treize flèches dans l’autre, l’ensemble symbolisant la paix ainsi que la défense par la guerre. Les treize étoiles, rappelant les treize États originaux, sont placées à plusieurs reprises dans le dessin de Michael, mais différemment du Sceau original, certainement une façon d’y mettre sa touche personnelle. Tout comme « E pluribus unum » (« De plusieurs, un », qui réfère d’abord à l’intégration des 13 colonies indépendantes en un pays unifié), devise du pays jusqu’en 1956, avant que ne soit adopté « In God We Trust », mais qui continue cependant de figurer sur de nombreuses sur les pièces de monnaie américaines.
Lorsque Michael dessinait Lady Liberty in Red (1), en 1992, il avait devant lui la célèbre photo de John Lennon devant le monument New Yorkais. Trois versions de ce dessin auraient vues le jour et Michael espérait que l’une d’entre elle soit un jour utilisée pour célébrer l’anniversaire de la statue.
Les portraits d’icônes
We The People a, selon Brett Livingstone Strong, été intégré au livre commémoratif officiel du Bicentenaire de la Présidence. Retiré après les cérémonies, il était depuis stocké dans le hangar de Santa Monica, avec d’autres portraits d’icônes historiques que le King of Pop a dessinés. Parmi eux, on trouve des chefs d’œuvre tels que le portrait du Général Armstrong Custer (1) (célèbre pour ses exploits durant la guerre de Sécession et sa défaite lors de la bataille de Little Big Horn face à une coalition de tribus indiennes), réalisé en 1994,
Chief Sitting Bull (1) (un des principaux Amérindiens résistants face à l’armée américaine, notable pour son rôle dans les guerres indiennes et plus particulièrement la bataille de Little Big Horn du 25 juin 1876 où il affronte le général Armstrong Custer), dessiné en 1994,
Andy Warhol (1), avec un portrait intitulé Andy en 1989,
Marilyn Monroe, dans un portrait intitulé Norma Jean (1), en 1989,
Clark Gable (1) (non daté),
Dr Martin Luther King Jr, Martin (1), 1988
Walt Disney (1)
et sans oublier plusieurs portraits de son amie Elizabeth Taylor (1).
D’autres dessins de Liz, non présents dans le livre.
Ci-dessous d’autres stars dessinées par Michael (dessins non issus du livre): Paul McCartney, avec qui Michael a collaboré dans les années 80, Quincy Jones, Liberace et Smokey Robinson
(MAJ avril 2020: pour ces trois derniers dessins, l’authenticité est très fortement mise en doute)
Historic Works
Au début des années 90, son hommage aux frères Wright, pionniers américains de l’aviation, passe par deux dessins, The Wright Glider Flight, 1902 (1) (le premier planneur),
et The Flyer, 1903 (1) (le premier vol motorisé).
Getty Bronze (1) est une composition de 1994 inspirée de la statue de David de Michel-Ange, devant lequel Michael avait posé en 1988, à Florence.
Michael reprend également Michel-Ange en dessinant The Creation, After Michel-Angelo (1). Deux mains, à deux doigts de se toucher sur le plafond de la chapelle Sixtine du Vatican, où Michael avait eu la chance d’avoir une visite privée lors du passage de son Bad Tour à Rome en 1988, représentées avec délicatesse sous la plume du King of Pop en 1992.
Michael dessine aussi le célèbre Homme de Vitruve (1) de Léonard de Vinci.
Faisait-il partie de cette série ? Michael a représenté Oscar (1), cette statuette représentant un chevalier (debout sur une bobine de film, non représentée dans le dessin de Michael), tenant une épée, décernée chaque année lors des Academy Awards. La star possédait un des huit Oscars décerné au film Autant en Emporte le Vent, en 1940.
Inspiration Britannique
Michael a souvent été inspiré par la royauté Britannique. Tout au long de sa vie et de sa carrière, il a été fasciné par les sceaux royaux et les regalia de la monarchie anglaise (voir ici) qu’il a souvent repris à son compte, à l’image du blason sur le portail de Neverland. Michael a rencontré la reine Elizabeth II lors d’une tournée européenne des Jackson en 1977, à Glasgow.
