2300 Jackson Street – Gary, Indiana
La première maison de la famille Jackson est celle, bien connue, du 2300 Jackson Street à Gary dans l’Indiana.
En 1949, Joe et Katherine, tout juste mariés, emménagent dans cette petite maison en bois de trois pièces, dans le quartier noir de la ville de Gary. Eux qui rêvaient du soleil et des palmiers de la Californie, devront vivre encore quelques années dans cette rue qui porte le même nom qu’eux et dont la maison deviendra rapidement, au cours des années, trop étroite pour leur grande famille. Joe Jackson explique cependant dans sa biographie The Jacksons, qu’au départ, il ne souhaitait avoir que deux enfants et que le fait d’acheter « une des plus petites maisons » de Gary ne devait pas poser de problème.
Katherine, dans son livre Jackson & Jackson, Histoire d’un rêve, raconte : « Au lieu du manoir de nos rêves à Hollywood, au lieu des palmiers, nous nous sommes installés dans une petite baraque en bois de trois pièces dans le quartier noir de Gary. Ironie du sort, la maison était située dans une rue qui s’appelait Jackson Street. Le prix était de 8 500 dollars. Mon père nous prêta 200 dollars pour donner le premier versement. J’étais très heureuse d’être propriétaire. Il m’était complètement égal que notre seul mobilier consiste en un divan, une table, une cuisinière et un réfrigérateur. Nous avons dormi dans le divan-lit les deux premiers mois de notre arrivée. Au mois de mars, ma mère nous fit cadeau d’une chambre complète »
Très vite la famille s’agrandit et neuf enfants et deux adultes se retrouvent dans cette maison de deux petites chambres, un salon-salle à manger, une cuisine et une salle de bain. Ce qui selon Katherine, leur a valu la curiosité du voisinage.
Les garçons dormaient dans l’une des chambres, dans un lit superposé à trois étage (Tito et Jermaine en haut, Michael et Marlon au milieu et Jackie, seul, en bas), les filles dormaient dans le canapé lit, Joe et Katherine occupaient la deuxième chambre avec le dernier né. Randy sera installé sur un deuxième canapé convertible quand il sera en âge de dormir seul.
« La cuisine était tellement petite que finalement j’ai fait abattre le mur de séparation entre la cuisine et la salle à manger pour donner une petit peu plus d’espace et de champ de manœuvre. (…) Dans notre salon, séjour, salle à manger il y avait juste assez de place pour deux divans, deux fauteuils, la télévision et la stéréo » raconte Katherine.
Jermaine se remémore également : « (…) En gros, c’est un peu comme cela que nous vivions, dans une maison grande comme une boîte à chaussures au 2300 Jackson Street. Neuf enfants, deux parents, deux chambres, une salle de bain, une cuisine et un salon minuscule. De l’extérieur, on dirait une maison dessinée par un enfant. Une porte au milieu, avec une fenêtre de chaque côté et une cheminée sur le toit. Elle a été construite dans les années 1940, en bois, avec un toit en tuiles tellement fines que nous nous sommes toujours demandé comment il avait pu résister à la première tornade. Sur le devant, il y a une petite plate-bande de gazon traversée par une allée qui débouche sur une porte noire solide, qui ébranle toute la maison quand on la claque. On entre directement dans le salon, où le canapé convertible sert de lit aux filles. A gauche se trouvent la cuisine et les toilettes. En face, au bout du couloir, il y a d’un côté la chambre des parents et de l’autres celles des garçons, contigüe à la salle de bains » (You Are Not Alone, Le vrai Michael dans les yeux de son frère)
Malgré les difficultés à joindre les deux bouts, c’est dans cette petite maison que les frères Jackson font leurs premières gammes. La maison exigüe a laissé de souvenirs mémorables à toute la famille, des souvenirs de travail et de répétitions qui mèneront les frères à la gloire mais aussi des souvenirs d’un amour familial et maternel que Michael et ses frères n’oublieront jamais.
