The Jacksons: Musicographie 1976 – 1989
Brice a répondu à une interview sur le site MJFrance:
Bonjour Brice et bienvenu à nouveau sur MJFrance après l’interview que tu nous avais accordée il y a pratiquement tout juste 1 an suite à la sortie de ton livre « Michael Jackson : Itinéraire d’un passionné ». Est-ce que tu peux nous résumer l’année qui vient de s’écouler et le chemin parcouru autour de ton livre, l’accueil des fans, sa réussite ?
Tout d’abord, merci de m’accueillir à nouveau pour une autre interview. En ce qui concerne le bilan de cette première année pour « Itinéraire d’un passionné », il est globalement positif. J’ai toujours cette satisfaction d’être allé au bout du projet, tout en voulant toujours revendiquer ce statut de fan qui se fait plaisir en évoquant sa passion sous forme de loisir. Le livre fait partie des meilleures ventes chez mon éditeur, et j’ai gagné la confiance de ce dernier au point d’être présent cette année dans les plus grands salons du livre comme Bruxelles et Paris. D’ailleurs, l’un de mes voisins de stand sera Lilian Thuram lorsque je monterai dans la capitale le 21 mars (A cette occasion, je pourrai dédicacer mes deux livres). J’ai également dédicacé mon 1er livre à la Fnac de Genève en novembre dernier, et ils m’avaient concocté de superbes affiches qui resteront des souvenirs que j’ai pu ramener à la maison, telles des archives d’une grande valeur sentimentale. J’ai également rencontré et pu présenter mon livre (avec des extraits traduits) à certains musiciens de Michael, comme Siedah Garrett, John Robinson, Steve Lukather, Steve Porcaro et David Paich. Quand ces gens-là viennent vous féliciter pour le contenu, ce sont vraiment des moments à savourer, forcément inoubliables. Bien entendu, j’ai également pu échanger avec les fans sur le livre, et dans l’ensemble j’ai eu de bons retours. Cela reste ma plus belle satisfaction car si les fans sont satisfaits, c’est que j’ai réussi à rendre hommage à Michael dans la mesure de mes possibilités. C’est une personne qui m’a tellement apporté dans mon vécu que j’aimerais pouvoir lui rendre tout cela comme il le mérite, même si je suis conscient que c’est impossible.
L’objet de l’interview d’aujourd’hui est cette annonce de la sortie de ton nouveau livre sur le groupe The Jacksons et sa période chez Epic Sony. Pourrais-tu nous le présenter et donner la raison de son existence ?
Cette première expérience avec « Itinéraire » m’a encouragé à continuer l’aventure, et j’avais eu l’impression de n’avoir pas complètement tout abordé au sujet de Michael dans ce premier livre. J’ai donc réfléchi au moyen de pouvoir écrire une sorte de complément du premier livre, et le sujet des Jackson m’a paru la solution la plus adéquate. C’était également l’occasion d’écrire un ouvrage sur ce groupe, chose assez rare il faut l’avouer.
Chez MJFrance, je suis personnellement ravi de voir la sortie d’un tel ouvrage consacré à ce groupe dont on a souvent l’impression qu’il passe après celui des Jackson 5 et naturellement après la carrière solo de Michael Jackson qui restera à jamais la passion que nous avons tous en commun. Si l’on peut faire la parallèle entre une chenille et un papillon, les Jackson 5 et Michael Jackson, ou se situe vraiment cette période du groupe The Jacksons ?
Entre la chenille et le papillon, il y a la chrysalide et c’est justement l’image que peuvent nous renvoyer les Jackson. Quand les Jackson 5 deviennent The Jacksons, Michael n’est plus un enfant mais pas encore tout à fait un adulte. C’est à travers ce groupe qu’on le sent mûrir, devenir un homme pour pouvoir enfin se défaire de l’emprise de son père, un peu comme chacun de nous qui, en grandissant, s’est émancipé de ses parents. Chaque lecteur peut donc se retrouver dans cette image. C’est donc un sujet où l’aspect humain et psychologique est tout aussi important que l’aspect musical. Je n’avais pas pu développer sur cette relation père-fils dans « Itinéraire » car c’est en creusant avec les Jackson qu’on peut vraiment cerner les aspects de ce sujet complexe. En voulant être totalement objectif, je tente de répondre à cette question, et c’est l’un des attraits de mon second livre.
On sent vraiment une montée en puissance dans les albums des Jackson et cela se traduit pas la réussite de ceux-ci, The Jacksons n°36 aux USA, Destiny n°11, Triumph n°10 et Victory n°4 malgré le peu d’implication de Michael et bien que Thriller et le Victory Tour aient joué un rôle important dans la promo de l’album. Vu cette progression, on sent bien que la logique aurait voulu qu’un album des Jackson avec Michael aurait forcément terminé n° 1 des ventes. Doit-on avoir forcément des regrets ?
