Ses Ancêtres

Récit des membres de la famille sur leurs ancêtres

De Joe Jackson dans son livre The Jacksons

CHAPITRE 1 : Nos Ancêtres

Le nom Jackson nous est venu de mon arrière grand-père paternel, July Gale.
Personne ne l’appelait July, tout le monde le nommait simplement Jack.
Jack naquit dans une tribu Choctaw au début du 19ème siècle. C’était un Indien shaman. Et il était énormément apprécié pour ses connaissances en médecine. Jack travailla aussi comme scout dans l’US Army durant sa jeunesse.
L’arrière grand-père tomba alors amoureux d’une sympathique fille répondant au nom de Gina. En 1838, ils donnèrent naissance à leur premier fils, un garçon qu’ils avaient choisi d’appeler « Israël »

Malheureusement, à l’époque, si l’un des parents était esclave, l’enfant l’était tout autant. Jack l’Indien était un « homme libre », mais mon arrière grand-mère malheureusement était une esclave, c’est pourquoi Israel ne pouvait rien espérer d’autre, du moins pour l’instant.
Alors qu’Israel grandit, les gens l’avaient surnommé Nero. Nero, fils de Jack, et à partir de cela donc, c’est devenu « Nero Jack-son ».
Tout comme mon arrière grand-mère, Nero était grand et clair de peau, avec de saillantes pommettes et de petits yeux brillant. Il était très fier de lui-même. Nero était encore un garçon quand Jack commença à lui transmettre ses connaissances de shaman. Mais en dépit de son don pour la médecine et malgré son attachement à la tribu, Nero fut vendu à une plantation en Louisiane, pour le grand malheur de ses parents.
Comme les autres esclaves, Nero devait manger là où les propriétaires lui ordonnaient, s’agenouillant devant une mangeoire dans lequel il ramassait à la cuillère. Nero en eut vite assez et pris la fuite. Le propriétaire de la plantation envoya de suite des hommes à sa recherche toute la nuit. Ils attrapèrent l’esclave sans difficulté à la rivière, à plusieurs kilomètres de la plantation. Ils ont frappé Nero si violemment qu’il perdit des litres de sang.
Quand, quelques mois plus tard, Nero fut enfin rétabli, son propriétaire voulu le vendre. Mais les esclaves qui avaient fuit auparavant étaient impossible à vendre au même prix. Au lieu de cela, le propriétaire de Nero décida de le contraindre au travail autant que possible. Mon grand-père était tourmenté dans les champs arides de coton du Sud. Il était attaché aux mains, aux pieds.
Une fois que les chaînes cédèrent, Nero osa prendre la fuite de nouveau. Cette fois ci, le propriétaire de la plantation lui-même a pris la tête d’un groupe et promis une récompense à quiconque attraperait Nero. Il avait peur à l’idée que d’autres esclaves puissent suivre son exemple si jamais ils ne parvenaient à mettre la main dessus.
Quand il eut mis la main sur Nero, il pris sa pince chaude à cheminée et pinça son nez avec jusqu’à ce que Nero tombe sous le choc. Il avait laissé mon grand-père au sol pensant qu’il était mort. Il était si fort qu’il a surmonté cette horrible punition! Cependant les marques de brûlures restèrent jusqu’à la fin de sa vie.
Ensuite, Nero vécu dans une plantation en Louisiane. Il avait 6 enfants nés de sa petite amie. Plus tard, il se maria avec une Indienne Chostaw bien qu’elle ne fut Indienne qu’aux ¾, ……ma grand-mère Emmaline. Sa vie avec ma grand-mère fut en quelque sorte un refuge aux conditions extrêmes de travail. On ne pouvait qu’être envieux de son mariage et de sa vie à la maison. Ils n’avaient pas besoin de beaucoup d’argent pour être heureux parce qu’ils s’aimaient. Emmaline était origine de Louisiane, elle avait hérité de la peau légèrement jaunâtre de sa mère.

