Los Angeles 2024

Emotions à Forest Lawn, juillet 2024

Forest Lawn, Glendale. Passage presque obligatoire pour certains lors d’un séjour à Los Angeles. D’autres rétorqueront qu’il n’y a pas grand-chose à voir, qu’on ne sait même pas si Michael Jackson repose vraiment ici. Et ils ont probablement raison…

Pourtant je fais toujours deux ou trois passages à Holly Terrace et cela a encore été le cas lors de cet été 2024. Mais cette fois-là, l’une de mes visites m’a permis de vivre une expérience que je ne suis pas prête d’oublier.

Lundi, 11 heures.

Forest Lawn est habituellement très calme, il n’y a jamais personne et j’aime être seule dans ce moment de recueillement. Je découvre les cartes, les fleurs, les bougies laissées par les fans, j’en remets certains en ordre, je dépose ma petite carte, toute simple, faite pour l’occasion, je m’assois sur le banc en pierre à côté de la porte d’Holly Terrace ou je me tiens face à cette porte vitrée, dernier obstacle que tous les fans espèrent un jour franchir pour pouvoir approcher la tombe de leur idole, une tombe que la famille a souhaité garder – et on la comprend – loin des regards inquisiteurs.

Ce jour-là, alors que je suis face à la porte, un homme sort rapidement de l’intérieur d’Holly Terrace et me demande si je fais partie de la visite guidée. Etonnée de cette question, je lui réponds par la négative, que je suis là pour Michael Jackson mais je lui demande s’il existe des tours guidés pour visiter l’endroit. Il me répond que c’est une association religieuse qui a organisé cela et qui doit venir. Il me précise que je ne peux pas entrer. « I know », je réponds. Il prend son talkie walkie et je l’entends expliquer à ses collègues à l’intérieur tout ce que je viens de lui dire : « Elle sait qu’elle ne peut pas entrer » (oui je sais … malheureusement !). Tout cela me fait dire quand même que cette partie extérieure, devant la porte, reste sous surveillance vidéo.

L’homme me demande gentiment si je peux attendre sur la route le temps que le bus qui doit déposer les visiteurs arrive. « Yes, sure ! » Et quelques minutes plus tard, un bus dépose une quarantaine de personnes, d’un certain âge pour la plupart, qui s’engouffrent dans la pénombre d’Holly Terrace. L’homme me fait, de loin, un signe de tête me remerciant et m’indiquant que je peux m’approcher de nouveau. Le calme est revenu à Forest Lawn mais la présence du bus touristique qui stationne enlève toute sa solennité et son respect à ce lieu. Je décide de partir et de revenir une autre fois.

Jeudi, 13 heures

Retour devant Holly Terrace qui semble moins agitée. La carte que j’avais déposée trois jours plus tôt a disparu  mais d’autres sont toujours là.

Comme vous le savez sans doute, on se déplace en voiture dans Forrest Lawn, le cimetière étant immense. Une des routes d’accès à Holly Terrace nous fait passer à l’arrière de là où repose Michael. En levant la tête, on voit les vitraux qui entourent sa tombe et je m’y arrête quelques instants avant de rejoindre Holly Terrace. Je suis encore loin de me douter de ce qui m’attend dans quelques minutes.

Il fait très chaud sur Los Angeles et avant de chercher un peu l’ombre, je me poste, comme à mon habitude, face à la porte. Je suis seule, à penser à Michael, quand je commence à entendre des bruits à l’intérieur, des personnes qui parlent, qui remuent des choses.  La porte fait des « clics » inhabituels qui m’intriguent. C’est la première fois qu’une telle chose se produit.

Et soudain, sans que je m’y attende, la porte s’ouvre de l’intérieur. Des hommes sortent d’Holly Terrace, ils me font un sourire et laissent la porte grande ouverte pendant quelques minutes, le temps de faire quelques allées et venues.

Et pour la première fois, face à moi, au fond d’Holly Terrace, je vois la tombe de Michael. Le tombeau de marbre blanc est là, à quelques dizaines de mètres de moi, et je peux l’observer librement pendant plusieurs minutes – je ne saurai dire combien de temps exactement. Ce tombeau, que peu de personnes ont pu voir, se dessine, imposant, avec des fleurs devant, sous les vitraux que j’avais observés de l’autre côté du bâtiment un peu plus tôt.

Qu’ont fait les hommes exactement, que s’est-il passé autour de moi à ce moment-là, je ne sais pas. Mais à aucun moment ils ne m’ont demandé de me reculer.

Pendant ce moment suspendu dans le temps, mon regard fixe uniquement la tombe de Michael. Je n’entends pas ce qui se dit, j’ai l’impression d’être dans une bulle. Je me souviens seulement de frissons qui m’ont parcouru le corps et de mes yeux qui se sont remplis de larmes.

Et la porte se referme. C’est fini. Je reprends mes esprits et je réalise petit à petit ce qui vient de se passer.

Je n’ai aucune trace de cet instant. Je n’ai pas pris de photo. Je n’y ai pas pensé. Même si cela avait été le cas, par respect pour Michael et les souhaits de sa famille, je ne l’aurais pas fait. Privacy !

Il restera simplement dans ma mémoire. Un souvenir unique, un moment incroyable … et unique aussi !

Dimanche, 12h30

Dernier passage à Forest Lawn avant mon départ de L.A. le lendemain. L’endroit a retrouvé sa sérénité habituelle, et cette visite est à l’image de toutes celles que j’ai pu faire les années précédentes : calme, sans surprise, juste un moment de recueillement.

Ce voyage à Los Angeles m’aura apporté son lot d’émotions mais j’étais loin de m’attendre à vivre une telle expérience, ici, dans ce lieu.  

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