Her Majesty (1) (1997), est un portrait au crayon de Sa Majesté Elisabeth II, Reine d’Angleterre, inspiré par le portrait officiel de la Reine lors son couronnement en 1953.
Buckingham Palace Gates (1), cette œuvre de 1994 issue de la série des portes, avec The White House Doors (voir aussi plus bas), est un hommage à ce palais devant lequel les Jackson 5 ont posé lors de leur tournée en Angleterre en 1972 puis en 1977.
The Prince’s Empire Chair (1), dessinée en 1994 est aussi inspirée de la King’s Edward’s Chair, le trône servant lors du couronnement des souverains d’Angleterre, sur lequel la Reine Elisabeth II a d’ailleurs été couronnée en 1953.
The Electric Past and Future Happy Chairs, Doors and Gates
Parmi la série des chaises, outre celle ci-dessus, où Michael ajoute sa touche personnelle, le chanteur a aussi dessiné, en 1997/98 The Sun Queen’s Throne (1), une chaise qui n’est pas sans rappeler le trône du roi Soleil qu’il admirait,
The Bubbles’ Chair (1), en 1993, immortalisant son singe,
The Deck Chair Seven (1), avec le chiffre fétiche de Michael, le 7.
Les anciens présidents ont également amené Michael a réalisé des dessins de « leur » chaise. En 1993, Michael se voit offrir une réplique exacte du célèbre fauteuil à bascule de JFK par le neveu de Walt Disney, Roy E. Disney, en remerciement de son implication dans l’association Big Brother (qui vient en aide aux enfants orphelins) que Disney avait créé en 1955. Le fauteuil avait été créé par Larry Arata lui-même, le tapissier qui avait créé celui de Kennedy (voir ici). Il en découlera un dessin (1).
The Rising Sun Chair, la chaise sur laquelle George Washington était assis lors de la signature de la Constitution Américaine le 17 septembre 1787, a été reprise quasi fidèlement par Michael (1), même s’il y ajoute son style personnel.
L’Histoire veut qu’après la signature de la constitution, Benjamin Franklin pointe la chaise présidentielle de George Washington, qui avait un soleil gravé sur le dossier et dise à tous les représentants : « Je l’ai souvent… au cours de cette session… regardé… sans être capable de dire s’il se couchait ou se levait ; mais maintenant, enfin, je suis content de savoir qu’il s’agit du lever et non pas du coucher du soleil » (la chaise est toujours visible au Independence Hall de Philadelphie).
La série des portes pourrait avoir été inspirée par les structures architecturales que Michael a rencontrées lors de son Dangerous Tour en Europe en 1992. Fasciné par l’architecture, Michael prenait des photos et achetait des vieux livres lors de ses déplacements et, avec l’aide de Brett Livingstone Strong, s’en est inspirés pour cette série des portes.
My Library Door (1) (1993/94) The Door of Doors (1) (1994/95)
The Neverland Royal Theater Plaque – Self Portrait (1) a été conçue pour être posée à l’entrée de la porte du cinéma de Neverland. Un magnifique blason qui reprend une partie des armoiries présentes sur le portail du ranch.
Disney Forever
Walt Disney, on le sait, faisait partie des personnalités que Michael adorait. De nombreux dessins de Michael existent sur ce thème (voir ici) et au début des années 1990, Michael aurait eu un projet de réaliser des sculptures en bronze en édition limitée de personnages de Disney, avec l’accord de la Disney Company. Michael s’est alors mis à réaliser plusieurs dessins qu’il souhaitait encadrer et offrir à la compagnie. Parmi eux se trouvaient :
The Peter Pan’s Magic Gate (1) Baseball Donald (1) Mickey, The Sorcerer’s Apprentice (1) Snow White (1) Baseball Mickey (1)
La série des clés
Michael aimait peindre des clés. Symbole d’ouverture (elle ouvre ce qui est fermé), la clé peut aussi représenter la connaissance, l’ouverture sur la compréhension, à l’image de la clé de Janus, Dieu de la mythologie Romaine possédant deux visages, l’un tourné vers le passé et l’autre vers le futur. Il est le Dieu du commencement et des portes. La clé symbolise également la souveraineté et le pouvoir.