Quand le président Lincoln libéra les esclaves le 31 Mai 1865, la situation de Nero s’améliora. Il pu enfin mener une vie décente, en vendant des médicaments Indiens. Avec le temps, il devint célèbre pour avoir soigné des centaines de patients. Ses talents de sorciers devinrent extrêmement reconnus et les gens venaient de très loin pour obtenir son aide. Nero mena une vie simple et mis de côté un paquet d’argent afin que ma grand-mère et lui puissent s’acheter une ferme à Sunnydale, dans le Mississipi.
Il a payé en cash 120 hectares de terrains cultivables. Nero et Emmaline y eurent 15 enfants (et au total 21 enfants à Nero). Mon grand-père, ma grand-mère et tout leur immense clan étaient nourris de leurs terres dans lesquelles ils faisaient pousser du blé, des tomates, d’autres légumes, élevèrent des poules, des cochons et des vaches.
Nero parcouru régulièrement les bois pour récolter de l’herbe. A partir de racines et d’autres morceaux, il fabriquait du bouillon, le mettait en bouteille et le donnait à boire aux patients. Il fit aussi des pommades de diverses herbes des bois. Avec ces choses, il soignait les Indiens et les anciens esclaves. Ils le payaient avec ce qu’ils pouvaient.
Nero aimait aussi chanter et exécuta régulièrement d’anciennes danses « military » de Chostaw. Une fois, un samedi matin, le shérif et son personnel avaient bloqué la rue dans laquelle Nero dansait, à l’aide de cordes. Il avait tenté de l’arrêter pour infraction à l’ordre publique, mais Nero avait senti le danger. Il sauta sur son cheval, chevaucha un obstacle avec grâce et pris la fuite. Après ça, le shérif le laissa tranquille.
Quand les enfants de Nero et Emmaline eurent grandi et crée leur propre famille, Nero invita les enfants de son plus jeune frère William à sa ferme. Mon cousin éloigné Rufus en faisait aussi parti. Rufus m’a dit d’une façon ou d’une autre, qu’il devrait accorder plus d’attention aux herbes avec lesquelles le grand-père traitait les malades. Mais c’était encore un enfant et comme tous les enfants, il n’avait pas conscience de l’importance que pouvait avoir le savoir des Ancêtres.
Rufus avait 4 ans quand la femme de Nero décéda. A ce moment-là, Nero devint si vieux et faible. Etant donné qu’il ne pouvait plus s’occuper, comme avant, de la ferme, il dû s’attacher les services d’un blanc nommé Eroy. Il dépensa les faibles sommes d’argent, mais Eroy entretint très soigneusement les comptes. Rufus était encore un enfant, la seule chose qu’il avait remarquée c’était que Nero devenait plus fatigué. Et ainsi, Nero remis des documents importants afin que Eroy puisse les conserver. A la fin, Eroy parvînt, (comme Rufus et moi l’avions découvert plus tard) à s’approprier les papiers pour la possession de la ferme, soi-disant comme paiements de dettes de ce que Nero lui devait.
C’est ainsi que notre famille a perdu tous ses droits sur cette terre fertile où des centaines de pêchés et poiriers – que mes proches ont soigneusement pris soin – poussèrent. Quand plus tard, Rufus et moi avons découvert, que sous le sol il y avait du pétrole, nous avions déjà perdu le don de parole, puisque le loyer pour le droit de forage s’élevait alors à 1,2 millions de Dollars. Dans le même temps, le gisement s’élevait à au moins 100 millions de Dollars.
Les dernières années de sa vie, Nero vécu seul dans la ferme car William et Rufus avaient encore quitté la maison. Il est décédé en 1924 bien avant ma naissance. Mon père Samuel vivait alors en Arkansas où il avait trouvé du boulot. Il a appris la mort de son père trop tard et n’a pas pu assister aux funérailles. Mon Oncle Sam est arrivé de l’Oklahoma afin d’y assister et un autre fils de mon grand-père, mon oncle Esco. Mon père était le plus jeune fils de Nero. Il avait une sœur jumelle, Janey D. Hall.

Mon arrière grand-mère maternelle – Mattie Daniel. Mattie est né en 1864. Sa mère, handicapée, était la fille du planteur, et son père, esclave.
Malgré les protestations de la mère, Mattie fut vendue à une autre famille parce que le planteur ne supportait pas l’idée que son père soit un noir. Quand j’étais petit, les histoires de Mattie me faisaient réfléchir. Si j’avais des enfants, je pensais, je ne baisserai pas les yeux devant eux, et ne laisserait personne les éloigner de moi.
De toute façon, Mattie n’avait jamais pu apprécié une vie en société, comme sa mère. Tout comme Nero, mon arrière grand-père maternel était l’esclave récoltant du coton. Mattie se maria deux fois et eut 17 enfants. Une de ses filles fut ma grand-mère, une autre, ma grand-mère éloignée Verna.
Nero était une personne respectable du fait de ses compétences en médecine et aussi parce qu’il possédait une terre qui, à cette époque, était inhabituel pour un ancien esclave. Quand aux qualités de business man, mon père l’a hérité de lui. Il était, lui aussi, respecté, surtout pour sa bonne éducation.