Tu occultes volontairement Goin’ Places*… (Rires). Plus sérieusement, je pense qu’il ne faut jamais vivre avec des regrets, c’est ma façon de voir les choses en général et les Jackson ne seront pas l’exception à la règle. C’est le choix de Michael d’avoir pris ses distances avec le groupe, et on peut le comprendre. Autant d’années depuis l’enfance à faire passer cette formation avant tout le reste, ce départ devait finir par arriver de toute façon. Et puis si Mike avait continué à être autant présent dans le groupe, il n’aurait jamais eu la possibilité d’accomplir cette carrière solo. Ce qui serait juste dommage, c’est de ne pas prendre le temps de savourer autant cette discographie des frères que celle en solo de Michael. J’ai mis tellement d’années à pouvoir découvrir intégralement les chansons de MJ (J5, Jacksons, solo) que je reste persuadé que des jeunes sont obnubilés par des inédits sans vraiment avoir fait le tour de ce qui existe déjà.
Le groupe a voulu continuer son chemin malgré le départ de Michael Jackson et l’album 2300 Jackson Street avait de quoi se défendre. Les frères Jackson allèrent même jusqu’à montrer du doigt la maison de disque qui selon eux n’avait pas fait la promo qu’il fallait. En 1989, est-ce que l’on pouvait encore croire au groupe The Jacksons sans Michael ?
Les chiffres sont là, et sont sans appel. Sans Michael, l’album a été un échec et d’un point de vue commercial, c’est assez délicat à défendre. D’un aspect musical, c’est assez injuste car les frères ont offert un travail honnête et conséquent, en se basant sur leurs qualités sans chercher à surfer sur le fait d’être les frères de MJ. C’est une très bonne question, car dans ma phase d’écriture, elle était omniprésente dans mon esprit. J’ai souhaité être lucide en rappelant que ce disque n’a pas marché tout en voulant démontrer tous ses points forts (et parfois ses faiblesses), en expliquant que le quatuor (avec Randy, Tito, Marlon et Jermaine) avait les moyens d’offrir une musique de qualité, et que l’absence de Mike ne devait pas être un frein pour l’écouter de façon objective.
On annonce depuis quelques temps, longtemps même, un nouvel album pour The Jacksons encore confirmé il y a peu par Jackie au site Billboard. Peut-on vraiment croire que les frères Jackson sont arrivés à s’entendre et faire une retour musical digne de ce nom ?
Je pense que c’est ce qu’ils veulent depuis 1989, sauf que le dernier échec de 2300 Jackson Street a du refroidir plus d’une maison de disques. A mon avis, ces dernières pensaient que sans Michael c’était mission impossible. Les frères ont donc souhaité voir revenir leur chanteur, et ce n’est pas passé loin en 1998 avec ce projet d’album J5. Aujourd’hui, ils ont la possibilité de pouvoir refaire un disque, et même si l’absence de Michael sera un élément de tristesse, il faut apprécier ce retour car chaque membre aura bientôt la soixantaine. Ces gens ont l’âge de mes parents, et ne seront pas toujours en mesure de faire des concerts et des disques. Ce retour musical sera-t-il de qualité ? Je n’ai pas les moyens de connaître la réponse, mais je le souhaite en tout cas.
Revenons à ton livre, The Jacksons Musicographie 1976-1989. Est-ce que comme pour ton livre précédent tu nous parles de chaque chanson du groupe, des clips, des anecdotes, des musiciens et toutes les personnes qui ont travaillés avec le groupe ou est-ce que la matrice est différente ?
La trame est un peu différente de celle d‘Itinéraire. Je traite tous les albums des Jackson de 1976 à 1989. Chaque album est partagé en deux chapitres distincts : le premier évoque le contexte de l’époque, le déroulement des promotions et les choix artistiques avec certains aspects humains ; le second se déroule durant une écoute au casque de l’album. Je fais donc une revue du disque, chanson par chanson, en évoquant ce que ça m’inspire, tout en développant sur le thème des compositions. J’invite chaque lecteur à faire de même, et à me lire tout en écoutant. C’est l’occasion de revivre pleinement cette discographie.
Merci pour cette interview, aurais-tu quelque chose à dire à nos lecteurs qui j’en suis certain liront et apprécieront ton nouveau livre ?
C’est moi qui te remercie. J’en profite pour dire que j’ai écouté les lecteurs qui regrettaient l’absence de photos dans le premier livre. J’ai fait ajouter quelques clichés dans cet ouvrage des Jackson. Je trouve le résultat plaisant et j’espère que vous serez du même avis. J’ai envie de partager tout cela avec vous et j’essaierai d’être un maximum disponible pour échanger avec chaque lecteur. Le partage, c’est mon moteur : c’est pour cela que j’aime écrire avant tout.
*L’album Goin’ Places n’a été classé que 63ème aux USA avec tout de même une honorable 11ème place au classement Black albums.
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