« Notre maison, à Gary, était minuscule. Il n’y avait que trois pièces, mais à ce moment là, elle me paraissait plus grande. Quand on est petit, le monde entier parait tellement plus vaste. Quand nous sommes retournés à Gary, quelques années plus tard, ce fut une véritable surprise de voir combien la maison était petite. Elle n’était pas plus grande qu’un garage, et pourtant, quand on y vivait, à nous les enfants, elle nous convenait très bien » (Michael Jackson, Moonwalk).
En effet, le 31 janvier 1971, alors que les Jackson 5 sont en pleine gloire avec la maison de disques Motown et vivent désormais à Los Angeles en Californie, le groupe revient sur les lieux de leur enfance. Ils arrivent en hélicoptère sur le parking de la Westside High School ou plus de deux mille fans ont bravé le grand froid pour les accueillir. Après un concert, le maire de la ville conduit le groupe jusqu’à leur ancienne maison sur Jackson Street, qui pour l’occasion à été renommé Jackson Five Boulevard. Sur un panneau devant la maison on pouvait lire « Bienvenue à la maison les Jackson 5, les gardiens du rêve » (à lire ici).
Jackie se souvient : « Tout à coup la maison m’a semblé vraiment petite. Est-ce que j’ai vraiment vécu ici ?», je me suis demandé. « Quand j’étais petit, j’avais l’impression de vivre dans un manoir »
Jermaine raconte également : « Notre maison nous semblait minuscule. A l’extérieur, tout était identique, y compris le tas de briques abandonnées dans l’arrière cour. Mais dès que nous sommes entrés, nous avons tous dit la même chose : Comment avons-nous fait pour vivre ici tous ensemble ? Nous sommes allés visiter notre ancienne chambre, et les lits superposés n’y étaient plus (…) Encore aujourd’hui, notre première maison est toujours là, semblable à celle que nous avons quittée. Elle est encore occupée, et mes parents en sont toujours les propriétaires. Je ne crois pas qu’ils aient jamais envie d’oublier leurs racines. »
La famille devait certainement retourné de temps en temps à Gary comme le prouve cette photo de Katherine et Rebbie, prise en 1987.
Le 11 juin 2003, 22 ans après ce premier retour, Michael revient seul à Gary. Lors d’une journée de festivités dans la ville (à lire ici), il retourne visiter la petite maison où il a grandi, évoquant ses souvenirs avec ses frères, lors des répétitions.
Selon Jermaine, « la fratrie au grand complet » y serait retournée pour fêter la sortie de la chanson 2300 Jackson Street, en 1989. Cette chanson, sur l’album du même nom parle de l’enfance du groupe et l’harmonie qui régnait au sein de la famille unie. Une harmonie perdue que les Jacksons tenteront, en vain, de retrouver avec ce titre (et le clip tourné chez Tito) où tous les frères et sœurs (sauf La Toya) ont contribué vocalement.
« Memories of growing up/and working hard/Our childhood passed us by …2300 Jackson Street/Always home/2300 Jackson Street/Always home »
(« Mémoires d’avoir grandi et travaillé dur, notre enfance nous est passée à côté… 2300 Jackson Street, notre maison pour toujours, 2300 Jackson Street, notre maison pour toujours »).
Les Jacksons (Michael et Marlon en moins) posent d’ailleurs devant la petite maison pour la pochette de l’album.
Depuis la disparition de Michael, la maison de Gary est l’endroit où chaque année, les fans se rassemblent pour célébrer l’anniversaire de Michael, le 29 août. La famille Jackson, dont notamment les enfants et la mère de Michael, sont également présent pour assister aux célébrations organisées par la ville.
La maison a été rénovée et clôturée, et une plaque en mémoire de Michael a été installée dans le jardin, à la vue des nombreux fans qui viennent régulièrement voir le lieu où tout a commencé.
L’allée menant à la maison est également incrustée de plaques commémoratives faites par la ville de Gary.
Katherine Jackson devant la maison lors d’une des cérémonies du 29 août
Un oncle de la famille Jackson y vivrait en location, la maison appartenant toujours à Katherine et Joe. L’intérieur de la maison a également été rénovée et voici ce que serait devenue la maisonnette en bois!
A lire ici, le compte rendu d’un séjour dans la ville de Gary.