Samuel (fils de Nero) a étudié 9 ans au Alcorn College dans le Mississipi et à 24 ans, il était déjà diplômé en Master, ce qui était extrêmement rare pour un jeune issu d’une minorité.
Après les examens finaux, il trouva une place disponible d’enseignant à Ashley Country, en Arkansas. Il marcha 200 km depuis le Mississipi pour participer au concours sur place, et le réussir.
Avant dans une province, en primaire et dans le secondaire, seulement un prof enseignait. « Professeur Jackson » comme on l’appelait, avait 2 étudiantes particulièrement mignonnes pour lesquelles il prêta très vite attention – les sœurs King. L’une d’entre elle, Chrystal était une individualité brillante, avec un sourire éclatant et un gros rire. Alors qu’elle avait 16 ans, il se maria avec elle. C’était ma mère.
Dans une petite ville où j’ai vécu, tout le monde aimait ma famille. Nous avons passé notre temps libre à la maison et à l’église et les voisins admiraient Papa pour sa bonne éducation. Et nous avions toujours des amis.

De Katherine Jackson dans son livre (version anglaise) My Family, The Jacksons

J’ai quatre ans. Je descends la rue en courant avec mes cousins, faisant rouler un cerceau en fer accroché à un fil que je tiens dans ma main droite. Je cours, au milieu des champs de coton qui s’étendent aussi loin que porte mon regard, et je ris. Sentiment de liberté…

C’est l’un des premiers souvenirs que j’ai de ma vie à Rutherford, une toute petite ville à l’Est de l’Alabama qui n’existe même plus aujourd’hui.

Mes grands-parents et mes arrière-grands-parents étaient cultivateurs de coton. Leurs ancêtres étaient esclaves. L’un d’entre eux, mon arrière-arrière-grand-père Kendall Brown, était réputé pour ses talents de chanteur. Sa voix s’élevait au-dessus de celle de tous les autres lors des offices dominicaux auxquels il assistait dans la petite église en bois du comté voisin de Russell. Sa voix était si puissante que pendant l’été, lorsqu’ils ouvraient les fenêtres en bois, elle résonnait dans la petite vallée où était nichée l’église. Bref, peut-être que le talent pour le chant coule dans nos veines, pensais-je lorsque ma mère me racontait cette histoire.

Compte tenu du lointain passé de ma famille, il n’est guère surprenant que mes parents, Prince Screws et Martha Upshaw, se soient dit oui pendant un jour férié qui, en Alabama, est connu sous le nom de « Jour de l’Emancipation », le 28 mai 1929. Ils assistaient à l’une des célébrations qui avaient lieu dans le parc lorsqu’ils décidèrent de s’échapper pour se marier.

Je fus leur premier enfant, née le 4 mai 1930 dans la petite maison où ils vivaient à l’époque à Barbour, à une quinzaine de kilomètres de Rutherford. Lorsque ma sœur Hattie naquit, en Septembre de l’année suivante, nous vivions chez les parents de mon père, Prince et Julia Screws, dans leur grande maison en bois de Rutherford.

Mon père était un homme musclé, chaleureux, aimant et très avenant. Il travaillait pour la compagnie de chemins de fer Seminole et pendant son temps libre, il aidait mon grand-père dans sa ferme. Ma mère était aussi jolie que mon père était beau, et tout aussi attentionnée. Elle détestait se faire prendre en photo si bien que je n’ai aucune photo d’elle quand elle était jeune. Mais je me souviens encore de ses yeux rieurs et de son sourire. Elle avait les dents du bonheur, tout comme moi.

