Ses proches

Michael Jackson, Joanelle Romero et Sage Galesi, Black or White, 1991

Cette vidéo inédite de quatre minutes, sortie en 2013, montrant Michael Jackson et une petite fille lors d’une séance photos sur le tournage du short-film Black or White avait touché les fans de la star.

Cette petite fille, qui apparait dans le short film, diffusé mondialement, pour la première fois, le 14 novembre 1991, est en fait Sage Galesi, la fille d’une amie d’enfance de Michael.

Sage Galesi a cinq ans au moment du tournage et elle a été retenue lors du casting sans que John Landis, le réalisateur du clip, ne sache que la mère de Sage, Joanelle Romero, et Michael se connaissaient.

Michael Jackson et Joanelle Romero

En effet, Joanelle et Michael étaient ensemble à l’école, à la Gardner Street Elementary School de Los Angeles, pour leur 6th grade (la sixième de collège), en 1970. A l’époque, Michael et sa famille, qui arrivait d’Indiana, vivaient dans une maison sur Queen’s Road, sur les collines d’Hollywood. Elle a évoqué cette amitié peu après la disparition de Michael en 2009 puis en 2011 sur sa page Facebook :

« Le 25 juin 2009, je faisais mes cartons pour déménager d’une maison où nous vivions depuis 6 ans, quand une connaissance m’a téléphoné pour me dire que Michael Jackson était mort, et qu’il fallait que j’allume la télé. J’ai laissé tomber le téléphone, j’ai allumé la télé et j’ai vu, je me suis évanouie, il n’y avait personne avec moi à la maison. J’ai repris mes esprits et j’ai pleuré, pleuré, et je pleure toujours. Mon cœur est tellement brisé. Michael était un ami, et il croyait en moi. Je connaissais Michael depuis l’âge de 10 ans, nous sommes allés à l’école ensemble à Gardner Street, sur Sunset Boulevard, nous étions ensemble en sixième. J’étais toujours invitée chez lui pour jouer, nous nous balancions dans cet arbre énorme et nous parlions de nos rêves. Deux semaines avant la fin des cours, ma mère m’a envoyée vivre avec mon père au Nouveau-Mexique. Je n’ai jamais pu dire au revoir à Michael.

Une semaine avant que Michael quitte cette terre, mon fils et moi faisions des courses à Nordstrom, et nous sommes tombés sur Jermaine. Je lui ai demandé de dire à Michael que j’avais besoin de le voir, que j’avais besoin de lui rendre visite, que c’était important, et je lui ai donné mon nouveau numéro de téléphone. Dieu fait parfois des choses mystérieuses ».

Le 10 octobre 2011, dans une interview à Jane Velez-Mitchell, sur CNN, elle évoque le jeune Michael de 11 ans, déjà célèbre avec ses frères, les Jackson 5, et leurs premiers succès :

« Il avait 11 ans. J’avais l’habitude de le protéger à l’école. Les enfants étaient gentils avec lui. Je me souviens que l’on s’asseyait sur les marches de la Gardner Street School. Il m’a demandé d’être sa petite amie. Il était vraiment timide. Il y avait une lumière énorme en lui à cette époque, une lumière qu’il a portée tout au long de sa vie. Comme moi, il se préoccupait déjà énormément des autres à 11 ans. Il me balançait sur cette grande balançoire qu’il avait chez lui. On parlait de ramener la paix dans le monde. On évoquait l’amour et la paix et ce que nous allions faire pour sauver le monde. Et nous parlions de tout cela à 11 ans ! »

Joanelle Romero, d’origine Apache et Cheyenne, est aujourd’hui une cinéaste, actrice et femme d’affaire réputée et elle est notamment à la tête d’une chaine de télévision Red Nation Media, la première chaine de télévision dédiée aux Indiens d’Amérique, ses ancêtres.

En 1991, face au peu de représentation des Indiens d’Amérique dans le domaine du divertissement Joanelle créé Spirit World Productions, une société de production amérindienne de films, de musiques et de télévision.

Au même moment, Michael lance le tournage du short film de son premier single de l’album Dangerous. Joanelle se souvient :

« En 1991, j’ai lancé ma société de production. Deux semaines après, j’ai reçu un coup de fil du bureau des casting de Michael me demandant si j’avais un danseur Indien d’Amérique (pour le clip Black or White) car tous ceux avec lesquels il s’était entretenu ne lui plaisaient pas. Je leur avais répondu que j’avais les meilleurs danseurs de la ville. En réalité, je n’en connaissais aucun. Je me suis rendue dans plusieurs Pow Wow pour rassembler trente danseurs dont ma fille, Sage qui avait à l’époque cinq ans. Le bureau du casting de Michael ignorait complètement qu’on se connaissait. En bref, le directeur John Landis a retenu cinq danseurs, ma fille (qui apparait en train de danser dans le jingle) et quatre autres danseurs d’une communauté de Los Angeles que j’ai ramenés ce jour là.