Michael a souvent reçu les clés des villes où il se rendait lors de ses tournées, un honneur accordé à des personnes éminentes ou étrangères à la ville.
Auto-inspiration
Lorsque l’on s’appelle Michael Jackson et que l’on est le King of Pop, qui marquera à jamais le monde l’industrie musicale, il est difficile d’échapper, à l’instar des grands artistes, à ses autoportraits.
La série Dance (1) représentant les pieds de Michael débouchera sur le logo de MJJ Productions.
Moonwalk Portrait II (1), est une composition en couleur d’un dessin qui avait été publié en 1988, au début de l’autobiographie de Michael, Moonwalk.
Moonwalk I (1)
Moonwalk Glove (1)
Et Thriller (1) vient compléter ses autoportraits quelques peu particuliers.
D’autres dessins de Michael, parfois plus abstraits, sont présentés dans le livre, que je vous laisse le soin de découvrir. On retiendra encore cependant la série Magical Works, avec ce tableau Peace and Calm (1) qui fait immédiatement penser aux paysages de bord de mer que Degas, un des peintres préférés de Michael, aimait peindre.
Ou celle du chiffre 7, si important dans la vie de Michael, avec Dragon Seven (1)
Michael a toujours souhaité voir exposés ses dessins. Un livre, en partenariat avec Strong, aurait été prévu, ainsi qu’une exposition à Las Vegas.
Aussi belles soient-elles, ces œuvres sont toutefois issues d’une controverse sur leur appartenance. En effet, Tohme Tohme, l’homme qui a vidé Neverland en 2008 afin de vendre les biens de Michael, aurait « offert » les dessins à Brett Livingstone-Strong, et transféré les droits des dessins à ce dernier. Michael était-il au courant de cela ? Etait-il même d’accord pour cette opération ? L’Estate de Michael Jackson a essayé de récupérer ce qui fait partie de l’héritage de Michael, sans grand succès apparemment. Ce qui est certain, c’est que Katherine Jackson, la mère de Michael, semble approuver Brett Livingstone Strong, puisqu’elle signe la préface du livre allemand paru dernièrement, et édité par la maison d’édition dont Dieter Wiesner est le manager…. Le monde est petit ! Chacun se fera son idée pour apprécier ou non ce livre!
Sources: (1) Kunstwerke von Michael Jackson, Die Unbekannte Seite eines Weltstars/jacksonstrongalliance.com/Wikipedia
4 Comments
cellequejesuis1
J’ai un sérieux doute, pour moi une bonne partie des dessins ne sont pas tous de la main de Michael et les signatures ne sont pas toutes authentiques. Levingston Strong avec l’aide de Thome ont choisi de tirer leur épingle du jeu avec aussi l’aide du controversé Wiesner pour la publication de ce bouquin. LoveUSev
Rachelmj
c’est effectivement un sentiment que j’ai aussi….mais lorsqu’on lit le site jacksonstrongalliance.com, il est bien indiqué que certaines oeuvres étaient des collaborations. Et puis quand on voit les références « historiques » ou inspirations utilisées pour certains dessins, on se dit que ça ne peut être que du Michael…. mais je suis d’accord, il y a toujours un doute
anniejackson
Bonjour. Les dessins que vous montrer et qui ne sont pas présents dans le livre sont faux. Je l’ai lu dans les forums pour une longue période. Hug,[Brazil]
Rosane
Bonjour Je m’excuse de vous informer que trois dessins publiés ici sont faux, dessinés par Erick Mc Kay. Cet homme voulait gagner de l’argent en vendant de faux dessins. Je me réfère aux trois visages publiés juste en dessous du dessin où Paul McCartney apparaît.
Vous pouvez consulter d’autres dessins d’Erick McKay sur le lien suivant:
https://www.facebook.com/matilde.latini/media_set?set=a.10208978869652943&type=3
Cordialement, Rosane