Nous n’avons vécu en Alabama que jusqu’à mes 4 ans mais j’ai quelques souvenirs vivaces de ma vie là-bas. Etant dans une région rurale et pauvre, nous n’avions pas toutes les commodités à la maison. Nous devions pomper l’eau et utilisions des lampes à huile. Pour nous divertir, nous n’avions rien d’autre que notre Victrola (Note : phonographe) : je me souviens que j’écoutais les disques de Cab Calloway dessus.

Quant à Rutherford lui-même, mon principal souvenir, c’est d’avoir vu des gens se rendre à cheval pour récupérer leur courrier au petit bureau de poste. Parfois, ils échangeaient des œufs contre des timbres ou autres objets dans le magasin principal. Rutherford était l’une de ces petites villes que l’on n’a plus aujourd’hui.

C’est l’envie de mon père de trouver un meilleur emploi qui nous conduisit à prendre un train pour l’Indiana qui, à l’époque, de par ses aciéries, était une destination populaire pour les familles noires pauvres du Sud des Etats-Unis. Nous avions un ami à l’Est de Chicago, au 4906, avenue Kennedy, si bien que cela devint notre première adresse.

Pour une petite fille de la campagne âgée de quatre ans, ce fut un choc de déménager dans la « grande ville » et le plus grand choc de tous fut d’habiter au milieu de tant de Blancs – des Polonais, des Hongrois, des Italiens, des Irlandais. Chose agréable, tous les gens s’entendaient bien les uns avec les autres : les Blancs avec les autres Blancs, et les Blancs avec les Noirs. En réalité, ma seule expérience liée à la discrimination à l’Est de Chicago survint des années plus tard, au lycée Washington, qui imposait des jours de piscine et des bals de fin d’année séparés pour les Noirs. Aucun Noir ne contestait ces règles à l’époque. Nous nous disions simplement que c’était comme ça que ça devait être.

Papa travailla dans les mines d’acier pendant un moment puis se fit embaucher chez Pullman (Note : compagnie de chemins de fer) comme porteur de bagages dans le Centre de l’Illinois. Moins d’un an après que nous ayons quitté le Sud, lui et ma mère divorcèrent. Ma mère prit Hattie et mon père, qui se remaria rapidement, me garda avec lui.

Même si j’aimais beaucoup mon père, ce fut un terrible traumatisme pour moi de ne plus vivre sous le même toit que ma mère et, surtout, qu’Hattie. A l’époque, ma petite sœur et moi étions devenues inséparables.

Evidemment, ma mère détestait la situation autant que moi. Quand j’atteins l’âge de neuf ans, elle me kidnappa. Pour finir, elle, Hattie et moi retournâmes à Rutherford vivre chez un oncle.

Mon père nous retrouva. Il nous écrivit, envoya à Hattie et à moi un énorme carton plein de jouets et de vêtements pour Noël et, quelques mois plus tard, déclara à ma mère : « Tu peux revenir maintenant. Je laisserai Kathy vivre avec toi ». Peu de temps après, nous retournâmes à l’Est de Chicago.

J’étais plus heureuse de vivre avec ma mère et Hattie mais je me sentais encore si triste d’être élevée dans un foyer brisé que je jurai que si un jour je me mariais, et surtout que si j’avais un jour des enfants, j’essaierais coûte que coûte de rester avec mon mari. Je voulais que mes enfants soient choyés par leurs deux parents naturels.

Même après son mariage avec mon beau-père John Bridges, ma mère travaillait très dur. Elle passait la porte de notre appartement à sept heures du matin, une demi-heure avant qu’Hattie et moi partions pour l’école, afin de pouvoir attraper le bus jusqu’à Muncie, Hammond et les autres villes dans lesquelles elle travaillait. Compte tenu qu’elle nettoyait des maisons pour gagner sa vie et qu’elle avait deux filles, elle n’allait pas nettoyer notre appartement en plus et cette tâche nous revint. Hattie et moi grandîmes en connaissant le sens du travail acharné.

(…..)

Pendant mon enfance, j’ai chanté à l’église baptiste locale. Hattie et moi étions également membres de la chorale de l’école jusqu’au collège.

Mais mon rêve était de chanter des chansons country et western. J’adorais la musique country car bon nombre des chansons racontaient une histoire mais aussi parce que je croyais – et que je crois encore – que c’est la musique la plus mélancolique avec la musique noire.