Nous avons tourné la scène des danseurs Indiens d’Amérique au studio, mais lorsque Michael a lu mon script de la vidéo, nous nous sommes retrouvés, une semaine après, pour tourner à nouveau la même scène mais à l’extérieur. Grâce à la perspicacité de Michael qui a soutenu ma société de production, nous avons partagé la une du magazine Entertainment Weekly.

Michael m’a aidé à faire connaitre ma société dans le monde entier. Elle a aujourd’hui été récompensée pour la production de documentaires et de films indépendants sur les Indiens d’Amérique.

Le clip et la chanson Black or White de 1991 ont marqué l’Histoire. J’ai pu négocier pour que les danseurs Indiens soient payés plus que tous les autres danseurs pour n’importe quel autre clip car ils étaient habillés de manière traditionnelle (leurs costumes ne venaient pas des westerns). Jusqu’à aujourd’hui, ils sont devenus les danseurs les mieux payés de l’Histoire du clip musical. Cette scène a également été la première scène d’un clip présentant des Indiens d’Amérique dans un clip où l’artiste n’est pas amérindien. »

(N’oublions pas que Michael a des origines amérindiennes. L’arrière grand-père de Joe Jackson est en effet né dans une tribu Choctaw, au début du 19ème siècle).

Sage Galesi et la robe à clochettes

Sage Galesi apparait donc quelques secondes dans le clip Black or White, vêtue d’un costume traditionnel indien, la Jingle Dress, portée dans les tribus Pow Wow pour la traditionnelle Jingle Dress Dance, la danse de la robe à clochettes (on entend les cliquetis de la robe dans la vidéo ci-dessus).

Contrairement à ce que son nom indique, la robe de ces danseuses n’est pas ornée de clochettes, mais de cônes de métal, qui s’entrechoquent entre eux lors de la danse, ce qui fait son bruit de clochettes particulier. Ces cônes étaient traditionnellement faits de couvercles de boîtes de tabac. Les robes sont faites de tissu, et de plusieurs centaines de cônes de métal, qui sont attachés à la robe par des rubans. La danse sacrée vient de la nation Ojibwé, et a été créée au début du XXe siècle. La tradition orale amérindienne raconte différentes versions sur son origine. Dans chacune d’elle, un vieil homme reçoit lors d’un rêve des instructions pour cette danse : il voit comment faire les robes, quels pas doivent être dansés, quelle musique doit être jouée, et que cette danse devra permettre une guérison.
L’une des versions évoque une petite fille très malade (certains ont supposé qu’elle avait l’appendicite car elle se tenait le côté du corps). Le père de la petite fille était très troublé car il ne pouvait rien faire pour elle et savait qu’elle allait mourir. Il alla se coucher et pria pour qu’on lui indique un moyen de la guérir. Dans ses rêves, une vision de sa fille portant une robe avec des cônes qui faisaient le bruit de la glace qui se casse et réalisant des pas de danse très particulier lui est apparue. Il reçu également toutes les instructions pour réaliser la robe. Lorsque la robe fut finie, la petite fille l’enfila et commença à danser. D’abord hésitante et maladroite, elle se tenait le côté du corps à cause de la douleur (ce qui explique que lors de cette danse les danseuses gardent une main sur la hanche) mais plus elle dansait et plus la douleur disparaissait. La petite fille a guéri et est devenue une vieille femme vénérée.

Une légende qui, à n’en pas douter, a séduit Michael, même si Sage Galesi ne réalise pas réellement les pas de cette danse dans le short film (à 3:05 dans le short film ci-dessous).

« Michael a fait prendre Sage en photo pendant sept heures pendant le tournage de sa vidéo, et il a utilisé son image pour sa peinture d’anges à Neverland »  raconte Joanelle.

« Nous nous sommes tellement amusés pendant le tournage. Michael, Sage et moi avons regardé trois fois “Willie Wonka” (Charlie et la Chocolaterie) pendant que les autres attendaient sur le plateau. Michael a emmené Sage et Nancy Reagan déjeuner, il m’a demandé si je voulais venir mais j’ai refusé. »

Sage est aujourd’hui la chanteuse du groupe Sage and The Saints.

Sources: mj-777.com/Wikipédia/Mjackson.fr/Facebook Joanelle Romero

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