C’est mon père qui me fit découvrir la musique country. Il aimait mettre la radio pour écouter « Suppertime Frolic » hors de Chicago et « The Grand Ole Opry ». Il se promenait avec sa vieille guitare en jouant les chansons qu’il avait apprises en écoutant la radio et Hattie et moi l’accompagnions en chantant. Hattie et moi chantions aussi ensemble sur le chemin de l’école ou quand nous faisions la vaisselle. « Arrêtez donc de chanter ! » s’exclamait ma belle-mère, Mattie, qui n’était pas une fan de musique country. « Vous mettez cette musique à la radio et ensuite je dois vous écouter la chanter ! »

De Jermaine Jackson, dans son livre You Are Not Alone, le vrai Michael dans les yeux de son frère

Elle (Katherine) faisait la vaisselle en chantant ou en sifflotant, mais la chanson qui nous a donné envie de l’accompagner était Cotton Fields, écrite par un musicien de blues, Lead Belly, et qui avait été chanté par des esclaves. Ce standard était cher à son cœur, car notre mère venait d’Eufaula, où elle était née sous le nom de Katie Scruse, en mai 1930.

Ses grands parents étaient fermiers et ils cultivaient le coton, comme la plupart des gens dans l’Alabama, qu’on appelle « L’Etat du Coton ». Son arrière grand père était un esclave qui chantait très bien et qu’on pouvait entendre le dimanche à l’église ; son père, Papi Prince, était un sacré chanteur lui aussi. (…) Il y a toujours de belles voix dans notre famille. Le père de mon père, Samuel Jackson, était professeur et directeur d’école ; il chantait à la perfection Swing Low, Sweet Chariot, et il avait une voix de haute-contre qui faisait des merveilles dans les chorales. Notre mère jouait de la clarinette et du piano au collège et Joseph jouait de la guitare. (p33)

(…..)

Ma grand-mère maternelle, mamie Martha, nous faisait prendre notre bain quand nous étions bébés dans une lessiveuse remplis d’eau savonneuse. Je regardais Michael, les bras tendus et le visage fermé, debout dans cette petite baignoire en métal où il était méticuleusement décrassé des pieds à la tête. (p35)

(….)

Lorsque son père, Papi Prince, était allé chercher du travail dans les aciéries, quittant l’Alabama pour l’Indiana, maman avait rêvé qu’un jour elle fréquenterait un musicien guitariste, et Joseph était celui là. (p42)

(….)

Environ 90% de la population de Gary et la plupart des gens de l’Indiana trouvaient du travail à l’usine d’aciérie, à une demi-heure de la banlieue est de Chicago. Joseph était conducteur de grues et il déplaçait des barres d’acier toute la journée. (…)  Quand il était dans sa cabine tout en haut de la grue, son esprit vagabondait et il revoyait ses débuts dans l’Arkansas, au sud de Little Rock, à Dermott. (p43)

(…)

Quand Joseph était écolier, il était terrifié par une de ses institutrices. Comme son père, Samuel, était directeur d’école et croyait à la discipline forte et aux punitions corporelles, il « respectait son professeur » (p45)

(….)

A l’âge de treize ans, il (Joseph) avait quitté l’Arkansas en train pour aller dans la baie de San Francisco, à Oakland, en passant par Los Angeles ; il était parti avec son père, qui avait laissé tomber l’enseignement pour travailler dans les bateaux après avoir découvert que sa femme, Chrystal, le trompait avec un soldat. Au départ Samuel Jackson était parti seul en laissant Joseph derrière lui. Trois mois plus tard, son fils fit le choix difficile de quitter sa mère pour rejoindre son père en allant sur la côte ouest. Il y eu beaucoup de lettres entre Joseph et sa mère à cette époque, et il doit avoir été très persuasif, car il réussit quelques mois plus tard à ce qu’elle quitte son amant pour rejoindre le mari dont elle avait divorcé juste avant. Cet arrangement dura un an, mais elle finit par quitter Samuel et retourner sur la côte Est, pour s’installer à Gary dans l’Indiana, avec un autre homme. (p47)

(….)

Mamie Martha a été omniprésente dans notre enfance ; elle habitait Hammond, à vingt minutes de notre maison, à l’est de Chicago. Elle arrivait toujours avec un gâteau fait maison et elle couvrait nos joues de gros baisers mouillés et sonores. Une vraie grand-mère en somme. (p 61)

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